Chapitre 1

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POINT DE VUE DE ILYAN.

Dimanche soir, 20h15.
Je franchis le seuil de ma demeure, accueilli par la douce quiétude d'une soirée déjà avancée. Ayant pris le temps de me délasser dans un bain réconfortant, je me décidai à revisiter mon exposé. Mon sujet d'étude portait sur cette entité sacrée qu'est l'amitié. Une notion tant décriée par les foules ignorantes, aveugles à sa présence dans ce monde empreint de mortalité. Mais, à vrai dire, je contemple l'amitié tel un fruit miraculeux, jailli des plus majestueux arbres de l'univers.

Après avoir couché sur papier et corrigé maintes pages de mon exposé, je le replaçai soigneusement dans mon sac, afin de ne point l'oublier. L'horloge délicatement gravait les sillons du temps, frôlant déjà les vingt-et-une heures. Dès lors, je résolus d'abandonner les dédales de la veille pour embrasser le repos nocturne qui m'attendait.

Lundi, 06h.
Le lendemain matin, l'aube se levait à l'horizon, les rayons du soleil perçant à travers les rideaux de ma chambre. Mon réveil s'accompagna d'un soubresaut, comme si j'avais déjà manqué le train en direction de l'école. Pourtant, tel ne fut pas le cas. Ainsi, après m'être immergé dans un bain réconfortant, je me dirigeai d'un pas assuré vers la salle à manger, en quête du repas matinal. À ma grande surprise, ma sœur aînée avait déjà pris les devants, préparant le festin qui s'offrait à moi.
- Une nuit paisible ? demanda-t-elle d'une voix empreinte de tendresse.
- Oui, et toi ? répondis-je, désireux de connaître les méandres de son sommeil.
- De même.
- Maman est-elle absente ? questionnai-je, curieux.
- Elle s'est rendue en ville. Ton argent de poche est posé sur la table de sa chambre.
- D'accord.
Les paroles échangées laissèrent un léger silence flotter dans l'air. Ma sœur et moi étions seuls dans la salle à manger. Sophie avait toujours été présente à mes côtés, cette compagne fidèle qui me comprenait bien mieux que quiconque, y compris notre mère. Elle se tenait toujours à mes côtés, féroce protectrice lorsque mes égarements s'emparaient de moi. Récemment diplômée en finance, elle entamait désormais un stage au sein d'une entreprise de renom.

Mon petit déjeuner achevé, le temps pressait. Cependant, la proximité de mon établissement scolaire atténuait mes préoccupations. Je saisis mon sac sans plus attendre, prêt à entamer cette nouvelle journée de découvertes et d'apprentissage.

08h30.
- Monsieur Diop, permettez-moi de vous présenter le fruit de mon labeur, déclarai-je, exhibant avec fierté mon exposé, tandis que je m'avançais vers le tableau. Les regards de nombreux élèves se posèrent sur moi, ce qui suscita une légère nervosité en moi. Toutefois, je rassemblai mon courage et entrepris d'expliquer mon travail avec assurance.

Une fois mon exposé terminé, les élèves se mirent à me poser des questions sur le thème abordé. J'y répondis de manière satisfaisante à chaque fois. Monsieur Diop, mon professeur de français, me remercia chaleureusement, avant d'inviter les élèves à m'applaudir pour l'effort fourni. Reconnaissant, je leur adressai à mon tour mes remerciements, puis regagnai ma place. Ainsi, le professeur commença à rédiger son cours sur la littérature africaine.

10h05.
La récréation était déjà là. Je sortis de la salle de classe en compagnie de mes camarades Bintou, Muhamed, Cherif, Aicha et Libasse. Nous nous rendîmes au café de l'établissement pour prendre une pause tous ensemble.
Levant les yeux, je croisai le regard attentif d'Aicha.
- Ilyan, tu as brillé lors de ton exposé aujourd'hui, déclara-t-elle avec enthousiasme. J'ai vraiment adoré.
- J'avais un peu peur au début. Je ne sais même pas comment j'ai réussi à me maîtriser, répondis-je.
- C'est difficile d'être sous les feux des projecteurs, avec tous les élèves qui te fixent avec leurs grands yeux, ajouta Bintou. Les professeurs doivent avoir du mal à gérer cela.
- Ils ont l'habitude de le faire, fit remarquer Muhamed.
- Oui, c'est certain, acquiesçai-je.
Après quelques minutes de discussion animée avec mes amis, la sonnerie retentit, signalant la fin de la récréation. Nous nous levâmes pour regagner la classe, en nous dirigeant vers notre prochain cours. Muhamed et moi partagions la même table, avec Cherif et Libasse assis derrière nous. Dans l'autre rangée, se trouvaient Bintou et Aicha. C'est alors que le professeur de mathématiques, Monsieur Sané, fit son entrée dans la salle de classe, marquant ainsi le retour du silence absolu parmi les élèves.

La Chanson Du SouvenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant