Le mec de l'avion

Chapitre 14

"le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants."

Jean COCTEAU

Louise :

                  Je ne savais pas comment j'avais atterri sur se lit mais j'étais en fin calme et j'avais, à peu-près, retrouvé l'esprit. Ma tête baisser, mes yeux clos, mes mains moites sur mes jambe flageolantes, je repensais à ce qui venait de se passer, d'où j'étais et pourquoi j'étais ici. J'étais chez Maël et Léon Sinelit, soit « le mec de l'avion » et l'élève de théâtre de Valentine. J'étais ici pour ma sécurité, pour éviter qu'une espèce de garde-du-corps nous retrouvent et nous tus. Cette espèce de garde-du-corps qui voulait nous tuer, ne voulait en fait que me tuer, moi. Seulement moi. Parce que je suis la fille de Coraline Cohen, la directrice du Black Square. La discutions que j'avais eu avec maman quelques années plus tôt, après la mort de mon père, me revint en mémoire. A l'époque, je venais tous juste de passer mes 15 ans, j'avais trouvé sur le bar de notre nouvel appartement un petit carrée noir avec graver à l'encre rouge, quatre lettres entremêler, un B, un S, et deux C. Je m'étais alors approchée de maman qui remplissait des papiers dans la salle à manger et je lui avais montrée le petit carré noir en lui demandant : « Qu'est-ce que c'est ? » elle me l'avait alors arraché des mains et l'avait rangé dans la poche arrière de son jean levis. Elle avait remis sa mèche légèrement blonde derrière son oreille et m'avait dit :

« Louise, je vais reprendre l'entreprise de papa, d'accord.

-        Quelle entreprise ? j'avais demandé.

-        Tu sais bien, le Black Square, m'avait-elle répondue.

-        Papa n'a jamais travaillé là-bas, il était avocat. 

-        Oui mais... puis elle s'était agenouillé et m'avais pris pas les épaules, il y a des choses que tu comprendras quand tu seras plus grande, le Black Square en fait partit. Pour l'instant, sache que maman va se remettre à travailler et que nous allons bientôt aménager dans un bel et grand appartement, d'accord ?

-        Qu'est-ce que c'est ? avais-je redemandée impassible en montrant sa poche arrière.

-        Le Black Square, m'avait-elle répondue tout sourire en s'en allant remplir ses papiers et en me laissant seule avec mon incompréhension. »

                  Mais maintenant je comprenais, papa n'était pas avocat, en fin pas vraiment. C'était seulement une couverture pour cacher ce qu'il faisait avec le Black Square, quoi que ce soit. Et maman, à la mort de papa, était alors devenue la directrice de cette « entreprise » qui avait un certain dégrée de rivalité avec le SIDG. Mais un dégrée assez fort pour pouvoir tuer ? je n'y comprenais rien. Je voulais des réponses. Et pour cela, je devrais en passer par Maël. J'ouvrit les yeux, essuyais mes mains moites sur mes jambes flageolantes et redressais la tête. J'étais dans une chambre d'ado, ça n'en faisait aucun doute, des boites en cartons Vans était accroché maladroitement en guise d'étagère sur des murs gris et bleu marine où trônaient des posters du PSG, un bureau Ikea mal rangé et du linge salle qui trainait en boule dans un coin. Devant moi, agenouillé, ce trouvait Valentine. Les cheveux sale et encore pleins de débris de verre, les yeux grands ouvert et le visage qui reflétait immédiatement l'inquiétude et la peur.

-        Comment vas-tu ? me demanda-t-elle, la voix tremblante.

-        Je dois parler à Maël.