55 - SETH

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J'avais après un long moment quitté la salle et retrouvé la chambre afin de prendre une douche. Après quoi je me pose sur mon lit et regarde le plafond en repensent à ce que m'avait dit Jude. Deviendrais-je un ombreux au cours de ma vie ? Je ne voulais pas. Mais on ne savait pas de quoi demain était fait. Mais une chose est sûre, c'est que je me battrais pour que ce ne soit pas le cas.

« Mais dans quoi tu t'es encore mis mon pauvre Seth ? »

Je passe une main dans mes cheveux, les yeux rivés vers le ciel. Un océan d'incompréhension était face à moi. Je regardais en direction de la sombre forêt, me demandant si à mon tour je finirais comme mes parents, où peut-être bien comme ma défunte soeur égorgée. Le pâle souvenir de cette scène n'avait de cesse de me briser le coeur. Je pense qu'au fond je n'avais jamais vraiment accepté son départ. Je n'avais plus rien a présent, je n'avais rien à quoi me raccrocher et au final c'est ce qui faisait que je me sentais aussi vide de l'intérieur.

J'inspire profondément en plaçant mes poings contre mes lèvres. Mon attention est subitement captivée par des murmures que j'étais le seul à entendre :

« Seth.... » murmure la voix rauque, qui me fait me raidir d'un seul coup.

Je me lève d'un bon, complètement tétanisé par le murmure.

« Seth... »

« Non... non c'est impossible... » pensais-je avec effrois.

Je regarde en direction des bois, des yeux apparurent au milieu d'une fumée grise et épaisse. Mon coeur se met à battre la chamade, je recule d'un pas. Je regarde autour de moi et lorsque j'observe de nouveau les bois, il n'y avait plus rien.

Je devenais sans doute fou. Le manque de sommeil cumulé avec l'effort physique me provoquait peut-être hallucination ?

Je sens mon coeur battre a tout rompre et j'espérais vraiment avoir imaginé ce que je venais de voir. Je décide de m'approcher tout doucement en restant hors de la forêt cette fois. Mais je voulais être sur, j'avance à la lisière et regarde attentivement le sol.

Après réflexion je me dis que ces derniers jours avait vraiment était mouvementé et que les coups de Zedd m'avaient très certainement fait plus de mal qu'il y semblait

Je me suis retourné et eu un moment de recul en voyant Théodore avec un grand sourire.

— Hey tu fais quoi ?

— Rien, rien j'ai cru voir quelque chose

— Tu as des hallucinations maintenant ?

— L'autre con a dû me frapper un peu trop fort, dis-je avec un sourire forcé.

Nous étions partis marcher avec Théodore, un long moment et tout le temps où il avait parlé je n'avais rien écouté. Les mêmes choses tournaient dans ma tête sans que je n'arrive à faire autre chose.

— Ca te dérange si je te laisse ?

— Non non, t'es sûr que ça va ? Tu as l'air ailleurs

— Oui ça va juste un peu fatigué en fait...

— On se voit demain ?

— Oui à demain

Je traverse l'immense jardin pour me rendre au château, je passe devant la serre et l'aperçois assise à un établi aux cotés de Monsieur Keylyns. Je suis une nouvelle fois pris par ses nombreux sentiments qui me submerge.

« Je déteste être sentimental »

Je décide de ne pas entrer la laissant dans son monde, après tout, elle avait décidé de me tenir éloigner. Pour une fois que s'était l'inverse, je remonte à ma chambre et y reste toute la soirée. Je prends mon calepin sous mon lit et commence à griffonné quelques phrase et quelques dessins sur des feuilles blanches.

Je me surprends à avoir pris toute une feuille pour dessiner une fée. Je laisse la mine de mon crayon accentuée la profondeur des ailes cristallines, la finesse de son visage, l'ondulation de ses cheveux. Tout ce qui me faisait penser à Jude. D'ailleurs pourquoi je pensais à elle ? Il n'y avait pas lieu de penser à elle.

En regardant mon dessin encore une fois, mon coeur se serre, et décide de jeter violemment mon carnet à travers la pièce, celui-ci heurte le mur et tombe au sol. Je ne me comprenais plus, je me sentais complètement perdu.

J'observe pendant un long moment le plafond et passe mes mains dans mes cheveux. Je laisse un soupire fracturer le silence qui demeurait.

J'étais resté comme cela une bonne heure, ou plus, lorsque je m'étais redressé il faisait nuit. Je ne savais pas quoi faire, ni quoi penser. Je me sentais détaché de tout, perdu au milieu d'un océan. Je n'avais de contrôle sur plus rien. Je me lève et ramasse mon carnet dont quelques pages avaient été cornées. Je les mets correctement et pose le carnet là où je le cache d'habitude.

Je vais prendre une douche, en me disant que cela pourrait certainement me faire le plus grand bien. Mais sous l'eau j'éprouvais cette même sensation qui m'envahissait depuis hier.


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