•Chapitre 23•

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NDA : Hey ! Encore une fois, j'ai mis trop longtemps à publier et j'avais déjà commencé ce chapitre sans jamais le continuer alors j'ai décidé de le publier tel quel même s'il est très court par rapport aux autres. J'aimerai écrire des chapitres moins longs justement pour pouvoir publier plus vite mais là encore, je ne sais pas si je vais m'y tenir. En tout cas, bonne lecture ! :)

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- Est-ce que ton épaule te fait mal ? me demande doucement David.

Je hausse celle qui est intacte en me concentrant sur mon autre bras, inerte contre mon flanc. Lentement, je fais un signe négatif de la tête alors je sens ses doigts me frôler la nuque tandis qu'il évalue l'ampleur de ma blessure en silence. Ce même silence qu'il a gardé lorsqu'il a amèrement remarqué la trace bleuâtre qui orne mon cou que ses doigts parcourent à présent. Je lui suis reconnaissante de n'avoir fait aucune remarque à ce sujet ni exprimé quoique ce soit à ce propos. Je ne suis pas encore prête à mesurer l'ampleur de toute cette matinée.
Il m'a trouvée dans le couloir peu de temps après que je sois descendue de ce maudit bureau, les joues humides, frigorifiée et couverte de sang séché qui commençait à former des croûtes. Sans poser de questions, il m'a pour ainsi dire traînée jusque dans son dortoir alors que je restais muette et vidée de mes émotions. Il m'a fait asseoir sur son lit et s'est appliqué à m'examiner minutieusement, soucieux de trouver une blessure grave qui expliquerait le sang qui me recouvre et la torpeur dans laquelle je suis plongée. Il a tenté de me soutirer des réponses mais je me suis bornée à garder les lèvres scellées. Premièrement, parce que je suis si sonnée que si je voulais former le moindre son, mes cordes vocales s'y refuseraient. Deuxièmement qui rejoint le premier point, je n'en suis pas sûre mais je pense avoir perdu la voix à cause du temps que j'ai passé dans le froid, avec des vêtements trempés et un froid glacial qui me frappait. Je serais heureuse si je m'en sortais avec un simple rhume et non une grippe comme je le crains. Troisièmement et dernier point, Mr Feray tient à ce que je n'en parle pas, il s'est montré clair à ce sujet. Je ne sais comment il y parvient, mais il arrive à deviner que je lui cache des choses rien qu'en scrutant mon visage. Je ne veux pas risquer d'entraîner qui que ce soit dans mes bêtises. Alors, je vais me taire et laisser les souvenirs me consumer de jour en jour.
Une légère tape sur ma cuisse m'arrache à mes sombres pensées et je baisse la tête vers mon ami sans toutefois croiser ses yeux bleus azurs qui ressortent merveilleusement bien sur sa peau halée. Je ne veux pas risquer qu'il perçoive les fantômes des récents événements qui voilent les miens.

- Emma, regarde-moi s'il-te-plaît. (Je ferme obstinément les yeux en secouant frénétiquement le menton.) J'ai besoin de vérifier que tu ailles vraiment bien... (Voyant que je ne réagis pas, il lâche un faible soupir.) Bon, on verra ça plus tard. Pour l'heure, je dois remettre ton épaule en place car elle est démise. Ça risque de faire très mal. Ça va aller ? (J'acquiesce.) Bon, je compte jusqu'à trois : un... deux... trois !

Un horrible Crac ! retentit au moment où une douleur fulgurante traverse mon bras entier, faisant sortir un cri rauque du fond de ma gorge. Malgré moi, mes paupières s'ouvrent en grand pour chercher le regard de David car la douleur est telle qu'il me faut son soutien. Nos yeux s'accrochent et je vois la tristesse se peindre instantanément sur son visage pendant qu'un léger soulagement m'envahit malgré la douleur qui me transperce.

- Bon, lâche-t-il de manière abrupte en se redressant comme un ressort, comme pour se reprendre. Tu devrais pouvoir bouger ton bras maintenant mais la douleur diminuera très lentement.

Je hoche le menton en le remerciant du regard. Il ouvre la bouche afin de me poser le tas de questions qui se bousculent sur ses lèvres ou me supplier d'émettre un autre son qu'un cri mais la porte qui se fracasse contre le mur l'arrête dans son élan. Avant que l'un de nous deux ait pu cligner des yeux, un tourbillon de tissu et mèches noirs surgit entre nous et saute sur moi. Je me retrouve aussitôt emprisonnée entre deux bras fermes et collée contre une tête aux cheveux ébènes. Becka resserre davantage son étreinte, comme si je pouvais à tout moment me volatiliser en ne laissant que de l'air entre ses mains, tandis que je reste crispée de stupéfaction et de gêne. Par-dessus son épaule, je vois David esquisser un sourire triste et Paul, appuyé contre le chambranle de la porte, les bras croisés et l'expression indéchiffrable. L'instant s'éternise et je sens ma gêne s'accroître ainsi que mon bras blessé s'engourdir de douleur mais je ne suis pas encore prête à prononcer une parole et je n'ai ni la force ni l'envie de repousser mon amie. Cependant, David a la merveilleuse idée d'interrompre le malaise en intervenant :

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