Il y a 20 ans...20 ans après

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Brian pdv

'Que je me batte', je répète cette petite phrase de Linds tel un mantra, une rhétorique qui devrait faire apparaître la solution à mes problèmes comme par magie. Si seulement tout était si simple, je ne suis pas magicien. Je n'ai pas la solution et je ne peux malheureusement pas remonter le temps. Oui bien entendu je voudrai faire pencher la cuillère par ma seule volonté, mais rien n'est écrit d'avance. Il faut que je me batte pour reconquérir Justin et je n'ai pas la moindre idée de ce que je pourrai faire pour espérer ne serait-ce qu'il me parle, et encore moins qu'il me pardonne, et certainement pas qu'on soit de nouveau un 'couple'. Ok je ne suis pas cet homme mais j'ai changé depuis non ? Je m'interroge sur mes motivations. Je ne ressens plus la peur panique à l'idée d'être en 'couple' avec Justin, mais je ne suis pas à l'aise non plus. C'est que je n'aime pas les étiquettes.
Lindsay vient de partir et depuis je tourne en rond dans le loft en proie à une tempête dans ma tête. Le bien et le mal s'affrontant ou plutôt le pour et le contre, le lâche et le fort de ma conscience. Et puis zut n'y tenant plus je décide de l'appeler. Son téléphone sonne et je tombe sur messagerie. Je soupire quelques instants avant de me lancer mais au final, « Justin, c'est moi...je... » je n'arrive pas à lui laisser un message. Je ne sais pas quoi lui dire sur le répondeur. Il faut que je me ressaisisse. Je me demande ce qu'il fait à présent dans son appartement. Il m'a dit plusieurs fois qu'il ne l'aimait pas, et qu'il ne se sentait pas à l'aise dedans, depuis la disparition de Daphné.
Je me décide à sortir quand le téléphone que je tiens encore dans la main se met à sonner. Je regarde l'écran 'Brad'. J'hésite à décrocher. Je soupire et je me demande ce qu'il veut à présent. « Quoi » dis-je dans le combiné. Un silence s'ensuit mais je l'entends respirer, « Désolé Brian, je ne voulais pas que cela se passe de la sorte »
« Ah bon et tu croyais que ça allait se passer comment ? » dis-je d'un ton énervé. Je connais Brad, je sais comment il réagit. Parfois il est très 'possessif' pire que Michaël dans ses jeunes heures de gloire, « je suis désolé, sincèrement », me dit-il, et il poursuit, « je ne savais pas que tu étais en couple ». J'hésite entre le rire ou les larmes, « la nature de ma relation avec Justin ne te concerne pas Brad, et je n'étais pas dans mon état normal ! ».
« Il faut que je te voie Brian...mon problème reste entier, tu ne peux pas me laisser de la sorte, tu sais à quel point c'est important ! ».
Je soupire défaitiste. Je me demande comment je vais pouvoir m'en sortir, « je ne crois pas que je sois la solution ou Ta solution. Si tu allais faire un tour aux bains ? », Je réponds et je l'entends glousser,
« Ah Brian comment tu peux me conseiller d'aller aux bains alors que je te parle d'impotence, de confiance ? ». Je soupire sentant la migraine affluer dans le cortex gauche de mon crâne. « Brad ! Je ne peux pas...»
« Hum tu ne peux pas ou tu ne veux pas ? ».
« Si tu le prends ainsi alors c'est, je ne le veux pas ! ».
« De quoi as-tu peur Brian ? » me demande t-il. A présent c'est moi qui rie. « Je n'ai peur de rien tu le sais bien » dis je plus confiant que jamais.
« Alors accepte au moins d'aller boire un verre...on en reparlera à tête reposée. On a cas se voir au Woodie's comme au bon vieux temps en gage de mon honnêteté. Qu'est-ce que tu en dis ? ». Je ne dis rien et implicitement j'accepte sa proposition. Comment puis je lui refuser de le voir ?
« Ce soir Brian ? ». Je soupire, je n'ai pas encore décidé mais je sais que je dois mettre les choses au clair avec lui. Chaque foi que j'essaie de lui parler, c'est peine perdue et je me retrouve souvent dans des situations où je perds le contrôle et au final je fais le contraire de ce qu'il aurait fallu que je fasse. « Ok » dis je dans un soupire, « 19 h au woodie's », et je raccroche.

Brad pdv

Je raccroche avec Brian le sourire aux lèvres. Il a cédé plus vite que ce que je pensais. Peut être qu'il n'est pas si amoureux finalement. Peut être que j'ai ma chance à saisir et me faire comprendre. Peut être qu'il voudra m'écouter cette fois. Je reste dubitatif devant l'écran de mon ordinateur, où je peux y lire 'résultats négatifs'. Je souris malgré moi à la supercherie. Je sais que je suis malhonnête, mais à cinquante ans passé, est-ce ce que j'ai le droit de tergiverser quand j'ai ce que je veux à ma portée ?