20. Tempête

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Dédié à Lokie06 , désolée pour le retard 😉

ARK

D'un mouvement brusque, j'écartai les pans de velours cramoisi de la tente. La soudaine clarté m'aveugla et je clignai des yeux, dérouté.

Après la longue obscurité de la tente, l'avenue grouillante de monde me semblait incongrue, presque étrangère.

Pourtant c'est dans ces rues animées que j'avais passé mon enfance, courant nu-pieds comme un garnement et volant des pommes dans les étals du marché. Mon maître finissait par me retrouver et je passais un sale quart d'heure à la caserne... Mais c'était le bon temps.

- Qu'avez-vous, général ? Peut-être ne retrouvez-vous pas votre chemin ?

Agacé, je me tournai vers mon insupportable binôme.

Le jeune homme au cheveux châtains et aux vivaces yeux d'ambre me fixait d'un air courroucé.

Une fois de plus, la nouvelle carrure de la guerrière me déstabilisa. La femelle de petite taille avait disparu, remplacée par un grand gaillard aux muscles saillants. Seuls ses yeux n'avaient pas changé: les prunelles enflammées brillaient avec la même fougue.

J'esquissai mon célèbre sourire en coin.

- Oh, bien sûr ! J'avais oublié que vous connaissiez parfaitement les lieux.

Le "guerrier" fronça les sourcils en entendant ma réplique sarcastique, l'air boudeur.

Je réprimai un ricanement. Voir une armoire à glace avec une expression si enfantine était plutôt surprenant.

- Suivez-moi et ne me perdez pas de vue. Dans le cas contraire, je ne donne pas cher de votre peau...

Une lueur de défi passa dans le regard d'ambre.

- Parce que vous suivre, c'est censé être rassurant ?

Mon sourire sarcastique s'élargit.

- Vous avez donc peur de moi ? Comme c'est intéressant...

Les joues de mon binôme s'enflammèrent sous l'affront.

- Quoi ? Pas du tout ! Dois-je vous rappeler votre comportement de lapin apeuré avec la geôlière ?

Furieux, je dégainai Obsidienne et la pointe à la gorge de l'insolente.

- Ne m'insultez plus, ou je jure que je vous le ferai payer, femelle.

Le faux jeune homme se contenta de me fixer droit dans les yeux, sans sourciller.

Malgré moi, son courage m'impressionna. Très peu de personnes auraient pu soutenir mon regard de cette façon.

Vraiment très peu.

- Bien, si vous avez fini de me menacer avec votre jouet, nous pourrions y aller ?

Sans la lâcher des yeux, je baissai lentement mon arme.

- Très bien. Mais restez près de moi, et cette fois ne vous approchez pas des étals. Vous n'êtes pas ici pour faire du tourisme.

Je saisis avec brutalité son bras et l'entraînai dans la foule, sans prêter attention à ses malédictions.

***

Chroniques du CrépusculeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant