chapitre 14.

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Je n'avais pas réalisé à que point John est différents des autres jusqu'à ce qu'il m'amène chez un ami à son père. Ça se voyait qu'il n'était pas enchanté de m'amener là, mais Maïa l'as convaincu que c'était une bonne idée. Maintenant je comprends pourquoi il ne voulait pas. C'est traumatisant. J'essaie de rester calme et de ne pas regarder les conditions dans lequel mes frères travail, mais je n'y arrive pas. John aussi à l'air mal à l'aise, je dirais même révolté. J'avais imaginé plusieurs scénarios en venant ici, mais jamais celui-là. Les enfants noirs sont attachés et sont fait traînés par des enfants blancs, comme si c'était leur chien. Le pire, c'est qu'ils jouent, ils rient ensemble, ils s'amusent, mais la petite fille noire n'a pas le droit de toucher à rien. Elle peut juste regarder la jolie poupée de son supposément amie. Je ne sais pas comment ces deux petites filles voient les choses, si elles se considèrent comme des amies. Peut-être que c'est le cas, mais si c'est le cas, elles vont brutalement se rendre compte que les amies ne se font pas traiter de cette manière, et si ce n'est pas le cas, elles vont probablement se détester. Ça me brise le cœur.

Ça me fait tellement mal de regarder la scène que des larmes de tristesse menacent de couler. Pauvre petite. Je ne le pense pas seulement pour la petite Africaine, mais aussi pour la petite caucasienne. L'une va se faire traiter injustement pendant toute sa vie, et l'autre va sans doute adopter les courant de pensée de son époque et transformer ce qui aurait pu être de l'amour en haine pour une minorité. C'est dommage.

John à du remarqué mon malaise puisqu'il s'approche de moi et me jette des coups d'œil. J'ai l'impression qu'il s'inquiète pour moi, et ça me touche.

L'homme qu'on vient de visiter doit être dans la quarantaine, et il a l'air fou par sa façon d'agir. Il discute longuement avec John avant de nous amener vers son champ de canne à sucre. On a dû marcher pendant environ un kilomètre avant d'y arriver. Je pensais que j'avais vu l'horreur tantôt, mais ce n'est rien comparé à ce que je vois maintenant. Il y a des hommes munis de fouet qui frappe mes frères. Ils ont l'air de souffrir le martyr sous ce soleil accablant, mais j'arrive tout de même à lire de la détermination sur leur visage. Je ne comprends pas pourquoi une telle détermination, car après tout, ils ne leur restent rien de bon. Ils ne rentreraient plus chez eux, ne verrait leur famille et ne sera plus jamais libre, mais ils sont tout de même déterminés. La scène devient carrément révoltante lorsqu'une femme renverse accidentellement de l'eau sur un caucasien, et ce dernier ne tarde pas à la réprimander avec un coup de fouet. Ce n'est pas seulement l'acte qui me dérange, mais c'est aussi le cri déchirant de la femme. Ce cri me tue, elle me broie les tripes. Ça me rappelle quand John m'a fouetté. Je n'ai pas pu m'empêcher de courir vers cet homme pour le séparer de la femme. Je ne voulais pas qu'elle ressent ce que j'ai ressenti quand le fouet à taillader ma peau. Je ne veux pas que quelqu'un d'autre ressent ça. C'est trop pénible. Malheureusement je n'atteins pas mon but puisqu'un homme m'arrête avant même que j'ai pu atteindre la femme. On m'arrête et on me force à regarder. Je ne me suis jamais senti aussi impuissant. Voir cette femme se faire taillader la peau et souffrir autant me coupe le souffle.

-John, je n'accepte pas ça chez moi, dit l'homme sévèrement.

Je n'ai pas compris ce que l'homme a dit à John, mais je pense que ça va être encore pire pour la femme, ou peut-être pour moi.

-Ne vous inquiétez pas monsieur, ça ne se reproduira pas. Je préfère punir mes esclaves chez moi, alors si ça ne vous dérange pas, je vais vous quitter.

-Mais bien sûr.

-Alors à la prochaine.

Encore une fois, je n'ai pas du tout compris. C'est quand John me saisit brusquement que je comprends qu'on doit y aller. Il me pousse pour me forcer à avancer, mais je tombe par terre. Il me relève aussitôt et me tient fermement pour me faire avancer. Ça me rappelle quand il m'avait conduit dans la cabane pour la première fois. Bizarrement, je ne pense pas qu'il va me faire mal à cause de ma tentative d'aide, j'ai plutôt l'impression qu'il joue la comédie pour quitter cet endroit. J'espère ne pas me tromper.

Let me break your chains... [bxb, terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant