Une semaine est passée depuis la visite d'Adam et mon géniteur. Depuis, je ne fais qu'y penser. Je me rend compte que j'ai réagis aux quarts de tours et je m'en veux un peu. Je ne lui ai même pas laissé le temps de s'expliquer alors que je voyait toute la tristesse qu'il ressentait. Je me sens égoïste de ne pas lui avoir laissé l'opportunité de parler. Malheureusement il est trop tard pour revenir en arrière et avec les paroles que j'ai eu à son égard, ça m'étonnerait beaucoup qu'il revienne.
Aujourd'hui, j'ai mon rendez-vous avec l'infirmière pour la fameuse pesée qui me fait tant stresser à chaque fois. Je me souviens que la dernière fois je m'était donné l'objectif de prendre cinq-cent grammes. J'espère sincèrement que j'ai réussi. Je me dirige vers le bureau de l'infirmière et après m'avoir posé les questions d'entretien habituelles, elle me fait monter sur la balance. Je n'ose pas regarder le résultat alors c'est elle qui me le dit.
- Est-ce que tu tétais donné un objectif à atteindre pour la pesée d'aujourd'hui ? Me demande-t-elle le visage neutre.
- Oui, j'avais dans l'idée de prendre cinq-cent grammes cette semaines.
Elle m'offre un grand sourire et sort mon dossier avec ma courbe de poids.
- Félicitation, tu as pris exactement 510 grammes cette semaine.
Un immense sourire prend place sur mon visage et je me sens bien. Cela prouve qu'avec de la volonté, on peut réussir beaucoup de choses. Je sais que je suis loin d'être guérie mais j'y crois. Je remercie la femme en face de moi et quitte la pièce en passant, comme tous les jours, par l'accueil pour récupérer mon courrier. Aujourd'hui, seulement une lettre. Je vais m'installer sur le canapé avec les autres et ouvre l'enveloppe. Je m'attendais à tout sauf à un mot de sa part. Je regarde le bout de papier et vois le nom de mon père ainsi qu'un petit mot qui dit : "j'aimerais que tu m'accorde le droit de t'expliquer mes choix ces dernières années. Après ça, si tu le souhaite, je disparaîtrais de ta vie. Rejoins moi à 14 h dans le parc du centre, je t'attendrais sur le banc près de la marre." Je regarde le papier un long moment en me demandant quoi faire. Je n'ai pas envie de le voir mais en même temps je me dis que c'est injuste de ne pas lui laisser une chance de s'expliquer. Malgré tout, je ne peux pas m'empêcher d'avoir peur de ce qu'il va m'avouer. Je m'étai faite à l'idée de ne plus avoir de père ces dernières années et maintenant, voilà qu'il revient en me suppliant de l'écouter. Je ne sais pas quoi faire.
Il est 14 h et je suis toujours dans ma chambre indécise à y aller ou non. J'ai pas envie qu'il pense que tout redeviendra comme avant après ça. Pour moi ça restera toujours un inconnu à mes yeux. Il n'a pas été présent dans ma vie lorsque j'aurais eu besoin de lui. Malgré tout, j'ai un cœur, c'est pourquoi, vers 14 h 15 je me décide à quitter ma chambre pour aller le rejoindre. Après tout, qu'est-ce que j'ai à perdre ? Je marche dans le parc en direction de notre point de rendez-vous. Il est là, assit sur le banc la tête baissée. Il semble m'avoir entendu arriver puisqu'il se met debout en me voyant. Je vois un léger sourire apparaître sur son visage, qu'il s'empresse de cacher.
- Je suis content que tu sois venue finalement. Me dit-il des étoiles dans les yeux.
- Je vous laisse cinq minutes pour vous expliquer après je m'en vais. Dis-je le plus froidement possible.
Il s'assoit sur le banc en bois et je fais de même en restant le plus loin possible de lui. Je fixe un point devant moi pour éviter de croiser son regard. Il respire un bon coup et se lance.
- Voilà, un matin, lorsque tu avais cinq ans, j'ai commencé à avoir du mal à respirer, c'était comme si on me compressait la poitrine. Je me suis dis que ça allait passer et que ce n'était rien de grave, seulement, ça a continué. J'avais de plus en plus de mal à respirer normalement mais je continuais à me dire que ce n'était rien de grave. Au bout d'un moi, c'était de pire en pire alors j'ai décidé de prendre rendez-vous chez le médecin. Il m'a reçu et m'a ausculté. Ça a été le début d'un long cauchemar. Il m'a envoyé à l'hôpital passer des examens et une semaine plus tard, le verdict est tombé. Mon cœur était en train de me lâcher et il me fallait une greffe avant les cinq prochains moi sinon je risquais de mourir. Il fait une pause avant de poursuivre. Les médecins m'ont alors inscrit sur une liste de don en attente d'un donneur compatible. Lorsque je suis rentré à la maison, j'ai décidé de ne pas parler de mon état de santé à ta mère. Je ne voulais pas l'inquiéter alors je n'ai rien dis. Au fil du temps, c'était de plus en plus dur de cacher mon problème alors j'ai décidé de partir. J'ai attendu que Mona soit à son boulot et vous à l'école pour rassembler mes affaires et quitter la maison. Je ne savais pas vraiment où aller alors je me suis retrouvé à vivre dans un hôtel piteux. Ta mère n'arrêtait pas de m'envoyer des messages et de m'appeler mais je ne répondais pas. Un moi plus tard, il a fallut que j'aille à l'hôpital pour que les médecins surveillent mon état. J'ai attendu quatre mois et vingts jours avant qu'ils me trouvent enfin un donneur compatible. Après avoir été opéré, il a fallut que je m'en remette j'avais perdu énormément de poids et j'étais très faible.
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Butterfly [Ana]
Teen FictionAna Jones est une étudiante en dernière année de lycée à Santa Monica. Une vie semblable à une jeune fille de 18 ans normale pourtant, un événement peut faire basculer une vie et celle de plusieurs autres personnes en passant. Seule Ana peut décide...