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Ça fait une heure déjà que l'on parle. Je sais à peu près tout de lui maintenant. Il fait partie de la classe moyenne, et espère devenir policier. Il adore écrire et regarder des films d'horreur. Bien sûr, Ismaël possède une télévision, ce qui est tout à fait exotique pour une Inf comme moi...Il méprise d'ailleurs les Inférieurs et les Sups de la classe pauvre... Mais ça ne me dérange pas, je suis pareil!
Il dit que je suis la seule personne en dehors de son rang qu'il respecte, et cela m'a tellement fait rougir qu'il éclate de rire...Sa couleur préférée ? Le vert sombre. Son plat favori? La paella. Son passe-temps ? Compléter son herbier. Il est incollable en biologie et en littérature. Tout à coup, en pleine conversation, un doute me prend: s'il m'apprécie tellement, pourquoi ne m'a-t-il pas défendu quand le policier m'a agressé ? Quand je lui pose cette question, il me répond d'un air triste, comme déçu que je doute de lui: "-Mais, Karina, j'étais malade ce jour là, tu ne t'en es même pas rendue compte?"
Alors seulement, j'ai commencé à y croire. À espérer que ce type formidable tenait à moi. Qu'une romance pourrait commencer malgré le fossé entre nous...
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De retour chez moi, j'essaie d'aider ma mère. Mais le visage d'Ismaël ne quitte pas mes pensées. J'espère réussir à cuisiner un repas correct, mais malgré mes efforts, le résultat n'arrive pas à la cheville des plats de ma mère. Même avec les aliments de la plus basse des qualité, elle sait faire des merveilles... C'est une petite femme maigre, aux yeux argents et au sourire réconfortant. Pour l'instant, elle essaye de restaurer une magnifique armoire toute cassée : une porte manque et elle est bancale. Ma mère adore retaper les vieux meubles, surtout ceux d'avant la troisième guerre mondiale...Pendant que nous nous activons, je pense de nouveau à mon rendez-vous. J'ai l'impression d'avoir rêvé... Il est parfait... Il m'aime...Seul ombre au tableau, il ne m'est pas destiné. C'est trop injuste! La deuxième vague de rébellion de la semaine me submerge... Cette histoire me fait penser à une pièce de théâtre d'avant notre ère : Roméo et Juliette...
Une histoire sombre qui finit mal et qui ressemble à ma situation. Sauf que moi, je ne vais pas mourir de sitôt ! Mon histoire finira bien...
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Allongée sur mon lit, je cherche le sommeil. Tout me déprime: le matelas trop dur, les murs gris, les fissures au plafond... Ma maison est typique des Infs,  basse, grise, et carrée. Peu lumineuse, elle est parfaite pour déprimer... Et encore, nous avons de la chance ! Certains d'entre nous n'ont pas de toit ou vivent à quinze dans une maison encore plus petite... Le but pour nous est de vite nous marier, et d 'ensuite faire beaucoup d'enfants. D'ailleurs, dans trois mois, j'aurais un époux...

RebellionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant