Jify : Mysterious Boy (Volume 1)

Chapitre 20

-Oh Carmela ! Je suis désolé ! J'ai été un vrai idiot, culpabilise mon frère.

-Mais non ! Arrête de t'en vouloir ainsi enfin !

-Mais j'ai passé mon dimanche et mon lundi avec Jean ! Il ne nous reste plus qu'aujourd'hui et je repars demain matin !

-Mais au moins tu as pu te détendre et penser à autre chose que ton bac blanc de Français.

-Oui mais je t'ai laissé seul.

Je soupire et mets mon manteau.

-Allez, viens, allons boire nos chocolats chauds, l'invitais-je.

-Oh ! Je n'y pensais plus !

-Tête en l'air que tu es aussi...

Nous sortons et marchons jusqu'au café.

-Micke est là. Il y a sa voiture, remarque Alonzo.

Je suis son regard. Effectivement.

-Ça ne m'étonne pas. Il y vient quasiment tous les jours.

-Alors allons le rejoindre !

-Non, le retenais-je par la main.

Mon cœur se serre ! Je l'ai déjà repéré sans même être entrée. Il est assis à la même table, plus beau que jamais... Sûrement grâce à son sourire qu'il offre ses même jolies étudiantes.

-Qu'est-ce qui te prend ?

-Pardon, je ne voulais pas hausser la voix.

-Tu ne veux pas le voir ? C'est ça ?

-Non...

-Attends-moi là, je vais les commander à emporter.

-Merci bien.

Je lui tends l'argent.

-Non non non. C'est moi qui offre, pour me faire pardonner de ne pas avoir passé assez de temps avec toi.

-Idiot...

-Je sais, rigole-t-il, je peux au moins le saluer ?

-Bien sûr. Ce ne serait pas poli de ne pas le faire. Vous vous entendez bien. Si tu ne le fais pas, il ne va plus rien comprendre.

-Merci.

Alonzo entre et s'approche de lui. Ensemble ils sourient en se saluant. Puis, ils détournent un instant leurs yeux sur moi. Je détourne alors les miens sur le parking recouvert d'un épais manteau blanc. Il faut dire que chez Jean, Mickaël ne m'a pas mis à mon aise la dernière fois dans la cuisine... Mon téléphone vibre, c'est lui, Mickaël. Ce n'est pas pour autant que je me retourne face à la baie vitrée pour lui faire face. Je préfère rester de dos.

Conversation par message :

-Tes cheveux sont magnifiques sous la neige.

Je lève la tête. Je n'avais pas vu tous ces flocons tomber si soudainement... Un léger sourire me parvient. Il trouve mes cheveux beaux... Je me contente de ranger mon téléphone dans ma poche pour reprendre mes esprits.

-Ils sont chauds, fais attention, me prévient mon frère en revenant.

-Merci.

-Ne te brûle pas. Où est-ce qu'on va ? Il fait froid...

-On pourrait tout simplement nous balader au parc en face. Marcher nous réchauffera.

Il accepte.

-Alors qu'est-ce qui s'est passé pour qu'il t'éffraie autant ?

-Je redoutais cette question...

-Tu sais que je ne reste pas tranquille malgré le fait qu'il soit gentil. Il a fait de la prison je te rappelle.

-Oui. Ça m'avait échappé, soupirais-je.

Je bois une gorgée.

-C'est moi qui ai décidé de m'éloigner un peu de lui. Tu sais je t'ai expliqué que c'était tendu entre lui et moi depuis...

-Ton entorse ? Je sais que tu es un peu rancunière, mais quand même. Moi-même qui le suis plus que toi je ne lui ferais pas la tronche aussi longtemps. Surtout après un si bon kouign-amann.

-Mais non, souriais-je, c'est juste que j'ai remarqué que je devenais un peu folle.

-Folle ?

-Tu as vu les filles avec qui il était ?

-Oui. Qui sont-elles d'ailleurs ? Elles sont vraiment mignonnes.

-Tu vois ce que tu viens dire ? Eh bien c'est à cause de ça.

-J'comprends pas.

-Je me suis déjà surprise à être jalouse d'elles et très triste en voyant la façon dont il se comporte. Il doit lui aussi les trouver très mignonnes. Ça se voit, il est patient et sourit toujours.

-Pas avec toi ?

-Pas vraiment...

-C'est-à-dire ?

Sa voix est méfiante.

-Il... Il est très sec avec moi. Et froid.

-Vraiment ?!

-Mais peut-être que c'est parce que je suis nulle et qu'il est désespéré.

-Dit-elle alors qu'elle est à l'Université !

-Pourtant il s'est excusé de son comportement. Il ne s'en rend pas vraiment compte.

-Peut-être qu'il est un peu plus détendu avec elles qu'avec toi ?

-Tu crois que je le mets mal à l'aise ?

-C'est une possibilité.

-Raison de plus pour ne pas rester avec lui... Et pour en revenir à cette histoire d'entorse, je crois bien qu'il fait vivre sa passion à travers moi, soumettais-je.

-Attends... Tu voudrais dire qu'il t'utilise pour le basket ?

J'hausse les épaules.

-Cela expliquerait pourquoi il est réellement parti en me laissant en plan.

-Ou peut-être que c'est simplement un enf*iré, rétorque-t-il dans une grimace.

-Alonzo !

-Ben excuse moi mais il a laissé ma sœur seule et blessée en plus de ça !

-Je croyais que tu n'éprouvais plus aucune rancune...

Il lève les yeux au ciel, les joues un peu plus teintées.

-Ok, peut-être encore un peu, admet-il.

Nous arrivons bientôt à mon appartement.

-Il t'a trouvé vraiment belle aujourd'hui, Carmela.

Je me stoppe sous cet aveu.

-Vraiment ?

-Il t'a regardé par la fenêtre du café.

Ses yeux sont craintifs et je me demande bien pourquoi.

-Je crois bien que vous pouvez essayer quelque chose tous les deux mi hermana...