The Bodyguard [FR]

Chapitre 23

« Tu as bien dormi ? » demanda Mary Margaret à Emma alors qu'elles prenaient le petit-déjeuner le lendemain.

Toutes les deux, ainsi que David et Walsh, étaient assises à la table de la salle à manger et se régalaient de fruits fraîchement coupés et de pain grillé. Killian était là lui aussi ; Mary Margaret avait insisté pour qu'il se joigne à eux ce matin en gage de gratitude pour avoir sauvé Emma.

« Oui » répondit sa fille. « Il faut vraiment que tu arrêtes de t'inquiéter. Je vais très bien. » dit-elle sans brutalité.

« Tu ne peux pas nous reprocher de s'inquiéter, à ta mère et à moi. Nous sommes tes parents après tout. » sourit David avant de mordre dans une tartine.

Emma leva les yeux au ciel avec amusement avant de reprendre son petit-déjeuner. Alors qu'ils entamaient tous leur jambon et leurs crêpes au fromage accompagnées de galettes de pommes de terre, Walsh prit la parole.

« Alors Killian, » commença-t-il sans lever les yeux vers lui « Quand le nouveau garde du corps doit-il arriver ? »

Chacun arrêta ses activités pour observer Walsh et Killian avec curiosité, tout particulièrement Emma, qui avait hâte d'entendre la réponse de Killian.

« En fait...Il n'y aura pas de nouveau garde du corps. J'ai décidé de rester et de continuer à protéger Emm - Mme Anderson »

Emma ne put empêcher un sourire de se former sur son visage. Même si elle le savait déjà, elle était ravie d'entendre la bonne nouvelle une seconde fois.

« C'est génial ! » s'exclama Mary Margaret en tapotant gentiment l'avant-bras de Killian.

« On savait que vous ne pouviez pas partir comme ça » dit David « Vous avez pris la bonne décision. »

« Je suis d'accord » acquiesça Walsh « Il n'y a pas meilleur garde du corps que vous pour prendre soin d'Emma. »

« Merci » leur dit Killian avec un sourire plein de gratitude.

Après quoi, on changea de sujet et le déjeuner se poursuivit. Pendant ce temps, Emma et Killian échangeaient des regards discrets, et souvent pleins de joie. Ils étaient tous les deux très heureux qu'il ait prit la décision de rester, et après ce baiser échangé la veille...Eh bien, tout semblait aller pour le mieux. Hormis pour un minuscule détail : ils ne pouvaient pas exprimer leurs sentiments devant tous et librement. Ils ne savaient pas bien encore ce qu'ils devaient faire. Emma était mariée, il était censé n'être rien de plus que son garde du corps, et il y avait un cinglé dehors qui cherchait à la tuer.

Oui, la situation était plutôt complexe.

Quoi qu'il en soit, à chaque fois qu'Emma posait les yeux sur Killian, elle rêvait de se retrouver seule avec lui, blottie contre sa poitrine, oubliant tout et tout le monde au moins pendant un court instant. Et oui, elle savait que ce n'étaient pas là des pensées convenables pour une femme mariée, mais pour être honnête, elle s'en fichait éperdument.

Bien sûr, elle se sentait mal vis-à-vis de Walsh. S'il venait à découvrir ce qu'elle éprouvait pour son garde du corps, il en aurait probablement le cœur brisé et il serait très en colère. Tôt ou tard, il faudrait qu'elle vienne à bout de ce dilemme en prenant une décision. Cependant, Emma ne voulait pas penser à ces choses-là, du moins pas dans l'immédiat.

« Excusez-moi » dit Joséphine « Le Capitaine Humbert est dans le salon. Il dit qu'il a des informations sur l'affaire. »

Tout le monde se leva rapidement et se rendit dans l'autre pièce, espérant apprendre quelque chose qui mettrait un terme à cette horrible situation.

« Bonjour » dit Graham. « Je ne voulais pas vous déranger en débarquant ici mais...J'ai pensé que ça ne pouvait pas être dit pas téléphone. »

Emma, qui n'avait rien dit depuis un moment, fut la première à parler. « Pas de problème. Qu'avez-vous découvert ? »

Graham sortit plusieurs photos d'une enveloppe et les fit passer à tout le monde. L'une montrait l'homme chauve tentant de kidnapper Emma et l'autre représentait l'homme à la gabardine qui l'avait suivie.

