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Justin pdv

Après ma demande officielle d'être un peu plus que des amis, il a bien fallu que je passe à l'acte. J'ai scellé notre pacte par un baiser humide. Daphné est aux anges et moi, je ne sais pas trop où je me situe. « Daph ! Il faut qu'on mette en place des règles ». Elle me regarde comme si j'avais une troisième tête qui venait de sortir de mon cou.
« Des règles ? ». Je soupire ne sachant pas comment le lui dire. « Ecoute, je veux bien être ton petit copain, et faire comme si on l'était vraiment aux yeux de tous, mais, tu sais que...que je préfère les garçons ? ». Elle me regarde en souriant et je me demande si elle comprends la signification 'd'aimer les garçons'. Son regard est plein d'espoir et je revois ses yeux pétiller d'un nouvel éclat que je croyais éteint. Je me dis que c'est peut être ça que je voulais après tout, la sentir heureuse, non ?
« Je ne voudrai pas que tu te fasses des films », lui dis je comme pour appuyer mes dires.
« Justin, je sais tout ça mais on fera comme si devant les autres non ? ». J'hésite à lui répondre.
« Oui Daph, mais c'est un peu comme jouer la comédie, ou jouer une pièce de théâtre, c'est en direct mais c'est du faux ».
Elle me caresse le bras pour me rassurer. « Ne t'inquiète pas Justin j'ai compris ». Elle se veut rassurante mais moi je ne me sens absolument pas rassuré. On se sépare et chacun doit rentrer chez soi mais avec des états d'âme différents.
Je repense à tout ça, et le fait que je veuille aller à Pitt, mais pas pour l'enterrement de mon père. Arrivé à la maison je cherche ma mère. Elle est restée dans la cuisine. Mon oncle est toujours affalé sur son fauteuil devant la télévision, et ma tante doit être dehors  je ne sais où. Je m'approche de ma mère dans la cuisine. Elle est entrain de préparer à manger, sans doute pour oublier et penser à autre chose. Je m'approche d'elle timidement. « Maman », je ne sais pas quoi dire d'autre. Elle se retourne et me regarde avec un petit sourire triste. « Maman » je lui répète et hoche de la tête. « Je voudrai venir sur Pitt avec toi à l'enterrement ». Elle me regarde, pensive. « Tu es sûr de ça ? » me dit elle. « J'ai réfléchi, et malgré le fait que je n'ai plus eu de ses nouvelles, tu es ma mère et...ce qui te touche me touche. Je viens pour toi par pour lui ». Elle semble contente que je sois avec elle finalement, « d'accord, je vais réserver les billets, on partira samedi ».
« On dormira où ? » je lui demande alors. « A l'hôtel puis on repartira le dimanche dans la soirée ». Je me dis que c'est rapide mais c'est mieux ainsi.
Le lendemain à l'école, je sais que je dois parler à Daphné de mon départ pour Pitt. Je rentre dans le collège et la cour. Je balaie du regard les élèves à la recherche d'une tête connue ou de Daphné. Je la vois alors en grande conversation avec ses copines sous le préau. Je m'approche d'elle et Daphné se retourne au même moment. Elle me lance un sourire et m'attire vers elle en me donnant un baiser devant toutes ses copines. Je me sens rougir et surpris mais je crois que je ne devrai pas m'attendre à autre chose de sa part. « Hey Justin » me dit elle en se blottissant contre moi »,
« Hey » je réponds en regardant tour à tour ses copines qui semblent toutes très envieuses de la situation. « Tu as quoi ce matin ? » me demande t elle.
« Heu...Daph t'as une minute ? Faut que je te parle ». Elle se retourne et fait un signe à ses copines « à plus les filles », puis attend qu'elles partent pour me regarder.
« Ok, je voulais te prévenir que je vais accompagner ma mère à l'enterrement de mon père ». Elle devient tout à coup très sérieuse.
« Oh ! T'es sûr de le vouloir ? ».
« Je ne crois pas avoir le choix. C'était mon père et c'est toujours ma mère. Je dois être là pour elle ». Elle regarde ses pieds mais ne dit rien d'autre.
« On part samedi et on revient dimanche. Tu vois, ce ne sera pas trop long  et je ne raterai pas les cours ». Elle hausse les épaules et fuit mon regard. Je me demande ce qui l'inquiète. « Daph ! » je lui caresse le bras. Elle relève la tête et me regarde.
