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Je sortis de chez moi et me dirigeais vers l'arrêt de bus. Je regardais dans combien de temps le bus arriverait. Le panneau affichait 4 minutes, 4 longues minutes. L'hiver arrivait à petits pas. Il faisait de plus plus frais le soir. Je réajustais ma robe qui était remontée pendant que je marchais. Le bus arriva enfin.

Je m'assis à l'arrière et mis mes écouteurs pour que personne ne me dérange. Le chauffeur commença à fermer ses portes mais une voix l'interpella. Un homme d'une trentaine d'années y entra. Le bus n'était pas spécialement rempli mais le jeune homme qui venait d'y entrer s'assit à côté de moi. Le chauffeur ferma ses portes pour de bon et reprit la route.

- Salut ma belle où vas-tu comme ça ?

Expliquez moi pourquoi j'ai pris le bus déjà ? Mon père travaillait, il ne pouvait pas m'emmener et je n'avais pas envie de déranger Maxime, il était sûrement en train de se préparer, du coup je n'avais pas trop le choix. C'était soit ça, soit j'y allais à pieds. Je fis mine d'écouter de la musique à travers mes écouteurs.

- Je sais que tu n'écoutes pas de musique. Tu vas où habillée comme ça, me demanda-t-il en mettant sa main froide sur ma cuisse.

Je retirais mes écouteurs un par un, les enroula autour de mon téléphone et fixais mon regard au sien. Ses yeux étaient d'un bleu profond et glacial. Il n'était pas si dégueulasse que ça mais la façon dont il agissait avec moi me répugnais.

- Excuse-moi mais t'es qui ? T'es qui pour mettre ta main sur ma cuisse ? demandais-je agacée.

- Ton pire cauchemar ma belle, me chuchota-t-il à l'oreille.

Je frissonnais à l'entente de ses mots. Sa main se logea sous le tissu de ma robe et glissa vers mon intimité.

- N'ai pas peur, je ne vais pas te faire de mal,  murmura-t-il de sa voix lugubre.

Il rit puis retira sa main, pour la mettre autour de mes épaules.

- Tu vas descendre avec moi au prochain arrêt.

- Je suis pressée.

- Ne t'inquiètes pas, ça ne va pas durer longtemps, dit-il en appuyant sur le bouton.

J'essayais de retirer son bras de mon épaule mais il était trop fort.

- Ne bouge pas trop, tu vas attirer l'attention sur nous.

Je m'apprêtais à crier mais il posa malheureusement sa main sur ma bouche. Il sortit ensuite, un canif de la poche de son jean pour me menacer.

Le bus s'arrêta et il me força à me lever pour sortir du véhicule. Le chauffeur n'y vu que du feu. On marcha jusqu'à arriver dans une sombre ruelle, on se serait cru dans un thriller. Sur les cinq, il n'y avait qu'un seul lampadaire qui fonctionnait et encore il ne fonctionnait qu'à moitié, il clignotait. Les murs que j'arrivais à apercevoir étaient recouverts de tagues et d'une substance rouge que je pus reconnaître comme du sang. Des rats sortaient des ben à ordures que l'on croisait sur notre chemin. Cela me fit froid dans le dos. Il me plaqua au mur et je priai pour que je ne me retrouve pas sur un de ces murs sales, il commença à m'embrasser dans le cou. Ses mains sales caressaient et griffaient ma peau. J'avais extrêmement honte.

Comment j'avais pu en arriver là ? Je n'aurais jamais dû prendre le bus, la prochaine fois, je penserai à me positionner à côté du chauffeur pour plus de sécurité. Je faisais maintenant partie de ces femmes qui se faisaient agresser en pleine rue et je comprenais maintenant leur ressenti. Je ne pouvais pas rester là sans rien faire, il fallait que je fasse quelque chose.

Il commença à me dévêtir de ma veste. J'essayais de lui donner des coups, ma main claqua sur sa joue. Il s'arrêta net, ses yeux changèrent immédiatement de couleurs, ces derniers représentaient maintenant la haine, la rage et la détermination. Il me poussa par terre et commença à me donner des coups de pieds dans les côtes. C'était horrible. J'agonisais doucement, à chaque coup et il prenait un grand plaisir à me faire souffrir si je me fiais à son rire qui raisonnait dans mes oreilles.

Erreur ✔️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant