L'ombre d'un doute [Dramione terminé]

Chapitre 1 : Le Seigneur des Ténèbres

Le soleil se couchait lentement dans la petite ville du sud de l'Angleterre lorsque le portail d'un étrange manoir à l'allure inquiétante grinça dans le silence d'une rue déserte. Une silhouette sombre avança lentement le long de l'allée qui menait à la porte d'entrée, observant attentivement la bâtisse qui se dressait devant lui. L'obscurité était tellement oppressante que le sentiment de malaise que ressentait l'homme semblait s'intensifier à mesure qu'il marchait. Enveloppé sous une cape de voyage, la tête couverte d'une cagoule mal ajustée qui laissait apparaître ses cheveux mi-longs d'un blond éclatant contrastant étrangement avec le décor sinistre autour de lui, l'homme respira bruyamment. Un râle s'échappa de ses lèvres lorsqu'il monta les marches de pierre qui menaient au manoir et, quand il fit un geste pour retirer sa cape, sa main sembla suspendue dans les airs, comme s'il hésitait. Son visage à découvert laissait entrevoir des yeux gris et un teint pâle encadré d'un rideau de cheveux presque blancs. Son regard inquiet se posa sur la poignée de la porte, et il tendit une main tremblante. Il actionna lentement la poignée, sursautant brusquement lorsque la porte s'ouvrit dans un grincement effrayant. Il entra dans la pièce, ferma la porte derrière lui et retira sa cape d'un geste impatient avant de s'avancer le long du couloir, tous ses sens aux aguets, l'oreille tendue, guettant le moindre bruit qui l'avertirait de sa présence chez lui.

Il entra dans une pièce faiblement éclairée par la lumière d'un lustre de cristal étincelant. Une femme blonde aux yeux bleus et au même teint pâle que celui de l'homme était assise sur un fauteuil. Quand elle le vit, elle pose sur lui un regard inquiet et effrayé, et tous deux observèrent leur fils, assis en retrait près de la cheminée dans laquelle brûlait un petit feu. Il était le portrait de ses parents, sa silhouette se détachant nettement de l'ombre. Son visage exprimait les mêmes sentiments que Lucius et Narcissa Malefoy, mais Drago semblait beaucoup plus apeuré qu'eux.

- Il arrive, Lucius, dit la femme à son mari.

Celui-ci ne fit pas attention à la remarque de sa femme et s'avança vers son fils.

- Drago... comment tu te sens ? lui demanda-t-il d'un ton anxieux​.

Drago tripota nerveusement son tee-shirt, son regard tourné vers le feu de la cheminée. Enfin, après quelques secondes de silence, il répondit :

- Ça va.

Sa voix était rauque et semblait contredire sa réponse.

- Il doit venir à quelle heure ? demanda Lucius à Narcissa d'une voix blanche.

- Il n'a pas donné d'heure précise, répondit-elle en posant ses yeux sur son fils.

Drago, apercevant son regard, évita soigneusement de la regarder et lui tourna le dos. A la lueur des flammes, son visage pâle trahissait la panique. Il avança ses mains tremblantes et glacées vers le feu qui crépitait dans la cheminée pour les réchauffer.

- Écoute Drago, lui dit son père d'un ton sérieux et sévère, peu importe ce que te dira le Seigneur des Ténèbres, ne le laisse jamais te garder dans les yeux. C'est un très bon legilimens, il est capable de lire dans tes pensées, et il pourrait y voir la peur, l'inquiétude et la panique que tu ressens et que nous ressentons tous... et peut-être même penser que tu ne souhaites plus rejoindre les Mangemorts...

- Mais je ne le souhaite pas ! l'interrompit brusquement Drago d'une voix forte et agacée, ce qui fit sursauter ses parents.

- Nous ne le voulons pas plus que toi Drago, répliqua sèchement Narcissa. Mais si tu t'opposes à lui, il te tuera. Il n'a aucune pitié pour les traîtres.

- Il souhaite te parler pour te confier une mission... Une mission qui pourrait nous permettre de nous racheter auprès de lui, mais pas seulement. Les autres Mangemorts auraient à nouveau pleinement confiance en nous, expliqua lentement son père, et ils ne douteraient plus de notre loyauté envers notre maître. Tu dois accepter cette mission, fils. Tu n'as pas le choix. C'est ça ou la mort, ajouta Lucius d'un ton catégorique sans réplique.