« Je ne serai pas absent trop longtemps. Il faut juste que...que tu évites de venir à la ferme durant ces deux jours. Tu ne peux pas aller chez une copine ? Ton père serait d'accord non ? ».
« Oui je crois » me dit elle.
« Ne t'inquiète pas Justin, je comprends. C'est normal que tu doives y aller. Je ne t'en veux pas ». Puis nous entendons la sonnerie retentirqui nous avertit le début des cours . Elle relève la tête et m'embrasse à nouveau. Je suis surpris encore une fois, pourtant je ne devrais plus puis que c'était mon idée d'être son 'petit ami'. Elle me regarde avec des yeux alanguis et me murmure 'à plus tard' d'une manière suggestive, enfin je crois. J'avale ma salive très gêné que tout le monde nous regarde. Puis elle s'en va me laissant seul sous le préau. Je récupère mes affaires, et Matthiew s'approche de moi. « Tu sors avec Daphné ? » me demande t il ? Il n'attend pas de réponse car le baiser parle de lui même et il poursuit, « T'en as de la chance ! Elle est canon ! T'as couché avec elle ? ».
« Hey !! T'arrêtes un peu, je ne vais pas te raconter ce que je fais avec Daphné ! ».
« Dommage ! ». Je pars un peu en colère mais je réalise très vite que les garçons doivent être tous comme Matthiew, avec des désirs, des hormones qui les travaillent et que c'est sans doute normal de vouloir une expérience et coucher avec une fille. Je sais que moi ce n'est pas le cas et que je suis différent. Je crois que j'ai enfoui mes désirs au fond de mon cœur pour éviter de montrer ce que je suis et ce que je veux. Je n'ai pas le choix je crois.
Ma relation avec Daphné a fait le tour du collège comme une traînée de poudre. Je ne savais pas qu'on était si populaire ! Les jours qui ont précédé mon départ ont été compliqués à gérer. Entre ma mère et ma 'pseudo' relation avec Daphné je ne savais plus où donner de la tête. J'ai invité Daphné à venir dans ma chambre après l'école. Je sais que mon oncle est de sorti. Il a un rendez-vous à l'hôpital à Amarillo pour ses problèmes de santé, donc il sera absent un long moment. Ma mère travaille dans sa boutique et ma tante, doit être dans les champs. Daphné et moi nous nous faufilons dans ma chambre. Je la sens tendue. Elle n'était pas revenue depuis l'histoire avec mon oncle. Elle semble apeurée et regarde autour d'elle sur la défensive, comme si il allait surgir et bondir sur elle tel un prédateur. C'est peut être ce qui s'est passé. Je n'en sais toujours rien et je n'ose pas le lui demander. Arrivés dans ma chambre je ferme la porte à clef. Elle pose ses affaires près du bureau et s'assoit sur le lit. Je me dis qu'on pourrait travailler un peu notre exposé, mais je me demande si sa présence ici, dans ma chambre est une bonne idée finalement. « Justin », me dit elle. Je me rends compte que je n'ai pas bougé d'un pouce, entre la porte et le bureau.
« Tu viens ? Qu'est-ce que tu fais ? ».
« Heu rien », dis je tout en posant mes affaires à côté des siennes. Je me dis que je dois faire comme si de rien était et ne pas lui monter que je suis nerveux tout à coup. « Tu veux qu'on s'y mette tout de suite ? », je lui demande en essayant de cacher mon anxiété. Elle secoue la tête et tapote le matelas à côté d'elle me faisant mine de venir m'asseoir. Je passe ma main dans les cheveux et m'exécute hésitant. Elle me pose alors sa main sur ma cuisse et me regarde avec des yeux alanguis pleins d'attente. Je me sens rougir soudainement et dans une position très inconfortable. « Daphné ! » je ne sais pas quoi dire d'autre quand soudain je sens ses lèvres humides sur les miennes et sa main glisser dangereusement vers l'antre de mon pantalon. Je pose ma main dessus pour l'empêcher d'aller plus loin. Elle se détache alors de moi « tu ne veux pas essayer ? ». Je ne sais pas quoi lui dire. « Justin ! Comment tu peux savoir si ça te plait ou pas si tu n'essaies pas ? ».
« Je ne sais pas Daph » dis je dans un soupir. Je me sens chaud tout à coup. Elle reprend son geste où je l'avais arrêté et me bascule sur le lit. Mon cœur s'accélère tout à coup. Sa main s'attarde sur mon sexe qu'elle caresse par-dessus mon jean. Je cache mon visage avec mon bras et j'essaie de faire le vide dans ma tête. Je me force de penser à autre chose qu'elle, à imaginer mon homme idéal. Je n'ai pas vraiment réfléchit à cela jusqu'à présent. Je pensais énormément il y a peu à Brian et à présent je regarde les photos brillantes des magasines que je trouve dans les pages sportives ou celles des hommes en sous vêtement. Daphné accélère le frottement et s'est allongé à côté de moi. Elle défait la ceinture de mon jean et je la laisse faire. Je sens ses doigts frôler à présent mon sexe. Elle défait les boutons du pantalon et l'ouvre laissant apparaître mon slip. Je crois que je commence à me réveiller. Elle frotte alors mon sexe par-dessus mon slip. Je sens ses doigts sur le tissu et je ne peux refréner le désir qui grossit. J'éprouve un sentiment de confusion en sachant que c'est Daphné qui me réveille au désir et en même temps le fait que ce ne soit pas la bonne personne pour moi. Je laisse échapper un soupir et je me cache toujours sous mon bras. Je crois qu'elle tire mon slip vers le bas et d'instinct je me soulève un peu. Mon sexe est enfin libre et son souffle chaud attise mon désir. Je n'ose pas regarder et je la laisse faire. Je sens ses lèvres sur mon sexe et il bondit de surprise. Elle le caresse alors de sa langue et le contact chaud et humide me fait oublier mes doutes. Je râle et me cambre un peu sous son assaut lui signifiant ainsi qu'elle a mon accord tacite. Il ne lui en faut pas davantage d'encouragement pour le prendre en entier et commencer à s'amuser avec mon gland. Elle y ajoute sa main et de la salive qu'elle frictionne sur mon membre en exergue. Je suis étonné de son 'savoir faire' ou plutôt par mon manque d'expérience notoire en la matière. La sensation est divine et je n'ai qu'une envie c'est de bouger dans sa bouche en rythme avec elle. Elle s'applique à le prendre le plus loin possible même si parfois elle a un réflexe de rejet naturel. Je n'ai aucun moyen de comparaison et tout ce qu'elle fait me procure une sensation que je n'avais jamais éprouvé auparavant. J'en veux plus et je commence à donner des petits coups de reins. Mes yeux son fermés et mes mains sont agrippés au couvre lit. Je me sens proche de la jouissance et Daphné le sent aussi puisqu'elle accélère le mouvement. « Je vais jouir » lui dis je. Elle continue, pas farouche de recevoir mon sperme dans sa bouche. Deux allers retours plus tard je jouis dans sa gorge, secoué par des spasmes. Je crois qu'il y en a beaucoup. J'ouvre les yeux et je la vois avaler alors mon sperme en fermant les yeux comme pour mieux savourer. J'halète et je reprends rapidement mes esprits. Je remonte mon slip et mon pantalon. Elle ouvre les yeux et me regarde d'un air de satisfaction qui me fait peur. Je me rends compte qu'on est passé à la vitesse supérieur et cela m'affole. Je me sens maladroit et très gêné. Coupable aussi. Coupable d'avoir éprouvé du plaisir avec elle alors que je pensais que je n'aimais pas les filles. Je ne me comprends pas et je ne sais pas quoi faire. « Tu as aimé ? » me demande t elle alors. J'ouvre la bouche pour lui répondre mais rien n'en sort. Elle se rapproche de moi et m'embrasse. Sa bouche entrouverte laisse passer sa langue humide qui ne demande qu'à rentrer. D'instinct je l'entrouvre et sa langue au goût de sperme m'envahit. Elle se presse contre moi et je sens sa main qui prend la mienne et qui la colle sur sa poitrine. Elle a ses bras autour de moi et je ne sais pas quoi faire des miens. Je perçois sa poitrine chaude sous son chemisier et ses seins qui ne demandent qu'à sortir. Je les touche maladroitement tout en l'embrassant. Je vois qu'elle attend plus. Je me dis que c'est ce que je dois faire pour lui faire plaisir même si moi je n'en éprouve pas réellement. Ce n'est pas désagréable et ni repoussant cependant. Ma main s'aventure et je défais les boutons de sa chemise. Elle gémit sous mon geste audacieux. Ses seins entravés dans son soutien gorge semblent être plus gros sous l'effet du désir. « Oh Justin » me murmure t elle alors. Ses yeux sont fermés et je la regarde sous l'effet de mes caresses. Finalement je trouve ça amusant ce renversement de situation. Je vois alors le pouvoir que j'exerce sur elle et cela me plait de prendre le contrôle. Je glisse ma main derrière son dos et je libère ses seins du soutien gorge. Elle se cambre et rejette sa tête en arrière m'offrant ainsi ses seins à porter de lèvres. Ils sont durs et doux au toucher. Je sais que cela lui plait alors je continue à jouer le jeu et je commence par les frotter avec mes doigts puis très vite je m'attarde sur le bout de ses seins. Je les pince un peu et je les malaxe. Elle semble prendre son pied et ne dit plus rien de cohérent. « Oh Jus...Oh... ». Elle bascule à nouveau sur moi et m'embrasse tout en se frottant contre mon sexe avec des coups de reins. Je comprends aisément qu'elle en veut davantage mais là je ne suis pas encore prêt. Je continue à l'embrasser et à caresser ses seins avec mes mains. Je les porte à mes lèvres et je les suce, emporté par la situation. Elle aime ça et se frotte à moi de plus belle. Presque elle pourrait jouir ainsi. Soudain elle se dégage et dégrafe sa jupe. Elle est à présent à moitié nue avec sa chemise ouverte sur un soutien gorge défait, en petite culotte. Ses yeux sont sombres et embrumés de désir. Je sais qu'elle ne répond plus de rien et n'a qu'une seule envie celle de jouir, avec moi. Elle revient sur le lit et ouvre à nouveau mon pantalon, «attends », lui dis je en lui mettant la main dessus.
« Tu ne crois pas qu'on va un peu vite ? », lui dis je. Elle me regarde alors ne comprenant pas mon hésitation.
« Non » me dit elle dans un souffle puis continue à me déshabiller.
« Daph ! S'il te plait ». Elle s'arrête à nouveau « Tu...Tu n'as pas aimé ? ». Je soupire ne sachant pas comment lui expliquer.
« Ce n'est pas ça, c'est que ma mère ne va pas tarder et je ne voudrai pas qu'elle nous trouve dans une position délicate » lui dis je. Ce n'est pas vraiment vrai, parce que je sais que ma mère ne rentrera pas tout de suite. Elle se ravise alors et comprends que je ne souhaite pas aller plus loin.
« Ok » me dit elle. Elle se rhabille en silence et je ne sais pas quoi dire pour détendre l'atmosphère. Je vois bien qu'elle est déçue.
« Tu as aimé ? », me demande t elle à nouveau. Je n'ose pas lui répondre parce que pour le moment je n'en sais rien. Physiquement j'ai aimé, mais comment lui dire que ce n'était pas avec la bonne personne ?
« Daphné, j'ai aimé, mais...ce n'est pas pour autant que je suis hétéro. Je sais que c'est difficile à comprendre ». Elle me regarde pensive.
« Mais tu as joui Justin ! ». Je soupire.
« Ok, je ne t'embêterai plus », me dit elle puis se lève. Je ne sais pas ce que je dois faire. Je la regarde et je repense à la raison qui m'a poussé à faire d'elle ma petite copine. Je me dis que ce doit être horrible se sentir rejeté et ne pas connaître ce qu'est d'avoir du plaisir avec quelqu'un qu'on aime. Je m'avance vers elle et je l'arrête dans son élan en lui prenant la main.
« Daphné écoute. Je te demande juste d'être un peu patiente. Je dois m'habituer à tout ça. Tu es ma meilleur amie, et j'ai vraiment envie de te faire...ce cadeau. Je te demande juste d'attendre un peu tu veux bien ? ». Elle me regarde alors en me souriant. Elle passe ses bras autour de mon cou puis me donne un baiser, tendre. Je la sens toute chose contre moi et j'ai peur qu'elle ne remette ça, quand elle se retire de mes lèvres et me regarde.
« Je t'aime Justin », me dit elle alors. Je me sens rougir ne m'attendant pas à une telle révélation. Je hoche la tête et je m'éloigne.

Il y a 20 ans...20 ans aprèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant