À l'époque,il va sans dire que j'étais toujours vierge.
Je n'avais que treize ans,j'avais fais bien des choses que la plupart des jeunes de mon âges ne feraient que bien des années plus tard.Et c'est sans nul doute parce que j'ai commencé si tôt que je me suis retrouvé junkie à 20 ans.
Malgré mon jeune âge,j'avais déjà l'impression de patauger dans le déjà-vu,le banal et l'ordinaire.Les nouvelles expériences me nourrissais,me donnais un goût de renouveau et de liberté,une énergie que je ne me connaissais pas en temps normal. J'avais besoin de tout ça pour vivre,de découvrir continuellement et d'évoluer dans l'inconnu les yeux bandés,sans savoir ce qu'il m'attendais.Au final,je me mettais souvent plus en danger qu'autre chose.
Il ne me restait plus beaucoup de Terres Promises à explorer,et je n'en pouvais plus de toujours faire les même choses emmerdantes.Côté drogues,j'avais essayé un peu toutes les substances que ma morale ne m'interdisait pas:LSD,évidemment,mais aussi Kétamine,PCP,MDMA,Weed et Hash,et une multitude de pills en tout genre.
Question de trouver autre chose à essayer,j'avais tenté l'illégalité pendant un bref moment.Surtout le vol à l'étalage,dans lequel j'étais déjà bonne lorsque j'étais plus jeune.Seulement,la tâche était maintenant plus ardue:Les gens se méfiaient des ados dans notre genre.Les mecs et moi,on devait avoir "criminel" tatoué sur le front,car dès lors qu'on entrait dans un commerce,même juste pour admirer le dernier Bob Dylan,on nous collait un gardien au cul.Et si l'un de nous avait le malheur de toucher un article qu'il n'avait pas l'intention d'acheter,on avait droit à un grognement de cleb enragé.Une fois,Tom avait pété un câble en plein magasin,gueulant contre l'injustice,comme toujours.On s'était fait foutre dehors,tous les cinq.
J'avais aussi tenté l'automutilation,mais je me suis vite rendu compte que ce n'était pas trop mon truc.Trop salissant,trop voyant et surtout,je n'avais pas l'impression d'avoir découvert quelque chose,encore moins d'aller mieux.
Alors,il me restait quoi?
Même si je ne me ressentais pas vraiment d'intérêt pour la chose,je m'étais mis en tête que c'était ça,l'Étape,la vraie,celle qui me comblerait asser et m'enlèverait ce besoin de sensations fortes:Je devais baiser. Pas faire l'amour.Je ne voulais pas que les sentiments s'en mêlent.Le sexe était pour moi la promesse de quelque chose de grandiose.Les mecs m'en disaient tellement de bien,que je ne pouvais pas croire que ça ne m'apporterait pas les réponses que j'attendais.
Mais je n'y connaissais rien,évidemment.Et je croyais,comme toujours,que ce serait facile.Mais j'avais oublié qu'avec moi,rien n'était jamais facile.Que tout était toujours compliqué,parce que je ne prenais jamais la peine de me renseigner avant.En fait,je crois que je ne comprenais même pas en quoi ça consistait exactement.Ni même qu'est-ce que je pouvais en tirer.Je n'avais aucune idée du fait que je pouvais ressentir du plaisir,ni que la sexualité ne se résumait pas qu'en une relation homme-femme banale et convenue.Bon,je savais que Tom dormait parfois chez John,et je me doutais qu'ils ne devaient pas exactement jouer à la cachette ensemble.Quoi que John était tellement constamment défoncé que ça ne m'aurait même pas étonné...Et puis,quand ce type m'avait traîné dans ces putains de chiottes,je n'ignorais pas ce qu'il attendait de moi.Mais...Je ne sais pas.C'était flou,je dirais.Je ne m'étais jamais intéressée aux détails.Les garçons en parlaient comme d'une chose formidable,et cela me suffisais.
Mais surtout,je crois que j'y voyais la solution ultime pour m'arracher de cette image d'enfant qui me collait à la peau.Mes règles n'avaient rien changé,alors le sexe le ferait.Yan ne me regardait toujours pas,et j'en désespérais de le voire aussi distant.J'avais envie de lui.Même si je ne comprenais que vaguement ce qui animait mon bas-ventre à ce moment-là.
Il fallait que quelque chose se passe.
Là.
Je ne voulais pas attendre.
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Les lunettes de John Lennon
Teen FictionJ'm'appelle Lau. Lau pour Laurel.Mais appelez-moi Lau. Je n'ai aucune envie d'écrire ce carnet,mais le Dr. Ambrose m'a dit que ça pourrait m'aider. À vrai dire,j'en ai un peu rien à foutre d'aller mieux. Si je fais tout ça,c'est pour Reine.