Chapitre 1

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                  "I'm scared I've 

never fallen from quite this high.

Falling into your ocean eyes"

Billie Eilish 

Aéroport St Exupéry, 12 juillet 2014, 9h 13, 

Louise : 


-        Aïe ! mais bordel Emma tu veux pas faire attention !

Ma petite sœur venait de m'écraser le pied et elle ne semblait pas s'en soucier le moins du monde, elle touchait sa natte du bout de ses longs doigts blancs et regardait droit devant elle comme si le reste du monde n'existait pas.

-        Louise, surveille ton langage !

Je me retournai et regardai mon père avec des yeux noirs, celui-ci retient mon regard et je finis par détourner le regard la première, fixer ses grands yeux persans me faisait toujours peur lorsque j'étais enfant. Quelques secondes plus tard j'entendit ma sœur murmurer lacement :

-        J'suis désolée.

-        J'suis désolée, j'suis désolée tient moi aussi j'vais être désolée, rétorquai-je agacée en lui écrasant à mon tour le pied.

-        Louise arrête d'embêter ta sœur.

Et voilà que ma mère s'y mettait aussi !

-        Mais...

Trop tard, je n'eus pas le temps de terminer ma phrase. Les portes d'embarquement s'étaient ouvertes et la file d'attente commençait déjà à se dissiper. En quelques minutes je me trouvais à bord avec à mes côtés ma sœur et mes parents devant moi. Emma avait insisté pour être au hublot et j'avais céder pour ne pas engager une autre dispute. Je m'étais donc assise sur le siège bleu marine raide et très peu confortable qui se trouvait à côté de celui de ma sœur. Je posais mes mains sur les accoudoirs et les serraient nerveusement. Je détestais cette sensation, je me sentais enfermée dans cette grande boite ovale blanche, j'avais l'impression d'être une souris qui cherchait son chemin dans un labyrinthe pour une expérience scientifique, à tout moment une main immense viendrait arracher la coque de l'avion pour... L'épaule d'Emma me frôlât et je sursautai légèrement, je me rendis compte que mes mains étaient moites, ça me dégoutait, je me dégoutais. Je les essuyais nerveusement sur mon jean. Emma m'observait du coin de l'œil.

« Ça va ? me demanda-t-elle.

-        Oui » je lui mentais.

Evidemment que ça n'allait pas ! Dans quelques minutes un engin de 560 tonnes allait décoller et sûrement se crasher en pleine mer Méditerranée, et oui je sais pertinemment que pour aller de la France à l'Allemagne on ne passe pas au-dessus de la mer mais rien que d'y penser des frissons me parcouraient les bras. Je n'étais pas folle : je m'étais renseignée avant de monter à bord de cet engin, comme je le faisais à chaque fois. Comment une masse de plusieurs centaines de tonnes pouvait-elle quitter le sol et voler parmi les oiseaux ? et bien selon le site peurdel'avion.fr une loi physique nommé la portance permettrait à l'avion de se maintenir en l'air. En fait cette force est censée varier en fonction de la taille et de la forme de l'aile. Mais malgré toute mes recherches je ne pouvais m'empêcher d'imaginer une tempête qui arracherait les ailes de l'avion, ce qui nous entrainerait vers notre perte. Je me sentis tressaillir. La voix de Valentine vient s'infiltrer dans ma tête « tu sais qu'il y a plus de cas de personnes qui meurent à cause d'une noix de coco qui leur tombe sur la tête que de personnes qui périssent dans un crash d'avion » je lui criais « ferme là » et me concentrais à nouveau sur l'instant présent, toujours pas de décollage en vue. Je me baissais pour chercher mes écouteurs dans mon sac lorsque l'habituel discours du commandant de bord commença. Je me relevais et écoutais attentivement comme à chaque fois que je prenais l'avion, je le connaissais presque par cœur mais je préfèrerais être bien renseignée en cas d'accident. A la fin de toutes les explications je récupérais mes écouteurs et mon portable puis enclenchais ma musique. Je regardais par le hublot en me disant que dans quelques heures je serais dans un appart pourri en pleine Allemagne et sans wifi pour parler à Valentine. Super ! Pendant que moi je pourrirais là-bas, ma meilleure amie sera sûrement en train de faire une soirée pour je ne sais quelle raison.

Je continuais de me morfondre lorsqu'un jeune homme d'une ou deux années de plus que moi entrait dans l'avion au moment où les portes se fermaient et où le pilote nous informait que nous allions décoller. Il restait là planté comme collé au sol. Tout le monde le regardait mais lui il ne semblait voir qu'une seule chose.

Moi.

Il me regardait.

Moi.

Et je ne pouvais pas décrocher mon regard de ses yeux bleus aux nuances de gris et de vert. Tout était beau chez lui, de ses cheveux bruns ébouriffés à sa poitrine qui se soulevait au rythme de sa respiration saccadée. Rien à cet instant ne semblait plus beau que ce jeune homme arrivé de nul part.

Et puis en une seconde la connexion fut coupée, il détourna ses yeux des miens et se dirigea lentement à sa place. Il passa devant moi sans ciller ni m'adresser un seul regard. Son odeur d'homme m'arriva aux narines et un frisson me parcouru toute entière. Je ne savais pas combien de temps était passé depuis qu'il était rentré mais cela semblait être à des années lumières.

 Je ne savais pas combien de temps était passé depuis qu'il était rentré mais cela semblait être à des années lumières

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Voici une autre histoire complètement différente de ce que j'ai fais avant !

surtout ne vous fiez pas au apparence ce n'est pas une histoire d'amour comme les autres.

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Le mec de l'avionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant