Butterfly [Ana]

Chapitre 28

Je me réveille en sursaut avec une douleur atroce au ventre. Je me recroqueville pour essayer de me soulager mais rien à faire ça ne passe pas. Je regarde l'heure sur mon réveil. 2h38. J'essaye de trouver une position qui pourrait me soulager mais en vain. Toujours la même sensation depuis ce matin. J'ai l'impression de recevoir des coups dans le ventre tellement j'ai mal. Je n'ai jamais ressentie ça avant. J'essaye de respirer doucement pour me calmer et la douleur commence à passer au fur et à mesure. Je regarde Adam a mes côtés, il dort encore à point fermé. Je suis soulagée de ne pas l'avoir réveillé. Je me blottis à nouveau dans ses bras et je le sens bouger légèrement pour passer son bras autour de ma taille. Je ne tarde pas à retomber dans les bras de Morphée, en espérant finir ma nuit calmement.

Il est 8h00 lorsque j'ouvre les yeux à nouveau. Je prend le temps de bien me réveiller avant de descendre préparer le petit déjeuner pour tout le monde. Je me lance dans la préparation de crêpes. Je commence à les faire cuire lorsqu'une nouvelle crampe me prend. Je me tiens au bord du comptoir pour ne pas tomber. Je sens mes jambes commencer à trembler et j'ai l'impression que je vais tomber dans les pommes. Adam arrive dans la cuisine et en voyant ma tête, il s'approche de moi pour me tenir.

- Ana ça va pas ?

- J'ai mal au ventre mais c'est rien ça va passer. Je commence à me calmer petit à petit.

- Tu devrais aller t'allonger princesse tu es toute pâle. Viens je vais t'accompagner t'allonger sur le canapé.

Il m'aide à marcher jusqu'au salon et je m'installe sur le canapé. La douleur a finit par passer mais c'est vrai que ça ne me ferait pas de mal de me reposer un peu. J'allume la télé et je tombe sur une émission intéressante. J'essaye de me détendre seulement, les douleurs sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus fortes. Adam m'a apporté une bouillotte d'eau chaude mais ça ne fait rien. Je commence à avoir des sueurs froides et je décide d'aller à la salle de bain pour prendre une douche une fois que la douleur s'est calmée. Je me lève tant bien que mal du canapé et ma tête commence à tourner. Soudain, je sens que mon pantalon est trempé, une flaque d'eau jonche le sol. Ce n'est pas normal.

- Adam ! Adam viens vite !

Il arrive à pas de course vers moi et en voyant l'état dans lequel je suis, je vois la panique sur son visage.

- Je t'emmène tout de suite à l'hôpital.

Il va chercher ma veste et mes chaussures et m'aide à les enfiler. Il fait de même pour lui et prend un bloc-notes sur le plan de travail pour laisser un mot aux autres pour  ne pas qu'ils s'inquiètent. Nous partons ensuite de la maison et montons dans sa voiture. La douleur revient plusieurs fois pendant le trajet jusqu'à l'hôpital. Elles se font de plus en plus violentes. J'ai l'impression de mourir tellement ça fait mal. Nous arrivons à l'hôpital dix minutes plus tard et Adam se précipite vers l'intérieur pour aller chercher un médecin puisque je ne peux plus marcher. Il revient quelques instant plus tard avec une infirmière et un brancard. Elle m'aide à m'installer dessus.

- Bonjour mademoiselle je suis Sophie, l'infirmière de garde aujourd'hui c'est moi qui vais m'occuper de vous. Comment vous vous appelez ?

- Ana...je m'appelle Ana.

Nous arrivons dans une chambre et elle commence à me poser des questions sur mon état. Je lui explique mes symptômes et elle note tout sur son ordinateur. Elle m'examine ensuite puis je vois de l'incompréhension sur son visage.

- Qu'est-ce qu'il se passe docteur ?

- Est-ce que vous avez déjà eu des relations sexuelles mademoiselle Jones ? Me demande-t-elle.

- Oui mais pourquoi vous...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'elle quitte la chambre précipitamment. Qu'est-ce qu'il lui prend ? Elle revient quelques secondes plus tard avec un autre médecin. Il commence à m'examiner et m'annonce qu'il doit me faire un examen gynécologique. Je commence à paniquer mais je n'ai pas vraiment le choix. Il me fait son examen et la douleur réapparaît.

- 8 centimètres. Dit-il à l'infirmière dont j'ai déjà oublié le prénom.

Elle se précipite en dehors de ma chambre comme tout à l'heure et je regarde mon petit ami paniquée.

- Docteur que ce passe-t-il ? Demande-t-il incompris.

- Apparemment vous n'avez pas l'air au courant mais vous allez être parents.

J'écarquille les yeux, ce n'est pas possible j'ai dû mal entendre. Un bébé ? Non c'est impossible je ne suis pas enceinte. Je regarde Adam et lui aussi semble choqué. Je vois son visage se décomposer.

- Comment c'est possible qu'elle n'ait aucun signe, aucun symptôme ?

- Votre petite amie fait ce que l'on appelle un déni de grossesse. Le corps ne présente aucun signe et ça ne se voit presque pas. Le bébé se développe en long dans l'utérus. C'est un cas très rare mais ça peut arriver. Nous explique le médecin.

- Non mais c'est pas possible vous devez vous tromper. Je n'en crois pas mes oreilles.

- Il n'y a pas d'erreur possible mademoiselle vous allez avoir un bébé. Votre col est dilaté à 8 centimètres, ce qui veut dire que le travail a commencé depuis un bon moment.

L'infirmière revient quelques minutes plus tard avec plusieurs autres médecins et ils s'agitent tous autour de nous. Ils portent tous un masque sur le visage et installent tout le matériel nécessaire à l'intervention. Sans que je n'ai le temps de réfléchir plus longtemps, une nouvelle douleur survient. Une contraction, puis deux, puis trois... Les médecins se mettent tous autour de moi et je tend la main vers Adam pour qu'il vienne à mes côtés. J'ai peur. Je sers sa main aussi fort que je peux et il me caresse les cheveux pour me calmer.

- Une contraction arrive, je veux que vous poussez de toutes vos forces et dès que vous pouvez plus vous relâchez, d'accord ? Me dit une des sages femmes.

Je sens une nouvelle contraction arriver et je fais ce qu'elle me dit. Je recommence l'opération plusieurs fois et elle me dit qu'elle voit la tête. Je broie les doigts d'Adam dans les miens et il me dit des mots doux pour me rassurer. Je recommence une fois de plus et je commence à manquer d'air. Je sens quelqu'un me vaporiser de l'eau sur le visage et ça me fait un bien fou. Je pousse encore une fois de toutes mes forces et l'infirmière me dit qu'il est là. Je relâche toute la pression et fond en larmes dans les bras de mon copain. Il me tient contre lui pendant que les médecins s'occupent de notre fille. Oui c'est une petite fille. Je l'entend crier et ça ne fait que redoubler mes sanglots. Ce n'est pas possible, je suis maman. Je ne comprend toujours pas comment ça a pu arriver. Je ne suis pas prête à m'occuper d'un enfant. Même si je sais qu'Adam sera là, je ne pense pas en être capable. L'infirmière arrive vers moi avec le bébé dans les bras et elle me demande si je veux le prendre. Je lui dis que non et elle demande la même chose à mon petit ami. Il accepte et prend l'enfant dans ses bras. Je n'arrive pas à les regarder tellement je suis mal. Quelle mère peut ne pas se rendre compte qu'elle est enceinte ? Comment suis-je censée m'occuper de cet enfant ? J'ai tellement peur.

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