chapitre 2

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"il n'y a qu'un bonheur dans la vie, 

c'est d'aimer et être aimé" 

George Sand


           Ma semaine en Allemagne passait très, très lentement, nous ne faisions pas grand chose. Emma et moi passions nos journées à regarder des films, à jouer aux cartes avec les parents et quelques fois nous allions jouer avec nos voisins de palier dans le parc qui longeait notre immeuble. Papa insistait souvent pour qu'on aille jouer au tennis avec lui, mais mon niveau avait extrêmement baissé, je n'avais plus pris de court depuis la cinquième. Avec notre bande d'amis, Valentine et moi allions souvent le vendredi soir, après les court, sur le terrain de tennis le plus proche de notre collège, mais au fur et à mesure nos parties de tennis se terminait en petite soirée privée sur le terrain. C'était là-bas que j'avais fumé ma première cigarette, j'avais simplement crapoté et je m'étais étouffée, ce qui avait déclencher le rire de mes amis. C'était également là-bas que j'avais embrassé quelqu'un pour la première fois, il s'appelait Lucas, nous étions ensemble en court d'anglais et il était le meilleur ami du copain de Valentine de l'époque. Mais il s'était avéré que je ne l'aimais pas vraiment, alors nous avions rompu quelques semaines plus tard sur le même terrain de tennis. Contrairement à ma vie à Lyon, mes vacances en Allemagne étaient ennuyantes et devenait agréable seulement lorsque mes grands-parents étaient avec nous. Avec eux, les repas étaient interminables et amusants, les journées intéressantes et les blagues de mon grand-père nous empêchaient de désespérer avec Emma. Mais là, nous étions seules et je n'avais qu'une envie ; revoir ma meilleure amie Valentine. Toujours de bonne humeur, sociable, drôle, elle ne se plaignait jamais et était d'une beauté éblouissante. Elle ne laissait personne indifférent et son incroyable talent au théâtre lui valait une belle réputation. Je me souviens, j'étais allée la voir avec ma famille dans un de ses spectacles de fin d'année, et heureusement qu'elle était là car sinon je me serais endormie. Elle avait cette capacité à occuper l'espace, à prendre tout l'air qui était dans la salle et à en faire ce qu'elle désirait. Elle était tellement dans son personnage que je me demandais si j'avais la vraie Valentine de Morreaux devant moi, c'était impressionnant.

          Et pourtant, je n'avais pas cessé de penser à ce mystérieux mec de l'avion, il hantait mes rêves avec son regard si perçant et ses cheveux bouclés. Je le voyais partout ; à la piscine, au marché, à la boulangerie. Partout. Ça en devenait flippant quelques fois. Je m'étais même mise à le dessiner. Quelle folle ! Je n'allais vraiment pas bien pour dessiner un garçon à qui je n'avais même pas parlé. Et puis à quoi bon penser encore à lui alors que je ne le reverrais probablement jamais. C'est vrai cela, combien aurais-je de possibilités de recroiser la même personne dans ma vie hein ? Probablement 0,0000001 % de chance. Mais pourquoi ne voulait-il pas sortir de ma tête ? Pourquoi est-ce que je pensais à lui tout le temps ? Et si j'étais amoureuse ? Nan. Impossible. Comment peut-on tomber amoureux d'une personne qu'on a vu qu'une seule fois et à qui on n'a pas parlé ? La voix de Valentine vint s'infiltrer dans ma tête « le coup de foudre » dirait-elle sûrement. Je n'avais jamais aimé quelqu'un, enfin, vraiment. Je n'avais eu que quelques amourettes au collège mais rien de bien sérieux. En fait tous les mecs de mon collège se précipitaient près de ma meilleure amie. Ma grand-mère me disait souvent qu'il ne fallait pas que je m'en fasse, que plus tard les garçons tomberaient à mes pieds, alors je la questionnais sur sa jeunesse et elle me racontait des anecdotes pendant des heures. Ma grand-mère était ce genre de personne à qui on pouvait parler de tout sans qu'elle ne vous juge où puisse vous reprocher quelque chose. J'aimais beaucoup parler avec elle. C'était une femme forte, une révolutionnaire ! Dans la famille c'était elle la chef, elle me racontait souvent que lorsqu'elle était jeune mariée et qu'elle venait rendre visite à son mari dans les camps d'entrainements militaires elle était très respectée et que les autres l'appelaient madame chef. Une appellation qui est d'ailleurs restée car tout le monde dans la famille l'appelait comme ça, ce qui faisait beaucoup rire mon grand-père.

Mon grand-père était lui quelqu'un de très calme, attentionné et qui détestait les conflits. Il intervenait souvent lorsqu'il y avait des embrouilles entre ma grand-mère et mon père, qui se disputaient dès qu'ils se voyaient, mais au fond ils s'aimaient, ça c'était certain. Quelqu'un m'a dit que les personnes qui s'aiment se disputent beaucoup. Et je crois bien que ce quelqu'un, c'est papi. 

Mes grands-parents sont des personnes adorables et malgré les apparences ils s'aiment énormément. Et moi je les aime encore plus.

 Et moi je les aime encore plus

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Le mec de l'avionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant