Elias frappe à ma porte, trois petits coup brefs, comme à son habitude. Je vais lui ouvrir avec ma traditionnelle lenteur, traînant exagérément des pieds . Ce matin, il a les cheveux bleu, ça faisait deux moi qu'il les avait en vert pale, et maintenant ils sont devenus bleu pétant. J'aime assez cette nouvelle couleur, petit à petit, je me suis fait mon hypothèse par rapport à ses colorations. Je pense qu'il change de couleur selon ses émotions du moment. Mais je n'ai pas encore trouvé à quoi correspondait le bleu, ni le vert d'ailleurs.
Il porte un de ces T-shirts qui se veulent vintage mais qui ne le sont pas du tout, avec le logo de Polaroid en plein milieu. Tout est toujours en accord avec son goût pour le disco chez Elias, ses T-shirts, ses chaussures ou encore sa voiture. A chaque fois que je le vois, je le croirais tout droit sorti des années 70. Il refait le lacet d'une de ses Dr. Martens et nous montons dans sa Beverly.
On arrive au lycée pour commencer avec le cours de monsieur Creen. Autant vous dire que je ne suis pas ravi. Dès que je met un pied dans sa classe, il me fixe droit dans les yeux, ses sourcils froncés pour accompagné le tout, comme pour me prévenir qu'il me surveille. Ne vous inquiétez pas monsieur, je ne referais pas deux fois la même erreur, loin de moi l'envie de me faire virer du lycée. Je ne survivrais sûrement pas sans voir Elias et Amy ne serait-ce qu'un jour.
Au bout de quinze minutes, j'ai déjà du mal à rester attentif, tout comme les autres élèves. Croyez-moi, je n'ai pris aucune substances illicites depuis ma petite entrevue avec le professeur, j'ai juste pris l'air. Rien de bien méchant pour mon organisme. Mais comment rester éveiller quand son interlocuteur mets au moins cinq seconde pour prononcer chaque mot, et dix autres pour commencer la phrase suivante ? Ce prof pourrait devenir endormeur professionnel, je suis sûr qu'il cartonnerait. En attendant, il n'endort que ses élèves, qui s'étalent de plus en plus sur leur table. Je suis entrain de prendre en note le peu de chose qu'il nous dicte quand mon bras réagi étrangement. En fait, c'est plutôt le contraire, il ne réagit plus du tout. J'essaie de continuer à écrire comme si de rien n'était, mon stylo tombe de ma main, et je suis incapable de le ramasser, ni de bouger mon bras. Ça n'a duré que quelques secondes, mais j'ai vraiment cru que je ne retrouverais plus l'utilité de mon précieux bras droit.
Elias me regarde étrangement, avec un regard en coin qui se veut discret, mais qui ne l'est pas du tout... Il a dût voir que je fixais ma main depuis cinq bonnes minutes, en essayant de comprendre ce qui m'était arrivé. Je lui fais un signe de la tête pour lui dire que tout va bien, mais à peine une minute plus tard, c'est tout mon corps qui part en vrille. Mon cerveau se met en mode veille, je n'entend qu'un brouhaha. J'ai l'impression d'être shooté, mais pourtant, mon organisme est clean depuis le fameux entretien. J'essaye encore de ne rien laisser paraître, mais cela devient de plus en plus difficile. Mon corps commence lui aussi à réagir anormalement. Des acouphènes retentissent à mes tympans, aigus comme le son d'une craie raclant un tableau noir. Mon bras droit recommence à se paralyser, et le gauche suit la marche.
Cette fois, je crois qu'Elias s'inquiète vraiment. Il se tourne complètement vers moi, et me regarde d'un air ahuri :
- Aaron, tu es sûr que ça va ? Tu te tiens bizarrement...
J'ai envie de lui répondre, de lui crier d'aller chercher de l'aide, mais ma bouche refuse de coopérer. La seule chose que j'arrive à faire est de glisser d'avantage de ma chaise, mais jambes ayant cessé de fonctionner elles aussi.
Mon corps est complètement mort. Plus rien ne réponds, j'ai l'impression qu'on m'en a déposséder. Incapable de rester assis sur ma chaise plus longtemps, je m'effondre sur le carrelage. Je croyais que c'étais terminé, que le pire étais passé, mais j'ai eu tort. J'adresse un regard à Elias, qui s'est déjà levé pour avertir le professeur que je déraille de fond en comble, quand soudain, tous mes muscles convulsent en même temps. J'ai l'impression de me prendre une énorme décharge électrique. Je n'arrive à rien faire, mon corps ne cesse de trembler comme si j'avais le feu au cul.
Je sens déjà les carreaux glacés du sol me frapper le dos. Je commence à perdre pieds, mes paupières danse le disco et des braises volent devant mes yeux. Après deux trois bleus par ci par là, et sûrement une côte cassée, je n'arrive plus à être conscient de quoi que ce soit. Mes yeux commencent à se fermer, et le feu qui m'accompagnait jusqu'ici se tarie, pour n'être qu'une caresse qui m'accompagne jusqu'au néant.
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The Cancerous and the Vampire
VampirosAaron est un lycéen, son meilleur ami est fan de disco et sa petite amie est un vampire. On pourrait croire que tout va bien. Le problème, c'est que la vie l'ennuie, il n'a plus le goût de rien, et déprime. Pour résoudre ça, il se drogue à l'héroïn...