"On croit conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène" - Denis Diderot
Paris 9éme, 11 juillet 2014, 18h 47,
Maël :
Ma chambre ne ressemblait plus à rien. Mon lit était encombré de ma grosse valise noire remplie à ras-bord, mon bureau menaçait de s'effondrer sous le poids de mes cahiers de cours de fin d'année que je n'avais toujours pas jetés, et de mon dossier de mission gros comme le monde. Quant au sol, c'était pire, des vêtements sales entassés dans un coin attendaient désespérément d'être lavés, des feuilles vierges ou alors complètement remplies jusqu'au dernier bout visible de blanc trainaient sur le sol pratiquement recouvert de toute ces choses. J'avais fini ma valise et je pris mon sac à dos noir que je jetai près de la porte pour ne pas l'oublier en partant. Pour la première fois de ma vie, j'étais heureux de partir en mission. Oui, heureux. Je n'avais pas cet habituel poids dans ma poitrine. Je me sentais léger, comme une plume. Le directeur m'avait convoqué en revenant du basket et nous avions passé un contrat ; si je réussissais ma mission, mon petit frère et moi pouvions enfin nous en aller d'ici. Dans le cas contraire, si j'échouais - ce qui ne m'était jamais arrivé - alors je pourrais dire adieu à notre liberté pendant près de quatre ans. Quatre ans durant lesquels nous devrons suivre leurs ordres mots pour mots. Je me dirigeai maintenant vers mon bureau, au-dessus duquel était accroché un tableau qui représentait un champ de coquelicot. Je le décalai légèrement sur le côté pour pouvoir le décrocher et je le posai délicatement par terre. Je commençai alors à composer la suite de chiffres qui permettait d'ouvrir le coffre-fort. Je récupérai les armes à l'intérieur et constatai avec énervement qu'il en manquait une. Je sortis en trombe de ma chambre, traversai le couloir froid et toquai frénétiquement à la porte de celle de mon petit frère. Celui-ci m'ouvrit quelques secondes plus tard, une simple serviette blanche couvrait sa taille fine, laissant apercevoir ses muscles bien trop saillants pour son âge.
« Combien de fois t'ai-je dit de ne pas prendre mes armes ? Demandai-je, impassible, devant son visage d'enfant.
- Et toi, quand comptais-tu me dire que tu partais en mission ?
- Qui te l'a dit ?
- Marius. »
Je lâchais un soupir de mécontentement, Marius ne pouvait donc jamais se taire. « Où est mon Glock 27 ? », répétai-je incrédule. Il se détourna de moi et récupéra une arme sur son bureau – bien mieux rangé que le mien - il revint ensuite vers moi et me tendit l'arme que je saisi. J'allais sortir lorsqu'il m'appela :
« Pour combien de temps tu en as cette fois-ci ?
- Oh, pas longtemps, juste histoire de quelques jours.
- Et où pars-tu ?
- Je vais à Lyon ce soir pour récupérer quelques dossiers dont j'ai besoin pour la mission, puis je prends l'avion à Saint Exupéry demain matin en direction de l'Allemagne. Mais ne t'inquiète pas, ce n'est qu'une mission de repérage », le rassurai-je.
Je l'embrassai sur le front et je sorti de sa chambre l'arme serrée entre mes doigts. Je venais encore une fois de mentir à mon petit frère. Oui évidemment, il y avait de quoi s'inquiéter car il ne s'agissait pas que d'une mission de repérage. C'était probablement la plus importante que je n'avais jamais menée, celle qui aurait le plus d'impact sur eux et sur moi, ou plutôt sur nous. Je fermai ma valise, mis mon sac à dos noir sur mes épaules et sorti de l'immeuble. Je me dirigeai vers la gare de Lyon, ainsi que vers mon avenir incertain.
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Le mec de l'avion
Mystery / ThrillerLorsque Louise croise le regard d'un jeune homme dans l'avion elle ne s'imagine pas que c'est le début d'une histoire folle qui va l'emmener jusqu'au bout du monde. Et au péril de ceux à qui elle tient, elle vas l'aimer et le suivre aveuglement san...