11.Malisia Aube

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Le vent souffla à fortes bourrasques dans ses longs cheveux bruns. De sa main gantée, elle tenta de replacer ses couettes derrière ses oreilles. Sa cape semblait vouloir partir au vent.

Elle s'arrêta et examina l'endroit où le rendez-vous devait avoir lieu. Elle se tenait au milieu des ruines de l'ancienne cité des Hespérides. Malisia n'avait pas connu ce glorieux peuple, mais elle en avait entendu parler.

Luca était à genoux dans les décombres. Sa tunique était lacérée et son dos saignait. Ses cheveux blond dégradé roux étaient parsemés de poussières. Marianne avait posé la main sur son épaule et tentait de consoler son frère jumeau.

Malisia s'approcha des deux derniers Hespéridiens. Ils tournèrent la tête en même temps et Marianne courut lui prendre les mains. Elle passa une main réconfortante sur son visage.

-Luca, stoppe le vent, murmura sa soeur.

-C'est . . . c'est le seul moyen d'enlever l'odeur.

-L'odeur ? demanda Malisia

-L'odeur de la mort, sanglota Marianne. La mort de toute notre famille et de la ville.

La jeune fille éclata en larmes. Son amie la prit dans ses bras et lui caressa les cheveux. Elle l'emmena vers son frère. Celui-ci leva des yeux vides vers elles. Malisia retint son souffle. Le regard du garçon était étrangement fixe.

-Luca, est-ce que ça va ? questionna Mali.

-Comment voudrais-tu que ça aille, alors que tout mon peuple est mort ! cria-t-il.

-S'il te plaît, Luca, ne crie pas, pleura Marianne. C'est pas de sa faute.

-Je ferais tout ce qui faut pour vous aider, promit Malisia. Ce massacre est en partie de ma faute et ce par ma naissance.

-Ne dis pas ça Mali, supplia Marianne. Si tu ne l'avait pas contrôler, Gaia aurait tout détruit de la terre.

-Ma chère amie, murmura Malisia.  Même dans tes heures les plus sombres, tu brille de bonté. Qu'elle chance j'ai de te connaître.

Marianne baissa la tête en rougissant. Elle n'avait pas l'habitude des compliments. Son frère essaya de se lever. Sa soeur lui prit le bras et l'aida. Le garçons leva la main et le vent s'arrêta brusquement.

-Mais . . . mais je ne sens rien ! s'écria Malisia.

Le garçons eut un sourire peiné et poussa un soupir.

-Mes sens se sont décuplés après la malédiction.

-La malédiction ? s'intrigua Malisia.

Luca serra la main de sa soeur qui le regarda avec amour.

-Celle qui nous condamne.

-Celle qui m'oblige à rejoindre les Hommes et mon frère de vivre éternellement aveugle.

-QUOI ! Mais comment ?

-C'est Gaia qui me l'a dit, la renseigna Luca.

-Je suis encore plus perdue, murmura la jeune fille.

-Viens, on va t'expliquer.

Marianne lui prit le bras et l'entraina vers un banc. Derrière eux se trouvait ce qui restait de la bibliothèque. Luca les suivit et s'assis sur le sol entre les deux jeunes filles.

Pendant une heure, ils lui expliquèrent que Marianne ne pouvait plus supporter l'atmosphère maléfique d'Eden et que son seul salut était de rejoindre la terre des hommes qui serait une bonne fois pour toute séparé de leur monde. Luca était destiné à protéger le diadème jusqu'à la fin des temps.

Une lumière irisé apparut dans le vide. Au travers, on pouvait apercevoir un village complètement humain. Malisia se rapella que l'Eden et la Terre étaient en tout point pareil au niveau des inventions. C'était la seule chose qui reliait les deux mondes.

-C'est l'heure des adieux, je le crains.

-N'aie pas peur soeurette. Jamais on t'oubliera.

-Tu sera éternellement ma meilleure amie, promit Malisia en lui prenant la main.

-Je vous aime tellement.

-On t'aime tout autant, murmura Luca.

Ils se serrèrent une dernières fois dans leurs bras. Malisia sentit sa gorge se tordre de douleur et ses yeux se brûler des larmes qu'elle refoulait, mais elle voulait rester forte pour son amie. Son frère l'embrassa sur le front et Marianne s'avança vers le portail. Elle se retourna une dernière fois et elle disparut.

Un silence pesant s'installa.

-C'est pas fini, hein ?

-Toujours aussi intelligente. Non, ce n'est pas fini. Il reste à sceller la barrière des deux mondes.

-Et seulement ma mort peut la refermer, n'est-ce pas ?(elle poussa un soupir et souria) Qui aurait cru que ce serait nous deux à la fin ?

-Je l'ai toujours su, murmura-t-il et il lui embrassa les mains.

Malisia sourit. Nul ne savait ce que éprouvait les deux adolescents. Pas même sa soeur. Elle se pencha et effleura ses lèvres d'un doux baiser. Il lui prit le visage et elle sentit glisser dans sa main un poignard. Il répondit à son baiser et elle comprit que son heure était venu. Elle rompit leur étreinte et partit.

Malisia savait que le garçon comprenait. Elle se rendit jusqu'au portail et prit une grande respiration. Elle ne regrettait rien de sa vie. Elle avait utilisé ses pouvoirs pour le bien, fait la paix avec sa famille et avait aimé. Elle n'avait qu'un seul souhait. Que nul autre jeune fille soit marquée de la malédiction des filles de Perséphone. Mais c'était impossible et elle le savait.

Malisia se planta le poignard dans la pointrine et mourut sans douleur ni regrets.

Bon comme je vous l'avez promit voilà d'autres chapitres ! Si vous vous dîtes "C'est quoi le rapport ? Pourquoi avoir écrit ce chapitre qui se passe même pas au même moment ?", je vous répond :

1) arrêter de crier à votre écran ;

2) vous comprendrez plus tard.

Pour avoir des indices sur Malisia, vous pouvait aller voir le chapitre 3 où j'en fait mention. Pour Luca et Marianne, il n'y a que la patience qui puisse vous aider.

"Si vous daignez nous écouter patiemment ,

Notre zèle s'efforcera de corriger notre insuffisance. "

          
            William Shakespeare

Le diadème des HespéridesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant