Chapitre 6: Amoureuse, moi?

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Cette supposition me met dans tous mes états. Amoureuse, moi? C'est impossible. je dois me tromper. L'amour, j'y ai renoncé depuis longtemps, comprenant que je me ferais rejeter quoi qu'il arrive. Non, non, non!!! Je n'ai pas le droit! Je ne dois pas! Je vais encore me faire envoyer balader de toute façon si je dévoile mes sentiments un jour. J'ai trop peur de perdre Akemi dans ce cas... Mais non! Je ne peux pas y croire!

"Tout va bien ma chérie? Ma sonnerie t'a chamboulé à ce point?, me demande mon père."

Pour toute réponse, je fonce dans ma chambre.

Je me jette sur mon lit et me roule en boule dans ma couverture. Un seul mot occupe mes pensées: le mot "amour". Je n'en peux plus, je suis à bout!!! Je viens de réaliser mes sentiments envers Akemi, et cela me fait du bien, mais pas que: cela me fait aussi mal et peur, j'ai peur de me faire rejeter encore une fois. La dernière fois que je suis tombée amoureuse, c'était en primaire, il y a 6 ans...

Flash-back:

C'est la rentrée. Je regarde de qui je suis dans la classe. Tout à coup, un garçon me bouscule. Il me tend la main pour m'aider à me relever. Je l'accepte, et quand sa main prend la mienne, je sens en moi une bouffée incroyable de bonheur et de fortes palpitations. L'amour a fait son oeuvre. Je reste une bonne partie de l'année à le regarder. Ce n'est qu'aux vacances de Noël que je décide de lui dire mon amour. Après ma déclaration, il se met à rire en me disant que je suis bien trop moche pour lui, que je suis nulle, une moins que rien! Toute la classe est vite au courant de mon amour, et tout le monde commence à se moquer de moi: chaque jour est une épreuve à surmonter, des coups à encaisser et à supporter, des tempêtes d'insultes. Il me menacent de graves choses si j'ose parler de quoi que ce soit à propos de ce qui se passe. Je préfère me taire. Je n'ai désormais plus qu'une issue: la mort. Je vais à la fenêtre de ma chambre, vais sur le balcon et saute du 2ème étage de mon immeuble. C'est ensuite le noir total. Plus rien. A mon réveil, je vois mes parents à mon chevet. Ils sursautent au son de ma voix, plongés dans leur lecture. Ils se mettent à pleurer de joie. Ils me disent que cela fait 3 mois que chaque jour, ils viennent à l'hôpital pour veiller sur moi, en attendant mon réveil. Ils me racontent qu'ils m'ont retrouvée en dessous du balcon de ma chambre, étendue, inconsciente. Ils ont tout de suite appelés la police et les pompiers. L'enquête a révélé une tentative de suicide pour cause de harcèlement. Les coupables ont été sévèrement punis. Ils ont appelé un médecin pour le prévenir de mon réveil. Après m'avoir examiné sous toutes les coutures, il annonce encore une semaine de repos à l'hôpital. A priori, je n'aurais pas de séquelles de ma tentative de suicide. Il faudra quand même que j'effectue un suivi psychologique pendant un petit moment.

Voilà comment ça s'est passé. Vous comprenez pourquoi j'ai fermé mon cœur à l'amour. Je n'ai eu que quelques bons amis, mais ils sont tous partis vivre à l'étranger. Je n'en ai revu aucun depuis. Arrrgh! Je suis vraiment maudite!!!

Tiens, à propos de malédiction... Il faut que je trouve de quoi je suis atteinte... Hum! Qu'est- ce que ça peut être? Oh! Mais oui!!! c'est peut-être... ça? Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt?!

Mon père m'appelle et me sort de ma réflexion:

"Tu as oublié de goûter ma chérie!

-J'arrive!!! dis-je en sautant de mon lit."

La journée se termine dans la bonne humeur. On plaisante avec ma mère sur la prochaine sonnerie de téléphone de mon père: je sais pas danser ou la chanson de l'humour?


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