« Le kidnappeur se nomme Wilson Parker. Son casier judiciaire n'est pas joli joli. Il travaille dans une entreprise de réparation de véhicules, pas de femme, pas d'enfants. Il s'est fait renvoyer de plusieurs boulots pour cause de personnalité violente...On a fouillé chez lui et on a trouvé un paquet de fric donc- »

« Il a seulement été payé pour faire le sale boulot » finit Killian, comprenant clairement que ce Parker n'était pas le cerveau de l'affaire. « Est-ce qu'il a dit qui lui avait fourni l'argent ? »

« Oui, il nous a donné un nom après presque une heure d'interrogatoire. Isaac Heller. »

« Qui c'est celui-là ? » demanda David confus, comme eux tous d'ailleurs.

« Ce serait l'homme que M. Jones a attrapé. La distraction. »

« L'homme à la gabardine » réalisa Emma. « C'est lui qui veut ma mort ? Mais je ne sais même pas qui c'est ! »

« Ce n'est pas lui, Mme Anderson. » lui dit-il calmement. « Heller n'était qu'un leurre. Mais on suppose qu'il est la clé qui pourrait nous mener à la personne qui chercher vraiment à vous nuire. »

« Attendez, vous supposez ? Vous ne l'avez pas interrogé ? » demanda Walsh, contrarié.

« J'ai bien peur qu'on n'ait pas pu arriver jusqu'à cette étape » répondit Graham, un peu honteux. « Son avocat s'est présenté quelques secondes après qu'on ait placé Heller en détention. On a eu une discussion, il nous a fourni des arguments valables comme quoi son client n'avait rien fait qui aille à l'encontre de la loi...Nous n'avons rien pu faire. Avec les avocats et leurs fichus articles et clauses, on ne peut pas lutter. On n'a pas pu l'interroger et on a dû le relâcher. »

« Alors vous êtes en train de me dire que la plus grosse piste qu'on ait trouvée au cours de ces deux derniers mois est dehors, et pas derrière les barreaux ? » dit Kilian d'une voix forte, qui ne laissait aucun doute sur sa contrariété.

« Je sais bien, M. Jones. Mais la présence de son avocat complique les choses et- »

« Il était là ! Il était au bar, il était au gala, et à l'école où tout s'est déclenché ! Il m'a même avoué qu'il était une distraction et que quelqu'un d'autre allait s'en prendre à Emma ! Comment peut-on le laisser courir dans les rues en toute liberté ? »

« Nous n'avons pas de preuves pour confirmer qu'il est réellement lité à l'affaire » expliqua l'officier de police le plus calmement possible. « Je sais qu'il vous a suivi parce que vous me l'avez dit, mais à part ça nous n'avons rien. Je crains que ces déclarations ne soient pas suffisantes pour le faire mettre en prison »

Killian soupira, clairement irrité par toute cette situation. Emma posa une main sur son épaule pendant un bref instant, ce qui l'apaisa avant que Graham ne poursuive.

« Heller est toujours suspect, il ne peut donc pas quitter la ville. On va garder un œil sur lui et trouver des preuves qui nous permettront de l'arrêter, sans que son avocat puisse nous barre la route. »

« Ça ne va pas être facile » déclara Mary Margaret. « Mais c'est un début. »

« Exact. Je reste en contact avec vous. On a plus de choses sur lesquelles travailler alors, avec un peu de chance, on pourra bientôt mettre un terme à cette affaire » dit Graham avec optimisme avant de les saluer et de quitter la résidence.

« Est-ce que ça va, chérie ? » demanda Walsh à sa femme.

« Etonnamment...oui. La police a plus de pistes, ils vont bien finir par trouver la bonne, il le faut. »

« Wow » s'exclama David en entendant la réponse de sa fille. « Hier tu ne semblais avoir peu d'espoir à propos de tout ça mais aujourd'hui...On dirait que tu as changé d'avis. »

« Eh bien, oui, il faut croire » dit Emma, en essayant de cacher un sourire qui voulait pointer le bout de son nez.

« Et qu'est-ce qui a provoqué ce soudain élan d'optimisme ? » demanda sa mère en haussant les sourcils.

« Hmmm...J'en sais trop rien » mentit-elle en jetant un rapide coup d'œil à Killian Jones.