Chapitre 41

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Ce matin, on se réveille sur le canapé. Mes yeux plongent dans les siens très verts dû a ce léger rayon de soleil qui traverse le volet. Il sourit faiblement. Son regard détaille mon visage. Je place ma main derrière son oreille gauche et déplace ses quelques mèches claires.

-J'ignorais que tu étais tatoué.

Il enlève ma main et l'embrasse délicatement. J'apprécie tellement ce signe d'affection...

-Je l'ai aperçu dans la nuit, il s'est mis à éclairer dans le noir, lui expliquais-je, pourquoi un croissant de lune ?

Il cache son visage.

-Marie en a l'autre moitié en collier. Elle était passionnée par la lune, elle l'adorait.

-Vous êtes comme... Reliés par vos croissants de lune, comprenais-je.

-On peut voir les choses comme ça. Quand elle allait mourir, je l'ai rassuré en lui disant qu'elle deviendrait un joli ange sur la lune.

Ça a dû être dur d'expliquer ce qu'est la mort à un enfant si jeune...

-Il est très beau. C'est de l'encre UV, c'est ça ?

-Oui, ça coûte une fortune, marmonne-t-il encore à moitié endormi.

Je couvre le couvre un peu mieux en remontant la couverture jusqu'à son cou.

-Je suis encore désolée pour la dispute d'hier. Je n'ai pas arrêté d'y penser cette nuit et n'ai pas dormi, confiais-je en fixant le plafond.

-Arrête de t'en vouloir, ça sert à rien, souffle-t-il en me tournant le dos.

-Pourtant, tu as raison. Je ne sais pas tenir mes promesses. Enfin, disons que je n'y arrive pas quand la situation m'alarme. Si... Si par exemple, je rencontre une personne victime de violence conjugale et que cette dernière me fait promettre de ne pas m'inquiéter, je ne vais pas réussir, mais plutôt mettre mon nez dans l'histoire et appeler la police ou autre... Et pour en revenir à toi, je sens que plein de choses t'empoisonnent alors j'ai pas pu m'empêcher de ne pas m'y intéresser pour essayer de t'aider. Je ne devrais pas au final, ça ne me regarde pas... Je ne suis pas une personne de confiance, tu as raison.

-Carmela, me coupe-t-il presque, tu résonnes comme un humain doit résonner. Bien sûr que tu es une personne de confiance. Tu l'as dit toi-même, tu briserais une promesse visant à garder le silence pour sauver une amie victime de violences. Depuis que tu es rentré dans ma vie, je me dévoile un peu plus ce qui m'aide beaucoup. Ce que tu dois simplement retenir, c'est de ne pas trop brusquer la personne. Tu as tendance à trop vouloir en faire d'un coup sous l'inquiétude.

-Je suis désolée. Il y a si peu de gens qui m'aiment que j'ai peur de me retrouver seule comme au lycée. Je n'ai que trois amis et je pourrai les voir s'éloigner à tout moment... Je suis pas prête pour ça, me chuchotais-je, tu veux un café ?

-Oui.

Je me lève et me dirige dans la cuisine pour lui préparer. Je suis fatiguée de toutes ses pensées que lui ai confiés et qui tournent en boucle dans ma tête. Et je suis si pensive que par malheur, le couteau avec lequel je coupais du pain, me coupe !

-Mickaël, bafouillais-je en faisant tomber le couvert par terre avant de chuter à mon tour, Micke...

-Carmela, bourdonne sa voix, reste avec moi ! Regarde-moi ! c'est rien, ok, me rassure-t-il en enveloppant le bout de mon doigt dans une feuille de sopalin, respire tranquillement chérie, ça va aller, il n'y a presque rien.

Je souffle lourdement en me redressant sous son aide.

-Je suis ridicule, murmurais-je honteuse.

Il m'encourage à me lever et m'accompagne jusqu'à la salle de bain où il me soigne cette petite blessure de rien du tout qui met dans tous mes états.

Jify : Mysterious Boy (Volume 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant