-XXXII- Amy [Réécrit]

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Dès qu'Aaron ouvre les yeux, Astrid est prise de panique. On croirait que c'est la fin du monde, elle n'ose plus regarder Aaron et cris à en perdre la voix. C'est compréhensible, son neveu s'est réveillé les yeux emplis de rouge. Je reconnaîtrais ces yeux entre tous, ces yeux effrayent, que rien ne peut percer. Ce sont bel et bien les yeux d'un humain qui s'est transformé en vampire. La seconde suivante, ils sont redevenus normaux, comme si cette couleur annonçait la rupture de la frontière entre l'homme et le vampire.

Je n'aurais jamais dû faire ça. Astrid est au bord de la folie, et Aaron est un vampire. J'aurais dû écouter ce que le scientifique m'avait dit. Ce Carl Pening avait raison, son médicament était expérimental, je n'aurais jamais dû l'injecter à Aaron. Cette fois, l'amour a eut raison de moi. J'ai agis stupidement, aveuglée par les sentiments que j'éprouve pour Aaron. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'il est vivant, je n'ai pas totalement échoué, mon amour respire, c'est l'essentiel.

Il faut que j'agisse vite. Voyant qu'Elias est toujours planté sur sa chaise, les yeux affolés, je lui demande de s'occuper  d'Astrid. Il faut qu'elle arrête de crier, pour ne pas ameuter tout le personnel de l'hôpital. Il se lève et commence à lui parler pour la ramener à nous, puis l'enlace chaleureusement, pour lui signifier qu'on est là, que tout va bien se passer.

De mon côté, je m'occupe d'Aaron. Il est étendu sur le lit, les yeux toujours grand ouverts.

- Aaron ? Tu m'entends ?

- Oui.

C'est à mon tour de paniquer. Je ne sais pas quoi lui répondre. Ce "oui" était un "oui" froid, distant, émanant d'une voix qui m'est inconnue. Une voix grave, qui semble venir des tréfonds de son âme. Comment lui expliquer ce qu'il est devenu ? Le sait-il déjà seulement ? 

La transformation vampirique peut avoir plusieurs effets sur l'ancien humain. La plus part du temps, ce dernier reste quelques heures assez froid et calme, juste le temps que son nouveau corps s'habitue à tous ses sentiments exacerbés. Pour moi, ça a été le cas, rien de bien méchant, je suis restée dans cet état pendant trois heures environs, le temps de comprendre ce qu'il m'était arrivée, et ensuite, j'étais repartie. Mais des fois, le côté vampire prend plus de place que prévue, et l'ancien humain ne retrouve jamais son état d'avant.

Après la panique, la peur m'assaille. Je me rappelle soudain tout ce qu'implique une transformation, et ça me terrorise. Et si Aaron ne retrouve pas son état normal ? Si l'homme que j'ai connu et de qui je suis tombée amoureuse avait disparu pour toujours ? Je n'ose même pas l'imaginer. Tout peut être possible, le pire comme le meilleur... Aaron, je t'en prie, reviens-moi.

Astrid s'est calmée, Elias a fait du bon boulot. Un grand blanc s'installe alors dans la petite chambre d'hôpital. C'est à mon tour de parler :

- Je suis désolée.

- De quoi au juste ? me répond encore plus froidement mon amour.

- Tu... Tu sais ce qui t'es arrivé Aaron ?

- J'imagine que je suis devenu un vampire vu comment vous me regardez. Ou alors vous avez pris de la drogue, mais aux dernières nouvelles, c'est moi le junky ici.

Le sarcasme d'Aaron à considérablement augmenté, c'est le début d'une longue chute, j'en ai bien peur...

- Mon amour, je suis désolée. Pardonne-moi de t'avoir transformé sans ton consentement. Je n'aurais jamais dû...

- Pourquoi s'excuser alors que tu viens de me sauver la vie ? Ne t'inquiètes pas, tu as fait ce qu'il fallait, je n'aurais pas voulu autre chose. Cette autre chose étant la mort, tout aurait était mieux. Je t'assure.

- Tu ne peux pas savoir combien je t'aime Aaron.

Je m'avance vers lui, et lui dépose un baiser sur la bouche. Le plus chastement possible, pour ne pas le brusquer. Ses émotions ont pu être beaucoup plus altérées, pour l'instant, je ne dois pas espérer grand chose, mais attendre qu'il se stabilise. Il se relève enfin, et reste assis sur le bord du lit, muet comme une tombe. Mon baiser n'a pas produit le moindre effet. Aaron, qu'est-ce que tu es devenu...

Voyant qu'un nouveau blanc s'annonce, je décide de tout expliquer à Astrid. La pauvre est restée immobile pendant tout ce temps, probablement en se demandant si elle n'était pas folle. Je m'avance vers elle doucement, de peur qu'elle se mette à nouveau à crier, et lui propose le siège sur lequel était assis Elias.

- Je sais que ça doit vous paraître fou, mais ce dont on parle depuis tout à l'heure est bien vrai. Les vampires existent. Et je viens de transformer votre neveu en l'un d'eux...

- Prouve-le. Prouve-moi que les vampires existent.

- Je... Je peux vous le prouver, mais vous devez me promettre de ne pas crier. D'accord ?

Astrid hoche la tête pour me dire qu'elle a compris, et je lui prend les mains. Plus pour m'assurer qu'elle ne va rien faire de mal que pour la rassurer elle. Je sors alors mes crocs. Étonnamment, Astrid n'a pas crié, mais après trois clignements d'yeux, elle s'est évanouie.

The Cancerous and the VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant