PARTIT II / Chapitre 16

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Maël :

« Quand tu disais que nous allions au Black Square, je pensais que nous allions seulement à quelques rues de l'appart, pas à l'autre bout de la France, dis-je incrédule devant le panneau d'affichage des départs de la gare de Lyon.

- Nous n'allons pas à l'autre bout de la France, nous allons juste à Lyon, m'informa Louise sans prendre la peine de me jeter un regard.

- Oui, en province quoi. »

Louise se retourna vers moi et me regarda avec des yeux encore plus noirs que ceux qu'elle possédait généralement. Elle avança d'un pas nonchalant et m'ordonna : « attend moi là, je vais chercher nos billets. » alors je l'observai partir vers le guichet et évidemment j'allai m'asseoir sur un banc libre en face des quais. Je la vie qui s'éloignait en me laissant seul dans la gare noire de monde. Et pour la première fois depuis que je la connaissais, je me pris à la regarder, à la regarder entièrement. Elle avait de grandes jambes fines et élancées, et contrairement à Valentine ses hanches et se taille étaient moins marqués, ce qui n'était pas pour autant moins beau. Elle avait de beau cheveux lisse d'un marron foncé qui tombait sur ses épaules carrées. Elle était plutôt jolie dans son jean noir moulant et son sweet-shirt rouge foncé. Je détournais les yeux et je me concentrais sur ce qu'il se passait autour de moi. J'observais la foule. La gare était bondée. Je regardais la montre accrocher à mon poignet. Il était 20h 04, et nous étions le vendredi 13 avril. Autrement dit, le jour du départ en vacances de tous les élèves de paris. Cela expliquait pourquoi des cris d'enfants et de parents ce faisait entendre dans la Gare de Lyon. Des pères et des mères sortant tous juste du boulot jetait par millier leurs progénitures dans des trains en directions des grands-parents. S'ajoutait à cela tous les gens travaillant dans Paris mais habitant en banlieue qui rentraient, comme habituellement, chez eux. J'observais la foule. Des familles entières avec des enfants courant partout et des parents en tenus de travail avec dans les mains, les billets et les valises. J'observais la foule. Une bande d'adolescents collé à leur portable, incapable de socialiser, les garçons tous habillé de t-shirt malgré la légère brise d'avril et les filles qui gloussaient quelques fois entre elles. J'observais la foule. Un homme d'affaire passa devant moi, costar-cravate, iPhone X d'une main collé à son oreille, et attaché-case de l'autre. Il téléphonait surement à sa femme pour la prévenir qu'elle ne devait pas l'attendre, qu'il rentrerait tard à cause d'une réunion au boulot interminable, alors qu'en réalité il irait rendre visite à sa maitresse à l'autre bout de Paris. Car dans le fond c'est ce qu'ils faisaient tous. J'observais la foule. Je faisais ce que l'on m'avait toujours appris. J'observais la foule. Les souvenirs affluaient dans mon esprit embrumé. J'observais la foule. Mes jambes et mes mains tremblaient, ma tête baisser, mes yeux perdus dans le vide, ils m'envahissaient comme une vague qui vous bouscule en pleine mer. Observer. Déduire. Attaquer. Tuer. Je serai mes doigts sur mes genoux tremblant, je ne devais pas y penser, je devais me ressaisir. Observer. Déduire. Attaquer. Tuer. Sa voix s'insinuait dans ma tête. Observer. Déduire. Attaquer. Tuer. Et je plongeais dans l'océan de mes souvenirs :

« Qu'est-ce que tu vois ? » nous étions dans une petite ruelle en bordure d'un café, le directeur s'était agenouillé pour me parler au creux de mon oreille avec son sourire mauvais. Nous observions, tapis dans l'ombre, un homme assis à une table du café. Un homme que je ne connaissais pas.

« Qu'est-ce que tu vois ? me redemandait le directeur, qui commençait à devenir impatient.

- Je vois un homme d'affaire marié d'environ 50 ans, d'un mètre 75 et de 70 kg.

Le mec de l'avionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant