Jify : Mysterious Boy (Volume 1)

Chapitre 84

Conversation téléphonique : 

 -Ca fait deux jours que j'essaye de te joindre. D'accord tu restes muet avec papa et maman, mais à moi, quand même Alonzo, au moins un message c'est pas grand chose. Je me suis fais beaucoup de soucis.

-Désolé. 

Je soupire en versant mon chocolat chaud dans ma tasse.

-Où tu es ? 

-Dehors, je traine.

-Tu as dormi dehors ?! Tu as dû avoir froid ! Tu ne veux pas retourner à la maison ? 

-Retourner vers ces menteurs qui nous sert de parents ? Non merci. 

-Oui, je comprends ta réaction mais te savoir seul ça... Ça m'inquiète. Tu n'as pas un ami chez qui allé ? 

-J'ai pas d'ami. J'ai prit la carte bancaire de maman avant de partir. J'vais m'payer un hôtel pour quelques jours. 

-D'accord. Mais ne les laisse pas sans nouvelles, je n'ai pas envie qu'il prévienne la police. 

-J'veux pas leur parler.

-Envoie un message à l'un des deux comme quoi tu loges dans le coin.

-Ok...

-Alonzo ? Tu le feras ?

-Oui. Promis. Et toi, ça va ton bras ?

-Oui ne t'en fait pas. Je travaille à la maison, Jean m'envoie les cours, j'ai du mal à supporter les médicaments alors je reste au calme.

-Quel voyage pourri.

-Mmh. C'est peu de le dire. Mickaël s'est disputé avec ses grands-parents avant qu'on parte en plus. Pour des histoire de famille, lui expliquais-je appuyé contre mon plan de travail, je leur ai donné des gâteaux avant de partir pour les remercier. C'est le moins que je puisse faire. 

-Quoi comme gâteaux ?

-De simples Bartolillos que j'avais cuisiné avec Jean au chalet la veille. 

-Mmh... Tu les as parfumé ?

-Oui, au citron, à la cannelle et à la vanille.

-Nos après-midi cuisine me manquent Carmela...

-A moi aussi... Espérons que notre voyage à Barcelone pour les vacances d'été sera plus joyeux. Quand on est arrivé hier soir à Londres, j'en ai parlé à Mickaël et bien sûr avec toutes les péripéties qui s'est passé à Edimbourg il a eu du mal à me montrer son enthousiasme face à mon idée, mais je pense que ça lui plaira. Du moins il me le dira plus tard, quand il aura un meilleur moral. Il a préféré resté seul chez lui. Ce qui se comprend. Mais puisque tu seras avec nous, il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal. Eres un verdadero rayo de sol Alonzo...

Il souffle du nez.

-Toi aussi t'en est un Carmela... Je vais aller me trouver une chambre et dormir un peu mieux.

-Bien sûr. Je te laisse. Prend soin de toi. Et prend le temps qui te faut avant de retourner à l'école. Mais ne me laisse pas sans au moins un message, ok ?

-Ok. Bisous.

-Bisous.

Fin conversation téléphonique.

Depuis ma cuisine je fixe mes affaires de cours éparpillés sur mon lit. Je décide de les laisser de côté pour me rendre chez mon meilleur ami qui m'ouvre la porte avec surprise mais joie.

-Je ramène de quoi déjeuner, dis-je en posant les sacs sur sa table, tu faisais quoi ?

-Je peignais avec tout le beau matériel que tu m'as offert.

Je me retourne après avoir posé ma veste sur son canapé.

-Ca tombe bien, je t'ai ramené quelque chose de nouveau.

-Quoi ?

Je lui sors une petite boite qu'il ouvre. A l'intérieur il y découvre une minuscule palette de peinture et trois petit carnet. 

-Oh attend, dit-il excité, la pince elle sert à clipser un carnet ?!

-Oui. Tu peux l'emmener partout ça prend pas de place.

-C'est la palette de peinture la plus mignonne que j'ai jamais vu. T'as trouvé ça où ?

-A Edimbourg, quand j'ai... Un peu déraillée et passée ma journée seule. Elle te plait ?

Il m'approche et me resserre contre lui.

-Enormément. Merci ma belle.

-Si un jour tu n'as plus de place sur tes mini carnets, je t'enverrais le site où on les vend. 

-Super, à mon avis ils vont être vite remplis ! 

Je m'approche de sa toile pendant qu'il ramène deux couverts sur sa table basse. 

-C'est magnifique, dis-je en fixant le paysage.

-C'est Edimbourg. J'ai pris pleins de photos là-bas pour les repeindre ici. 

-Et c'est très ressemblant, ajoutais-je épatée en voyant le modèle accroché au coin de la toile, ça va les outils que je t'ai acheté ? C'est de bonne qualité ?

-Nickel écoute. Les couleurs sont jolies, franchement j'ai pas à me plaindre. Au fait, j'ai reçu ton bijoux de piercing ce matin, on va pouvoir changer ton médical. Tu vas avoir une jolie guirlande de vigne pour ton flat. Tu viens manger ?

Je le rejoins sur le canapé et ensemble nous dégustons nos paninis devant le ciel gris plutôt que la télé.

-Des nouvelles de Micke ce matin ?

-Non. Je préfère qu'il fasse le premier pas. Je sais qu'il n'aime pas être déranger quand il est dans ce genre d'état. 

-Ca va quand même bien entre vous deux ?

-Oui. Je pense, depuis la soirée où je me suis cassée le bras ça va mieux. 

-Ok... Cool. Et ton frère ?

-Ah lui... Il est... Tout aussi secoué que moi. Voir plus. Je l'ai eu au téléphone avant de venir te voir.

-C'est encore qu'un gamin. T'imagines ? Il redécouvre sa famille.

-Oui, soupirais-je, et le tien ?

-De frère ?

-Mmh.

-Il va bien. Rien à dire, la routine. D'ici la fin de l'année il va sûrement démissionner son boulot pour bosser avec moi. 

-Les frères Pralence, Mécanos.

-Ouais ! Mon patron est prêt à l'embaucher.

-Il s'y connait un peu au moins dans le domaine ?

-Ouais largement ! Arnaud a toujours touché un peu à la mécanique. Un peu comme notre père.

-Ah d'accord, c'est une histoire de famille donc, souriais-je amusée. 

-On peut dire ça. Et le boulot de ton côté ?

-Je suis en arrêt maladie. Mon patron n'était pas ravi mais quand il a vu mon bras il a bien été obligé d'admettre que j'y étais pour rien et que je pourrais pas travailler. Une chance qu'il ne me vire pas.

-Il sait qu'il serait en tort de faire ça. Tu vas pouvoir te reposer tranquillement. 

Je reporte mon regard sur le ciel menaçant de pluie.

-Tu crois que s'est possible une balade à moto tous les deux ?

-C'est si gentiment demandé. 

Après une semaine d'enfer, je suis soulagé qu'à notre retour à Londres, pour au moins Jean et moi, une journée se passe tranquillement. Une journée à parler de choses simples, sans importances particulières, parfois un peu bêtes... Mais il nous fallait bien ça après toutes les mésaventures passées...