Chapitre 11.

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Je ne m'attendais pas à ce que John me montre réellement de quoi il parlait, alors je suis surpris lorsqu'il commence à déboutonner sa chemise. Il y va lentement, sans me lâcher des yeux, et même si c'est dur à le reconnaître, ça me fait de l'effet. J'ai soudainement chaud et la gêne s'empare de moi. J'ai de la difficulté à le regarder tellement que c'est embarrassant, mais malgré moi, mes yeux ne peuvent se détacher de son corps. Je découvre enfin son torse lorsque sa chemise rejoint le sol, et je ne peux m'empêcher de soupirer d'aise. Il a un torse parfaitement bronzé.

-Tu ne te déshabille pas ?

-Moi pas dans l'eau.

-Tu ne sais pas nager ?

-Moi oui.

Il lâche un cri de victoire, car j'ai perdu à mon propre jeu. Il devient joueur et ça me fait rire. Il enlève rapidement son pantalon, ce qui dévoile ses fesses nues. Depuis tout ce temps, il n'avait pas de sous-vêtements. Cette partie de son corps est plus blanche que le reste, sûrement dû au manque de soleil, et ça me donne envie de rire.

-Alors tu veux que je te montre ce qu'est la nage ? Demande-il en ouvrant ses bras.

Je ne peux pas répondre. Je suis trop concentré sur son sexe qui pend à l'air libre. Ce n'est pas trop épais, mais c'est long. Le mien est définitivement plus large que le sien. On se complète bien dans un sens, il a la longueur et j'ai la grosseur. Le sien est pas mal pour un blanc. Il se retourne dos à moi pour s'avancer dans l'eau, et même si je ne le vois qu'a peine de profil, j'ai remarqué l'effleurement de sa main sur ses bourses. Il ne l'a pas fait sexuellement, mais plutôt comme un geste naturel que tout homme a déjà fait. John me regarde une dernière fois avant de plonger dans l'eau, puis il revient à la surface avec un gros sourire.

-Vient, elle est bonne.

-Moi pas comprendre.

-Eau chaude, toi baigner.

-Moi pas baigner.

-Pourquoi ?

-Pas de...

Je ne sais pas comment lui dire que je n'ai pas de sous vêtement, alors je baisse légèrement mon pantalon.

-Oh tu es nu en dessous ?

-Oui... répondis-je, incertain de sa question.

-Ce n'est pas un problème, regarde, moi aussi je suis nu, dit-il en sortant de l'eau.

Et là, je ne fais pas que soupirer, mon souffle reste carrément bloqué dans ma gorge. Les gouttelettes d'eau sur son corps et dans ses cheveux sont tout simplement excitantes. C'est tellement excitant que mon bas ventre réagis automatiquement. Malheureusement, John coupe mon moment d'excitation en éternuant bruyamment, ce qui n'était franchement pas très charmant pour le moment. Il frotte son nez tout en faisant des grimaces et encore une fois, sa main rejoint son anatomie. Il frotte ses testicules et effleure sa verge avant que ces mains se perd sur sa touffe de poils mal coupé.

-Je ne me couperais plus jamais les poils avec ce truc, ça gratte, je vais laisser ça aux demoiselles. Je préfère ma bonne vieille méthode.

-Moi pas comprendre.

-Moi plus jamais coupe coupe poils comme filles, dit-il en désignant son anatomie.

Je n'ai pas compris ce qu'il a dit et je ne suis pas sûr d'avoir envie de comprendre. Cet homme gâche toujours les bons moments en faisant des choses bizarres, comme éternuer et se gratter.

-Tu as compris ma leçon ?

-Moi pas comprendre.

-Ce n'est pas grave, répond-il en souriant. Bon on rentre, on mangera un morceau sur le chemin.

Je n'ai pas du tout compris ce qu'il a dit, alors je me laisse guider par ces actions. Il se rhabille et me fais signe de monter sur le cheval. Je suis un peu déçu, je pensais qu'on resterait plus longtemps. Je monte donc sur le cheval et John me rejoins. L'animal témoigne son mécontentement puisqu'il doit quitter les herbes fraiches, mais il finit par avancer. On refait alors le chemin du retour en silence. J'ai terriblement envie de retourner dans ce petit paradis pour prendre un bain, manger un morceau avec John et de partir au coucher du soleil, mais qui suis-je pour lui demander de tel chose ?

J'avais complètement oublié notre relation de maître-esclave pendant un moment. Ça m'a fait du bien d'être seul avec lui. J'ai pu le découvrir un peu plus, et ça m'a plu. Mais je suis là, de retour dans la réalité et c'est redevenu pesant. Il est collé contre moi, et un de ses bras est autour de ma hanche. Il fait souvent ça. Il a tendance à me tirer vers lui, comme si j'étais sa chose. Non ! pas sa chose, comme si j'étais sien. Comme s'il cherche à me revendiquer. Ce n'est pas facile à accepter, surtout venant d'un homme. Cet homme me veut, et je crains sincèrement de le vouloir moi aussi. Ce n'est pas le cas pour le moment, mais je le déteste un peu moins à chaque jour, et il me plait de plus en plus. Ça me fait extrêmement peur.

On arrive assez rapidement à la maison, et John nous quitte aussitôt pour rejoindre son père. Les deux hommes discutent, et d'après ce que je vois, John est tendu. Le vieux est sans doute contrarié de voir son fils aussi proche d'un esclave, qui en plus est un homme.

-Mboutu, dans ma chambre.

Son ton est sans appel, alors je quitte rapidement ce que je faisais pour exécuter son ordre. J'attends plusieurs minutes avant que John vienne, et comme il le fait souvent ces temps-ci, il me rapproche de lui au moment où il pénètre dans la pièce.

-Personne ne te fera du mal.

Je n'ai pas compris ce qu'il a dit, mais j'hoche tout de même la tête. Il est crispé et refuse de me lâcher. Il passe plutôt ses deux bras autour de moi et dépose des baisers sur la peau sensible de mon cou. C'est étrange. Je n'ai jamais été aussi proche physiquement avec quelqu'un et c'est vraiment agréable. C'est justement ça qui est étrange, le fait que ce soit agréable et non dérangeant. Honnêtement, ça me fait vraiment peur. J'ai peur parce que j'aime quand il me tient de cette façon, quand il fait des choses pour attirer mon attention, on quand il chuchote désoler en caressant mon dos.

-Au lit, chuchote-il.

Je ne réponds pas, mais je pars tout de même m'allonger pendant qu'il me rejoint. Il s'allonge à côté de moi, et avant même qu'il fasse quoi que soit, je dépose brièvement mes lèvres sur les siennes. Je ne sais pas d'où provient cette pulsion, mais l'envie était là. C'était très brève, mais je ne me suis jamais senti aussi vivant. Tous ces sentiments au fond de moi, ses fourmillements dans mon corps et sur mes lèvres. Mes mains moites, mon cœur qui s'affole et le sourire sur mon visage. Ça fait du bien, tellement de bien. Je ne peux m'empêcher de l'embrasser une deuxième fois, plus longtemps cette fois. Oh oui ! Je revis. Ces lèvres me font revivre. Je ne sais pas si je pourrais m'en passer maintenant. Je suis satisfait de le voir sourire et de le voir se détendre. Son regard m'émoustille, mais il est trop intense pour moi. Alors je fuis ses prunelles bleues, incapable d'accepter ce que j'y vois. De l'amour. Mon cœur bat la chamade et cette fois c'est la peur qui me tenaille. J'ai embrassé un homme, mon maître et j'ai aimé ça. J'ai même adoré ça. Oui, j'ai peur maintenant, car je ne sais pas comment je vais faire pour ne plus goûter ses lèvres. Je suis clairement tombé dans un piège. C'est avec la peur au ventre que je m'endors, collé contre le torse de John.

Let me break your chains... [bxb, terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant