Butterfly [Ana]

Chapitre 18

Point de vue d'Ana :

Je suis là, allongée dans ce lit depuis plusieurs heures. Je repense à Adam, aux yeux qu'il avait lorsque je lui ai dis que je ne pouvais plus être avec lui. Je sais que je l'ai brisé en lui avouant tout ça mais je ne pouvais pas rester comme ça à le regarder souffrir par ma faute. Bien sûr que je l'aime encore mais pour son bien, j'ai décidé de lui rendre sa liberté. Il m'a dis qu'il continuerait  de m'écrire mais je ne suis pas sûre d'avoir le courage de lui répondre. J'ai vu les larmes dans ses yeux, ses mains tremblantes et ça m'a tout simplement brisé le cœur. J'espère juste qu'il sera heureux avec une personne qu'il mérite vraiment. Je sèche mes dernières larmes et décide de me lever pour aller à mon rendez-vous avec madame Miller. 

J'arrive devant le bureau de cette dernière et elle vient m'ouvrir. 

- Comment vas-tu aujourd'hui ? Me demande t-elle une fois que nous sommes installées.

- J'ai reçu la visite de mon petit ami tout à l'heure. J'ai décidé de rompre avec lui.

- Qu'est-ce qui t'a fais prendre cette décision ?

- Je refuse qu'il me voit dans cet état et qu'il souffre. Il mérite tellement mieux que moi.

- Tu sais Ana, j'ai pris contact avec Adam il y a quelques jours et dans la manière qu'il a de parler de toi, j'ai tout de suite vu qu'il tenait énormément à toi. 

- Je sais mais je ne veux pas le voir mal à cause de moi. 

Elle n'insiste pas plus que ça et prend en note ce que je viens de lui dire. Elle me demande ensuite si j'ai refais des cauchemars depuis la dernière fois et je lui répond négativement. Après quelques questions sur mon alimentations, on en vient à un sujet délicat. Mon père.

- Est-ce que lorsque tu étais petite tu étais proche de ton père ?

- Je ne me souviens pas vraiment de lui, c'est comme-ci mon cerveau l'avait totalement effacé de ma mémoire. Ma mère à toujours refusé de me parler de lui.

- Tu n'as jamais vu de photos de lui ?

- Non, ma mère a tout jeté car elle m'a dit qu'elle ne voulait plus rien qui lui rappelle cet homme. J'explique en repensant aux mots de ma mère.

- Et est-ce que aujourd'hui tu aimerais renouer contact avec lui ?

- J'aimerais juste comprendre pourquoi il a laissé ma mère seule avec deux enfants sur les bras. Lui seul a la réponse à cette question.

- Qu'est-ce que tu aimerais lui dire si tu le voyais ?

C'est vrai que je n'ai jamais vraiment réfléchis à cette question. J'ai essayé de le retrouver il y a de cela un an ou deux mais je ne me suis jamais demandé ce que je lui dirais si il était en face de moi.

- Je pense que je lui dirais que je lui en veux pour ce qu'il a fais et que pour moi c'est juste un inconnu. Je lui dirais à quel point je le déteste.

- Donc si je comprend bien, il n'y a aucune chance pour que tu le fasses rentrer dans ta vie à nouveau ? Me demande t-elle peu sûre d'elle.

- J'estime que si il a décidé de sortir de nos vies c'est qu'il n'en avait rien à faire de nous alors je ne vois pas pourquoi il mériterait une seconde chance.

Elle se contente de hocher la tête et de prendre des notes. C'est en m'apercevant des mots que j'emploie que je me rend compte à quel point mon cœur est remplis de mépris en pensant à cet homme que j'ai déjà appelé "Papa". Pour moi c'est comme si il n'existait pas et que je n'avais jamais eu de père.

- Est-ce que tu penses que ton père à quelque chose à voir avec ton mal-être ? Me demande madame Miller.

- Je ne me suis jamais vraiment posé la question à vrai dire. Pour moi le fait de ne plus m'alimenter et de m'enfermer dans les études était un moyen d'oublier. D'oublier la douleur qui m'a transpercé le cœur lorsque mon frère est partis. Je fais une pause pour ne pas craquer encore une fois. C'est comme-ci lui aussi m'avait abandonné et je me suis retrouvée quelques années en arrière lorsqu'on m'a annoncé que je ne reverrais plus mon père.

- Tu lui en veux à ton frère de vous avoir laissée toi et ta mère ?

- Je sais qu'il n'y est pour rien et que le seul responsable est ce chauffard mais il y a quand même une part de moi qui me dit qu'il m'a abandonné et oui, je lui en veux pour ça.

Un silence règne pendant quelques instants et elle continue de prendre en note ce que je lui raconte de ma vie.

- Bien, on va s'arrêter là pour aujourd'hui. On se revoit dans deux jours. 

Je la salue et sors de la pièce. Je marche dans le couloir pour rejoindre ma chambre et lorsque je tourne la tête vers la droite, ce que je vois me fait sourire. Je regarde la neige tomber à travers la fenêtre. Ça fait au moins trois ans qu'il n'a pas neiger à Santa Monica et j'avoue que ça m'avait manqué. C'est en voyant le sol recouvert de blanc que je me rend compte que Noel est dans deux jours et que je vais le fêter ici, loin de ma famille et d'Adam. C'est le premier Noel que je fête sans Aaron et cette pensée me serre la poitrine. Je décide de l'ignorer et de profité du décor qui s'offre à moi. J'enfile mes chaussures, mon bonnet ainsi que mon manteau et sors dehors. Je me retrouve dans le grand parc du centre et la neige me tombe sur le visage. Je suis frigorifiée mais je m'en fiche. Je profite de ma première sortie dehors depuis plusieurs semaines. L'air frais me fait un bien fou, c'est comme-ci je respirais à nouveau. Je reste là, à contempler le ciel en ne pensant à rien.

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