Chapitre 21.

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Arrivé à la maison, John et moi se séparons pour continuer nos tâches respectives. Le blond va avoir un invité important ce soir, alors on doit préparer un bon repas pour l'accueillir. Il vient pour discuter de commerce, et il risque de passer la nuit. Je me dirige rapidement vers la cuisine pour aider, et surtout pour essayer de rattraper mon absence, mais en arrivant, ce ne sont pas les habituels sourire qui m'accueil. Toutes les têtes sont tournées vers moi et on me regarde bizarrement, et je croise même quelques regards sévères. Je ne comprends pas ce qui se passe, pourquoi je n'ai pas droit à l'habituel accueil chaleureux ?

-Bonsoir... dis-je tout de même.

-Jeune homme, tu avais du travail à faire, me réprimande sévèrement une vieille femme.

-Oui, mais j'étais avec John pour...

-On sait très bien ce que tu faisais avec John, me coupe-t-elle, tu devrais savoir où est ta place. La dernière personne qui a fricoté avec lui a fini assassiner.

Je suis bouche bée. Je comprends très bien qu'elle me parle de l'ex amant de John qui a fini poignardé par Barimore. Maintenant que j'y pense, je ne connais rien de ce gars-là. Mais ce que je ne comprends pas, c'est comment ils ont su que je fréquente John intimement. Ça me met extrêmement mal à l'aise. Je n'étais pas préparé à ça.

-Reprend toi Mboutu, tu n'auras jamais un conte de fée avec cet homme.

Je ne réponds pas, je préfère ignorer sa remarque, surtout parce que je sais qu'elle a raison. John et moi n'auront jamais une relation heureuse dans ces conditions. Je serais toujours son esclave aux yeux de tous, même s'il me rend affranchi. Je ne serais qu'un homme noir qui subira des regards dédaigneux et des insultes en sortant de la rue. Je ne pourrais jamais le présenter à ma famille, on ne pourra jamais se marier on n'aura jamais d'enfant. On sera toujours en cachette. Il n'y aura que dans cette maison qu'on sera accepté comme amant, et c'est dommage parce que le monde est tellement grand. On peut oublier les sorties en amoureux, après tout, je ne serais que l'homme à son service. Je n'ai pas ma place dans ce pays, et je ne veux pas y rester. Mais si je ne reste pas, je perds John. C'est beaucoup trop pour moi.

-Que puis-je faire pour aider ?

La vieille dame comprend que je désire changer de sujet et elle n'insiste pas. Ces paroles n'arrêtent pas de tourner dans ma tête et je ne sais plus quoi faire. Aujourd'hui, j'ai partagé un moment d'intimité que je n'avais jamais partagé avec quelqu'un d'autre. John est mon premier amour, celui qui m'a marqué, et pas seulement avec les marques des coups de fouet. Il m'a fait mal, mais il me fait plus de bien. J'ai partagé des choses tellement forts avec lui, surtout après nos retrouvailles. C'est avec lui que j'ai compris la signification du mot passion, avec lui que j'ai envie de rester. Il me rend tellement fleur bleue. Avant je détestais exprimer mes sentiments, et je ne me serais pas blotti dans les bras de quelqu'un comme je le fais avec John. Mais avec lui j'ai moins de réticence à dire ce que je ressens et je n'ai plus vraiment peur de me laisser aller. Je ne me demande même pas si je préfère les hommes ou les femmes, je sais que je le préfère lui, surtout parce qu'il est mon premier, mais sera-t-il mon dernier?

-Reprend-toi, dit sévèrement la vieille dame.

J'ai l'impression qu'elle a quelque chose contre moi. Ne voit-t-elle pas que j'ai besoin d'être tranquille ?

-On vit depuis tellement longtemps avec le maître qu'on s'est habitué à son mode de vie. On n'est même pas choqué de voir l'un des nôtres le fréquenter, ce n'est pas la première fois après tout. Il faut juste éviter de commettre la même erreur que son ex-amant, reprend la vieille dame.

Let me break your chains... [bxb, terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant