Let me break your chains... [bxb, terminé]

Chapitre 19.

Ça fait deux jours que j'essaie d'éviter John. Deux jours que je souffre en silence dans mon coin, refusant de croire que John a eu un moment intime avec Madeleine. Techniquement je ne devrais même pas être en colère parce qu'il ne me devait rien, mais ça fait mal d'imaginer l'homme que je j'aime pénétrer une autre corp que le mien, gémir un nom qui n'est pas le mien (même si Madeleine m'a affirmé que c'était mon nom qu'il avait gémit), voir le visage d'un autre se tordre de plaisir. Ça fait tellement mal, et c'est exactement pour ça que j'essaie de l'éviter. Mais malheureusement je ne peux pas continuer longtemps puisqu'il veut que je regagne la petite chambre menant à la sienne. J'avais abandonné cette chambre quand il avait quitté la maison, et Barimore était bien content de se débarrasser de moi. Maintenant que John fait chambre à part avec Madeleine, il veut que je reprenne mon ancien poste. Je n'ai pas hâte de dormir près de lui, tout en sachant que je pourrais le rejoindre et me faufiler en dessous du drap pour le serrer contre moi. Je pourrais me glisser en lui pour le faire tordre de plaisir, ou il pourrait le faire pour moi. En parlant de ça, je ne sais pas vraiment comment ça fonctionne entre deux hommes. Je sais où il faut pénétrer, mais c'est tout. Comment savoir qui va être la femme ou qui va être l'homme. D'ailleurs, est-ce qu'on se sent plus dominant quand on joue le rôle de l'homme ? Et c'est quoi les vrais termes pour designer qui est en dessous et qui est au-dessus ? Il me semble que le terme homme et femme est dégradant parce que peut importe qui fait quoi, ça reste deux hommes qui font l'amour.

L'heure de ma soi-disant sentence est arrivée parce que je dois apporter mes affaires chez John. J'ai eu ma paie de 2$ alors l'homme qui fait les commissions à pu m'acheter deux chemises, un pantalon et un drap. Ils ne sont pas de très bonne qualité, mais c'est mieux que les vieilles chemises que John m'avait données. Heureusement, je ne trouve pas John dans sa chambre, alors je me faufile dans la petite chambre attenante et dépose mes affaires sur la petite table, ainsi que mon drap et mon oreiller de fortune sur le lit avant de sortir aussi vite que je suis rentré. Je me dirige vers la cuisine pour donner un coup de main aux femmes, mais ça ne dure pas longtemps puisque John vient me chercher pour quelques choses de soi-disant urgent.

-Tu te souviens de notre balade à cheval ?

-oui, répondais-je en souriant.

Quel beau souvenir ! Je me souviens de ce moment qui avait été trop court à mon goût. John avait sauté tout nu dans l'eau et il ne s'était pas gêné pour se gratter devant moi. Ce jour-là, j'avais vu une facette différente de l'homme chic qu'il essayait de laisser apparaître. J'ai pu voir son côté maladroit et absolument pas pudique, et malgré tout, ça m'a plu. Ce souvenir me fait sourire tout comme Jake, et pour la première fois depuis longtemps, j'ai l'impression que notre complicité est toujours présente.

-Alors tu veux refaire une balade ? On restera plus longtemps cette fois.

-Ça me plairait oui.

-Alors vient.

Je laisse mes occupations pour suivre John dans la cour, où un palefrenier nous attend déjà avec un cheval. Celui-là est de la même couleur que celui qu'on avait monté lors de notre balade précédente, alors peut être que c'est le même. Je n'ai rien contre les chevaux, mais je n'ai jamais eu de curiosité les concernant. Je préfère les ânes même s'ils sont têtu. Je monte donc l'animal sellé avec John, exactement de la même façon que notre ancienne balade. Il est collé contre mon dos et je peux sentir sa musculature se frotter contre moi à chaque pas de l'animal. On reprend le même sentier que la dernière fois, mais cette fois ce n'est pas dans un silence gênant. On parle de tout et de rien, principalement de son travail qu'il doit rattraper à cause de son absence. Il doit arriver à remonter dans la concurrence parce qu'il va commencer à vendre ses produits un peu plus tard que les autres.