Chapitre 4

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À mon domicile, 10h00.
Dans un élan teinté de bonheur, ma mère s'exclama :
- Ilyan ! Te voilà de retour.
- Oui, maman, répondis-je, une douce émotion transparaissant dans ma voix. Comment te portes-tu ?
- Super. J'ai préparé des cookies et du lait pour toi, s'exclama-t-elle avec enthousiasme.
- Ô, mille mercis, maman, murmurai-je. Je les dégusterai avec une joie infinie.
- Je dois m'absenter pour quelques heures, affaires à régler en ville, continua-t-elle. Ta sœur rentrera d'ici une heure. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à me le dire. Sinon, nous nous retrouverons ce soir pour au dîner.
- Ça ira, maman, répondis-je. À ce soir.
Après avoir savouré ce délicieux repas, je m'engageai dans les escaliers, montant les marches avec une certaine lassitude. J'atteignis enfin ma chambre, assoiffé d'un peu de repos bien mérité.

16h00.
Deux longues semaines s'étaient écoulées depuis ma dernière sortie de course à pied. Ce soir-là, après une sieste réparatrice, je décidai de chasser les ténèbres qui obscurcissaient mon être. Je me résolus à enfiler une tenue appropriée, à ajuster méticuleusement mes chaussures de sport, puis je me lançai sur le chemin qui menait à la plage.

L'air empreint de liberté caressait mon visage tandis que mes pas rythmés résonnaient sur l'asphalte. Le paysage, éclairé par les derniers rayons du soleil couchant, se déployait devant moi, offrant un répit à mon esprit. Les vagues de l'océan murmuraient une mélodie apaisante, tandis que le sable s'étendait devant moi, témoignant de l'infini potentiel de l'horizon.

Je courus sans relâche, laissant mes pensées vagabonder, cherchant à retrouver l'équilibre et la clarté d'esprit qui m'étaient si chers. Les kilomètres défilaient sous mes pieds, faisant place à une sensation de légèreté et de liberté.
Et finalement, dans un ultime effort, j'atteignis le point culminant de mon parcours, là où le ciel se fondait harmonieusement avec l'océan infini. Le spectacle majestueux qui s'offrait à mes yeux m'enveloppa d'une sérénité réconfortante. Je savourai cet instant, imprégnant chaque fibre de mon être de la beauté éphémère du monde qui m'entourait.

Par un caprice du destin, mes pas m'ont guidé en direction de la demeure d'Amina. Ce n'était pas une destination préméditée, simplement le fruit du hasard. J'avançais d'un rythme soutenu, laissant l'air humide caresser ma peau. Alors que je m'approchais de son domicile, je remarquai une silhouette féminine se dessinant dans la distance. C'était elle, Amina. J'ai ralenti mon allure, m'approchant avec une certaine prudence.
- Comment vas-tu ? demandai-je.
- Je me porte à merveille, répondit-elle. Tu sembles en forme, à ce que je vois.
- Peut-être devrions-nous faire un bout de chemin ensemble, proposai-je, espérant raviver une étincelle de conversation.
- Non, je ne crois pas. J'ai des affaires à régler, répliqua-t-elle sans hésitation.
- Alors, je t'invite à dîner chez moi ce soir, si cela te convient, insistai-je, déterminé à trouver un terrain d'entente.
Elle marqua une brève pause, avant d'accepter finalement.
- Parfait, murmurais-je avec une pointe de satisfaction. Nous nous retrouverons ce soir.
Je repris ma course, mon esprit déjà plongé dans les préparatifs de la soirée à venir.

18h05.
En franchissant le seuil de la cuisine, je vis ma mère en train préparer le repas du soir.
- Maman, prépare-toi à recevoir ce soir Moussa et Amina pour un dîner des plus agréables.
Un sourire rayonnant se dessina sur le visage de ma mère.
- Quelle merveilleuse idée ! s'exclama-t-elle. Cela fait une éternité depuis la dernière fois qu'Amina a franchi nos portes. Je pensais presque qu'elle était à jamais partie de nos vies.
- En réalité, maman, elle avait quitté la ville pendant un temps, mais elle est récemment revenue, révélai-je.
Mon aveu suscita la curiosité chez ma mère.
- Qu'y a-t-il donc entre vous ? me demanda-t-elle d'un ton empreint de malice.
- Rien d'autre que de l'amitié. Amina est une amie proche, rien de plus, assurai-je, tentant de dissiper tout malentendu.
Ma mère posa ses yeux scrutateurs sur moi, laissant transparaître une pointe de scepticisme.
- Tu ne peux pas nier que son charme t'a touché, affirma-t-elle. Je te connais mieux que quiconque. Au fait, ton père a appelé. Il rentrera ce soir.
Mon cœur bondit de joie à cette nouvelle.
- Vraiment ? m'émerveillai-je. Il m'a tellement manqué.
- Il nous a tous manqué, rectifia-t-elle d'un ton doux.
- Peut-être, mais pas Sophie, répliquai-je avec une pointe de tristesse.
Ma mère laissa échapper un soupir complice.
- C'est simplement qu'elle refuse de l'admettre, murmura-t-elle.
Plongé dans mes pensées, j'essayai de déchiffrer les énigmes du cœur, me demandant quelles surprises la soirée à venir me réservait.

La Chanson Du SouvenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant