chapitre 18.

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Tout ce que je venais d'apprendre me pesais tellement que j'ai fini par craquer. C'était trop d'émotion. Je n'avais plus la force de garder tout pour moi et de faire semblant que ça allait. Le retour de John avec sa fiancé et sa mère ont tout chamboulé, et ma famille qui me manque n'arrange pas la situation. Je ferais tout pour les voir au moins une dernière fois. Absolument tout. Tous ces sentiments me montent à la gorge et un sanglot plus puissant que les autres fait trembler mes épaules. Je déteste pleurer, c'est quelque chose qui montre mes faiblesses, mais en ce moment je m'en moque parce que c'est ce qui me fait du bien.

-Mboutu ? Ça va ?

Je suis tellement surpris que quelqu'un me voit dans cette situation que je bondis sur mes pieds pour m'écarter. Je me croyais assez loin de la maison pour ne pas me faire déranger, et ça m'énerve car je voulais être seul. Ça m'énerve encore plus lorsque je me rends compte que c'est Madeleine qui me parle. La dernière personne que je veux voir, surtout en ce moment, c'est bien elle.

-Si je peux me permettre, pourquoi tu pleures ?

-Ça ne te regarde pas Madeleine.

Mon ton cassant à l'air de la blesser puisqu'elle se renfrogne, mais elle ne s'en va pas pour autant.

-Est-ce que c'est à cause de John ? Reprend-elle.

-Pourquoi tous ces questions ?

-Parce que David m'a aidé à comprendre ce qui se passe. Ça me fait mal parce que je me suis éprise de lui, mais je sais qu'il ne m'aimera jamais.

-Arrête de dire des sottises.

Ma réponse lui fait rire. Ce n'est pas un rire joyeux, c'est plutôt triste et résigné.

-La seul fois qu'on a fait l'amour il m'a appelé Mboutu, et je l'ai plusieurs fois entendu murmuré ce nom dans son sommeil. Je n'avais pas compris pourquoi, mais quand je suis arrivé ici et que j'ai su ton nom, ça m'a troublé et c'est là que j'ai commencé à me poser des questions.

-Et tu en conclus quoi ?

-Qu'il a des sentiments pour toi.

Je suis gêné. Extrêmement gêné. Voir Madeleine avec cette mine accablant mais tout de même attendrissant rend la situation encore plus gênante. Je ne sais pas où me mettre. Cette fille aime John et même si ce dernier ne l'aime pas et qu'elle a compris pourquoi, elle a eu assez de maturité et de calme pour prendre le temps d'analyser la situation. Moi je n'aurais pas agi de la même façon qu'elle. J'aurais été en colère si j'étais à sa place. Quelqu'un qui me fait l'amour et qui gémit le nom d'un autre est inacceptable. Donner des faux espoirs en cachant sa vraie nature et ses vrais sentiments sont cruel. J'ai envie de lui lever mon chapeau parce que je ne sais pas d'où elle a puisé autant de sagesse pour rester aussi calme.

-Est-ce que tu as des sentiments pour le frère de Maïa ? Demandais-je pour détourner la conversation de moi.

-Je ressens de l'affection pour lui un peu plus à chaque jour. On m'a toujours reproché de tomber amoureuse trop rapidement, mais c'est un sentiment qui me comble de bonheur et me fais oublier certaines choses.

Elle n'a pas besoin d'en dire plus pour que je comprends la situation. Elle a côtoyé des hommes qui utilisait son corps, et il n'y avait pas d'amour. Je ne sais pas exactement ce qu'elle a vécu, mais j'ai l'impression que maintenant qu'elle est loin de cette vie, elle veut respirer dans les bras d'un homme qui lui porte de l'affection.

Let me break your chains... [bxb, terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant