Il y a 20 ans...20 ans après

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Il y a 20 ans...

Justin pdv

À l'école ne voyant pas Brian, j'ai eu très peur. J'ai cru l'avoir perdu pour toujours. La maîtresse m'a pris à part à la fin du cours et m'a indiqué que Brian était à l'hôpital. J'ai senti mes jambes se dérober sous mon poids à cette nouvelle. En rentrant à la maison en fin d'après-midi je me précipite à la cuisine pour informer ma mère que Brian est à l'hôpital. « Maman je sais où est Brian, il est à l'hôpital, est ce que je peux aller le voir ? », ma mère relève la tête de ses casseroles, « Comment ça à l'hôpital ? Tu sais ce qui lui est arrivé ? », Me demande-t-elle très concernée par mon désarroi.
« Non je n'en sais pas plus, est-ce que tu pourras m'y amener mercredi ? S'il te plait ». J'attends sa réponse plein d'espoir, je ne sais pas ce qu'elle pense, elle semble embarrassée, mais devant mon insistance grandissante elle cède et me sourit, « mercredi, on pourra y aller en début d'après-midi si ça te convient », je suis aux anges et je me jette dans ses bras trop heureux de revoir enfin Brian.

Le mercredi je ne tiens plus en place. Je suis obsédé par Brian, je rêve de lui, je pense à lui, je refais le film dans ma tête. Je l'imagine sur son lit d'hôpital et mon cœur se serre. Ma mère a prétexté une course à faire pour m'emmener à l'hôpital. Je ne sais pas pourquoi elle le cache à mon père, étant donné qu'il n'est jamais là la journée et qu'il ne sait pas ce qu'il se passe. Vers 14h30 nous arrivons devant l'hôpital de la ville ; Il est grand, imposant et un peu vieillot. Le parking est en sous-sol et nous avons certaines difficultés à nous garer. Je suis très impatient et en colère que ma mère ne trouve pas une place plus vite. Finalement, après plusieurs tours nous prenons la place de quelqu'un qui part, enfin. Une fois garés et sortis de ce labyrinthe nous prenons l'ascenseur qui nous conduit directement au hall de réception. Le monde se presse et de nombreuses personnes attendent devant un comptoir où trois hôtesses essaient de renseigner tant bien que mal les gens. Nous nous approchons et à notre tour, ma mère s'avance et demande à l'hôtesse où se trouve le jeune garçon Brian Kinney. Elle consulte son registre et nous indique la chambre 502 au niveau des fractures dans le hall 5. Je suis ma mère qui semble plus à l'aise à se repérer dans ce grand bâtiment et nous arrivons enfin dans l'aile consacrée aux traumatismes et fractures. Je me sens de plus en plus circonspect en sachant qu'il soit mis au niveau des fractures.
Sortis de l'ascenseur, nous traversons un long couloir et nous arrivons dans la partie numérotée 500. La porte de Brian est la deuxième, côté pair. Nous nous avançons et je tape doucement à la porte. J'ouvre la porte et je le vois allongé avec des bandeaux autour de sa tête des écorchures et des bleus sur sa figure, « Brian ? » je demande timidement. Je le vois qu'il tourne la tête et il semble très surpris de me voir.

« Justin ? C'est toi ? Qu'est-ce que tu fais là ? ».

Avant que je ne lui réponde et que je rentre franchement dans la chambre, ma mère me prend le bas « je vais t'attendre dans le hall à côté de la machine à café ».

Je lui souris pour la remercier et je rentre dans la chambre. Je me faufile sans bruit à l'intérieur. Elle est petite et confortable mais je vois qu'il y a un autre lit à côté de lui pour un autre malade, « tu n'es pas seul ? » lui dis-je.

« Non mais le monsieur qui était là est parti ce matin je n'ai pas encore de nouvelle personne avec moi ». Je m'approche et je tremble, j'ai tellement envie de me jeter dans ses bras. Les yeux me picotent, je sens les larmes affluer.

« Je suis si content que tu sois là » me dit-il. Je suis très soulagé de l'entendre me dire ça, et mes yeux se brouillent. « Moi aussi Brian, j'ai eu tellement peur quand je ne t'ai plus vu, je ne savais pas où tu étais ni pourquoi. Qu'est-ce qui t'es arrivé ?? », Dis-je en essuyant rapidement mes paupières d'un revers de main.