Chapitre 22

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Point de vue d'Ana :

Je suis actuellement dans le grand salon avec Mary et Éva, en train de nous faire les ongles. Nous avons toutes fêter Noel ensemble il y a deux jours malgré le manque de nos proches, nous avons toutes passé une très bonne soirée. J'ai reçu une nouvelle lettre d'Adam et également une de ma mère qui me souhaitait de passer de bonnes fêtes. Même si je sais que ce n'est pas facile pour elle de me savoir ici, je lui en veux un peu qu'elle ne vienne pas me rendre visite. C'est maintenant que j'ai le plus besoin d'elle dans ma vie et elle n'est même pas présente. J'essaye de relativiser en me convainquant qu'elle va venir me voir au moins une fois avant que je sorte mais honnêtement je n'y crois pas vraiment. 

Après le repas du midi, je décide de retourner dans ma chambre pour me reposer un peu avant mon rendez-vous chez la psychologue. C'est aujourd'hui que je vais devoir lui présenter mes excuses pour mon comportement de la dernière fois. 

Je toque à la porte de son bureau à 14 h 30 et elle me fait entrer. Je la salue et lui présente mes plus sincères excuses. Elle me sourit et me dit que c'est déjà oublié. Elle commence à me poser des questions sur mon moral, mon alimentation, ma vie au centre...Puis, hésitante, elle me questionne sur mon géniteur. J'essaye de ne pas m'énerver comme la dernière fois mais je réponde à ses questions de la manière la plus brève possible. Finalement, la séance se termine plus tôt que d'habitude et je la salue avant de quitter la pièce. Comme après chaque rendez-vous, je me sens bizarre. D'un côté, je me sens bien d'avoir dis tout ce que j'ai sur le cœur et d'un autre, c'est comme si cette femme violait ma vie privé. Je n'aime pas vraiment le faite qu'elle connaisse ma vie dans les moindres détails mais si je veux aller mieux il le faut. J'ère dans les couloir en direction de m chambre et lorsque j'arrive devant cette dernière, je découvre que la porte est légèrement entre-ouverte. Je fronce les sourcils, j'étais pourtant sûre de l'avoir fermée avant de partir. Je la pousse pour pouvoir rentrer et là, je m'attendais à tout sauf ça...Adam est là, assis sur un des fauteuil de ma chambre, un bouquet de fleur dans la main droite. Je saute de joie intérieurement mais je ne dois pas le lui montrer car nous ne sommes plus en couple. Il m'avait dis, la dernière fois qu'on s'est vus, qu'il reviendrait bientôt me rendre visite. J'en n'en reviens pas qu'il soit là, devant moi. Je dois lutter contre moi-même pour ne pas le prendre dans mes bras et l'embrasser. 

- Qu'est-ce que tu fais là Adam ?

- Je t'attendais, il fallait absolument que je vienne te voir.

Je fronce les sourcils. Qu'est-ce qui peut y avoir de si urgent pour qu'il débarque à l'improviste ici ? Soudain, la porte de ma chambre s'ouvre sur un homme d'une quarantaine d'années, deux cafés à la main. Lorsque son regard se pose sur moi, tout son corps se fige. Son visage devient pâle et il manque de faire tomber les gobelets au sol. Adam se lève et les lui prend des mains. J'observe l'homme avec insistance et son visage me dit quelque chose. Je m'approche de lui et il fait de même. Plus je le regarde et plus mon cœur s'emballe. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je me tourne vers Adam et il nous fixe en analysant le moindre de nos mouvements. 

- Adam, qui est cet homme ? 

Tous les deux semblent choqués par ma question, ce qui me trouble encore plus. Je me tourne à nouveau vers le quarantenaire et plonge mes yeux dans les siens. Je vois ces derniers s'embuer de larmes et ne comprend toujours pas ce qui se passe. Plus je le regarde et plus son visage m'est familier. Je suis sûre que je l'ai déjà rencontré. Puis, comme un puzzle, tout s'assemble dans ma tête. Je me revois, en train de jouer dans la neige pendant qu'il me court après. Lui en train de me lire une histoire avant de tomber dans les bras de Morphée. Ma mère, pleurer toutes les larmes de son corps le soir avant de s'endormir. Cet homme qui m'a abandonné 13 ans auparavant. Il est là en face de moi et me regarde le visage triste, pendant que moi, e m'éloigne de plus en plus de lui. Mon corps commence à trembler et je m'assois sur mon lit pour me calmer. Adam s'assoit à côté de moi et prend ma main dans la sienne. Je me dégage de son emprise le plus rapidement possible. 

- Qu'est-ce que tu fais là ? Dis-je la voix dure en regardant l'homme face à moi.

- Ana, ton père est...

- Non ! Cet homme n'est pas mon père. Une père n'abandonnerait jamais sa famille. 

Je regarde mon géniteur dans les yeux en disant ça. Je pense qu'on peut apercevoir toute la haine que j'éprouve envers lui à travers mon regard. Je le vois s'approcher de moi et tenter de poser sa main sur mon épaule. Je le repousse aussi fort que possible.

- Tu n'as pas le droit de me toucher ! Tu n'aurais jamais dû venir ici. Je n'ai pas besoin de toi dans ma vie.

Je sens des larmes perler sur mes joues mais je ne saurais dire si c'est des larmes de tristesse ou bien de colère. Comment ose-t-il venir ici après toutes ces années sans nouvelles de lui. Il s'approche de mon lit et s'assoit dessus, je me décale pour être le plus loin possible de lui. 

- Je pense que je te dois des explications Ana, tu as le droit de savoir pourquoi je suis ici et je dois également t'expliquer pourquoi j'ai dû partir il y a 13 ans.

- Je n'ai pas envie de t'écouter. Par contre moi, je dois te dire ce que je ressens. Lorsque tu es partis alors que je n'avais que cinq ans, maman était anéantie. Je l'entendais pleurer la nuit en regardant des photos de vous. Tu ne pourras jamais t'imaginer combien on a souffert de ton absence. Maman a toujours refusé de me parler de toi mais elle m'a tout de même expliquer que tu étais partis. Tu n'as pas été là pour nous, lorsque je faisais des cauchemars la nuit, lorsque j'ai appris à faire du vélo, à nager. Combien de fois j'ai espéré que tu franchisse la porte d'entrée, mais que au final tu ne venais jamais. Au fil des années je me suis faite à l'idée que je n'avais pas de père. Je fais une pause pour essayer de calmer la colère qui s'empare de moi. A au faite, Aaron, tu sais ton fils. Lui aussi est partis, à la seule différence que lui, ce n'était pas de sa faute. C'est lui qui m'a tout appris, lui qui à jouer le rôle d'un père à la maison. Tu veux que je te dise PAPA ?! Pour moi tu n'es rien. Tu es juste un lâche qui n'a jamais été capable de prendre des responsabilités. Tu es le plus grand lâche que je n'ai jamais connu. Je te déteste comme jamais j'ai détesté personne. 

Je vois ses larmes couler le long de ses joues mais ne fais riens. Lorsque je le regarde, j'éprouve de la haine et du dégoût. J'aurais encore préféré ne jamais le rencontrer. J'en veux à Adam de l'avoir emmené ici, je lui en veux de m'avoir forcée à le rencontrer. Encore une fois, il me déçoit.

- Partez.

- Ana laisse le au moins...Essaye de dire Adam avant que je lui coupe la parole. 

- Partez maintenant ! Je ne veux plus vous voir !

Sans attendre, ils se dirigent tous les deux vers la porte et sortent de ma chambre. Lorsque je me retrouve seule, je fond en larmes sur mon lit. Je ne veux plus jamais les voir, ni l'un ni l'autre.


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J'espère que ce chapitre vous aura plus. N'hésitez pas à donner votre avis <3

Butterfly [Ana]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant