Chapitre 22.

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Ce matin, c'est avec la boule au ventre que je me réveille. J'espérais que la nuit me porte conseille et ça a été le cas. Je n'ai pas envie de quitter John ni de vivre loin de ma famille, et ce serait égoïste de demander à John de me suivre en Afrique. Mais je suis sûr qu'il il doit exister un moyen pour que ça s'arrange. Il doit bien exister un pays où on sera heureux, que John pourrait continuer à faire du commerce, que je serais accepté et que je pourrais peut-être faire des voyages pour voir ma famille. Je ne connais pas grand-chose des autres pays, bien que j'en ai déjà entendu des histoires à propos de certains d'eux, mais John doit surement connaître plus que moi. Je serais prêt à le suivre et à me réadapter si c'est pour nous donner une chance. Je ne suis pas dans un monde parfait où mes vœux peuvent se réaliser facilement, mais si je mets tout ma volonté, peut-être que ça donnera quelque chose.

Une main se dépose doucement sur ma hanche, ce qui me fais sursauter. Je ne m'étais pas rendu compte que John s'était réveillé.

-Bonjour Wawé, tu ne dors pas ?

-Bonjour chéri, ça fait longtemps que je me suis réveillé. J'ai même eu le temps de prendre une douche.

-Chéri, j'aime bien... Reprend le blond.

C'est quand il reprend mes propos que je me rends compte que je lui ai donné ce surnom affectif. C'est sorti tellement naturellement que je n'en fais pas de cas.

-Vient ici, dit-il en m'attirant vers lui.

Je ne me fais pas prier plus longtemps pour le rejoindre. Je ne lui avouerais, mais j'aime beaucoup trop me blottir contre lui. Je me sens enveloppé dans un cocon chaud et réconfortant. Si John entend ça, ou n'importe qui d'autre, mon côté viril africain prendrait un coup. Mais ce n'est pas pour autant que je n'aime pas ça.

-J'ai rêvé de toi cette nuit, glisse-t-il à mon oreille, et j'espère que tu es aussi résistant que ce que j'ai vu.

Je n'avais pas compris ce qu'il insinuait jusqu'à ce qu'il insère sa main dans mon pantalon. Sa main est tellement près de ma verge que je sens sa chaleur, mais il ne me touche pas. C'est tellement frustrant ! Il caresse ma hanche et effleure mes testicules, mais il ne s'y attarde pas. Ces léger toucher et sa chaleur me donne envie de plus, mais John veut jouer avec mes nerfs. Ça me tue.

-Je suis africain, bien sûr que je suis résistant.

-Hmmm, j'aime ça.

-T'aimerais ça aussi quand je me glisserais en toi ? demandais-je d'humeur taquin.

-Heuuu à propos de ça, dit-il en enlevant sa main de mon pantalon, j'ai quelque chose à te dire.

Son ton grave et sérieuse me fait paniquer. Il ne veut plus de moi ? Il ne me trouve plus à son goût ?

-Je suis très sensible là, c'est d'ailleurs pour ça que mes aliments contiennent beaucoup de fibre, mais je veux quand même essayer.

-Je ne comprend pas, ça veut dire quoi fibre.

C'est la première fois que j'entends ce mot en anglais. J'aimerais bien que Maïa soit là pour le traduire, parce que j'ai l'impression que John va s'évanouir tellement qu'il est gêné.

-C'est de la nourriture qui rend les selles plus... liquide, dit-il en détournant le regard.

-Tu est toujours constipé ?

Je ne pensais pas que quelqu'un pouvait devenir rouge aussi rapidement. Il est aussi rouge qu'une tomate et son regard est fuyant. Il est attendrissant comme ça.

-Non c'est juste que je suis très sensible en bas, alors vaut mieux que ce soit le plus mou possible, sinon j'ai mal et je peux même saigner.

-Oh ok...

Cette fois ci, ce n'est pas seulement lui qui est gêné. Je sais de quoi il parle puisque c'est ce qu'on fait pour ma grand-mère. C'est étrange de savoir que ça peut arriver à quelqu'un d'aussi jeune. Je pensais que ça arrivait seulement avec l'âge.

-Alors c'est mieux que ce soit toi qui me... prend.

Je n'avais pas vraiment pensé à l'éventualité d'être le passif, mais je vais essayer. Il faut faire des concessions dans un couple, et je suis sûr que j'aimerais ça. Je suis sûr que John me ferait tellement de bien que j'en redemanderais.

-Mais je veux quand même essayer.

-Non John, je te ferais mal.

-Je sais que tu feras attention, reprend-il.

-Oui je ferais attention, mais tu auras quand même mal et je ne veux pas que ça arrive.

-Une fois, juste une fois.

-N'insiste pas.

Il se lève rageusement du lit et sort de la chambre. Quel homme têtu ! Pourquoi ne voit-il pas que je ne veux pas lui faire de mal ? Je ne veux pas le faire saigner, ça pourrait très mal se passer.

Il revient quelques minutes plus tard et continue de m'ignorer. Il ne m'accorde pas d'importance même si j'essaie de capter son attention.

-Une fois Mboutu, on n'ira pas jusqu'au bout si c'est pénible.

-Si tu as mal tu me le diras ?

-Oui, je te le promets.

-Mais ce ne sera pas aujourd'hui.

Il a l'air un peu déçu que ce ne soit pas aujourd'hui, mais je fais semblant de ne pas le voir.

-Je n'ai pas envie de te quitter John... mais je ne te demanderais pas de venir en Afrique non plus. Il doit surement avoir un pays où on sera bien tous les deux.

Il ne me répond pas tout de suite mais il a l'air de réfléchir. Après une longue réflexion, qui m'as fait douter, il semble trouver une solution.

-Ce serait très bien dans les Antilles. Il y a des pays qui parlent Anglais. Tu serais accepté là-bas et moi aussi si je respecte les gens. Tout le monde pourrait venir et ils pourront même construire une vie là-bas.

Ça semble être une bonne solution. Un petit sourire naît sur son visage, ce qui me fait sourire à mon tour. Il me regarde bizarrement, mais c'est bizarre dans le bon sens. Son regard me donne des frissons et me donne des drôles de sensation dans le ventre. Je chéri ce regard.

-C'est quoi le pays ?

-Je ne sais pas encore, mais le capitaine pourra m'aider.

Cette idée cependant ne m'enchante pas du tout. Si je suis vivant c'est parce que le capitaine m'a repêché dans la mer, et malgré ça, je ressens de la haine pour lui. Il ne m'avait pas secouru comme un bon samaritain, il l'a plutôt fait parce qu'il trouvait que c'était un moyen facile de se faire de l'argent.

-Ce n'est pas une bonne idée.

-Peut-être, mais ça vaut la peine d'essayer.

John à raison. Il vaut mieux tout essayer pour en avoir le cœur net. Si cet solution ne fonctionne pas, on en trouvera un autre.

-Ok, mais si ça ne marche pas...

-Chut... fais-moi confiance babe.

C'est parce que je lui confiance que je pense à des solutions. C'est parce que je lui fais confiance que je suis prêt à le laisser me faire l'amour, à se glisser en moi, à me toucher dans un endroit que j'ai toujours considéré sal jusqu'à ce qu'il me fasse voir les choses autrement. Je l'aime et lui fait confiance, et personne ne changera ça. J'en ai la conviction.


Let me break your chains... [bxb, terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant