Fabien était assis dans leur chambre, les yeux fixant le lointain et dans ses mains... dans ses main un petit papier. Le papier avec le numéro de téléphone de la clinique. L'attrape nigos. Il relu encore une fois la suite de nombre inscrite à la va vite. 05 02 06 78 345. Il allait finir par la connaitre par cœur. « Il faut que je lui dise, pensa-t-il. Il faut qu'on parle ».
Lucie ouvrit la porte et se glissa dans la pièce, si discrètement qu'il ne l'entendit pas. Elle s'avachit sur leur lit, et Fabien eut un sursaut en entendant son soupir. Il chiffonna la feuille et la glissa dans sa poche.
- Lucie ! ça va ?! Tu...
- Je lui ai parlé.
Elle avala difficilement sa salive, mais son visage ne trahit rien de sa tristesse. Elle voulait garder sa discussion avec Maxime pour elle. Ou du moins, pour l'instant.
- Et toi, reprit-elle. Tout va bien ?
Fabien sentit qu'il devait lui expliquer. Il se mordit la lèvre. Ce fût dur, mais il le fit, même si cela coûta à son honneur d'homme. Il le fit pour leur union, et parce que, à la vie à la mort, il aimait Lucie. Et cela, il ne pouvait le nier.
Il lui raconta donc tout, toute sa journée, sans n'omettre aucun détail. Excepté la clinique et le numéro de téléphone. Il préférait garder cela pour la fin. Le meilleur pour la fin.
Lorsqu'il eut terminé, Lucie lui prit la main. Elle ne dit rien, ou presque. Pas grand-chose. Cette femme savait bien que les longues phrases ne valent rien. Elle formula seulement deux mots :
- Sois fort.
C'était des mots bien petit, mais prononcé comme ils le furent, les yeux dans les yeux, Fabien sut que c'était encore une fois les mots justes. Les mots d'amour vrai, comme seule Lucie savait les dire. Les mots sincères, les mots qui guérissent.
Lucie lui sourit. Fabien aussi. Et ils restèrent là, un moment figé dans ce sourire qui reflétait bien l'amour béat qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Et malgré les nombreux problèmes auxquelles ils faisaient faces, ils savaient ce qu'était le bonheur. Leurs sourires disaient tous, sans que les mots n'eussent à le faire. Et leurs yeux parlaient pour leurs cœurs qui battaient à l'unisson.
N'importe qui serait entré dans la chambre à cet instant les auraient pris pour des fous, ou pire. Mais personne n'entra, et personne n'eut à penser de tels idioties.
- Tu as autre chose à me dire, devina Lucie.
Fabien dût faire face. Oui, il avait quelque chose d'autre à dire, et même si c'était stupide, il le dirait. Alors, baissant les yeux comme s'il avait honte, - ce qui était, il s'en rendait bien compte, on ne peut plus stupide -, il sortit le bout de papier de sa poche, le déplia tant bien que mal, et le donna à sa femme qui l'observa, curieuse.
- Un numéro ?
- Oui.
- Et ?
« Et ? » c'était une bien bonne question. L'homme ne pût pas s'y dérober.
- Ecoute, Lucie. Tu vas me prendre pour un fou, ou pour un niai, je ne sais pas. Enfin bref, le truc c'est que ce matin, quand tu m'as dit que tu voulais qu'on ait un gosse, eh bien...
Lucie le fixait sans comprendre où il voulait en venir. Il se força à continuer.
- Eh bien Lucie, je me suis rendu compte que je rêvais de ça aussi. Et...ce matin donc, j'étais coincé dans les bouchon, quand j'ai vu un panneau publicitaire. Le genre de panneau auquel je ne fais jamais attention d'habitude. Mais là... ça parlait d'une clinique pour avoir des enfants. Et il y avait un numéro.
Fabien, s'entendant débiter de tels propos, se sentit soudain encore plus stupide. Il essaya de se justifier, tel un gamin prit en faute :
- Il était là, comme un signe. Je me suis dit que sa valait le coup... tu ne crois pas ?
Lucie se mordit la lèvre. Fabien la fixa, inquiet. Il avait peur de sa réaction. « Je suis stupide, stupide, stupide, se répétât-il ». Mais à son grand étonnement - et à son plus grand soulagement, il faut bien le préciser- il vit le visage de son aimée se fendre d'un large sourire.
- Fabien, mon amour ! je ne te comprendrai jamais ! J'avais l'impression que tu allais m'annoncer la pire nouvelle du siècle, tellement tu avais l'air stressé !
Elle secoua la tête, comme pour montrer sa désapprobation, mais ses yeux ne quittèrent pas ceux de Fabien. Soudain, elle se fit plus grave.
- Chéris, tu ne peux même pas deviner combien cela me touche. Sais-tu que tu es un homme...fabuleux ? Combien de mâles viendrait demander à leur femelle avec tant d'inquiétude et de délicatesse, un enfant ? Et qui plus est, un enfant de la science. C'est une décision si importante... mais je l'approuve. Je veux un enfant qui sera nous deux. Même s'il doit être conçu dans un labo. Même si nous devrons payer pour cela.
Elle approcha son visage au plus près de celui de son conjoint, si bien que Fabien sentit son souffle chaud sur ses lèvres. Il ferma les yeux.
- Parce que nous l'aimerons, parce que je sais que nous en sommes capable. Et il sera un frère pour Maxime, cet enfant. Un frère ou une sœur, qu'importe. Qu'importe... Cela sera bon pour lui. Ce que je veux te dire, Fabien, c'est que j'accepte cette solution, et si elle ne marche pas, cela n'a pas d'importance car nous en trouverons une autre.
L'homme voulu hocher la tête, mais Lucie l'en empêcha en l'embrassant tendrement.
Alors, pour la onze millièmes fois de sa vie, Fabien se dit que sa place était ici, près d'elle, et ses problèmes s'envolèrent, oubliés un instant, un instant de bonheur.
Ce soir-là, lorsque Fabien ferma les yeux, il répéta comme chaque fois un bout de la prière que sa mère lui avait transmise :
« Je vous salue Marie
Pleine de grâce
Le seigneur est avec vous... »
Fabien n'était pas croyant. Non, absolument pas. Il ne s'était d'ailleurs pas souvent posé la question de l'existence d'une force supérieure, d'un esprit créateur gouvernant la Terre.
Mais cette prière, c'était son rituel du soir, comme un mantra qu'on a tellement répété qu'on en connait même plus le sens. C'était sa petite superstition. C'était un hommage à sa mère partie. C'était une question aussi. Et un merci à la vie d'être encore là.
Dans le noir, il saisit la main de Lucie et la serra doucement.
- Fabien ?
- Oui.
- Je t'aime
- Moi aussi
****
Salut tout le monde ! J'espère que mon histoire vous plait.
Je sais, il n'y a pas énormément d'action (dans le genre combat ninja, hum, pas trop), et cela va mettre peu être un peu de temps à arriver (pour les combats ninja, eux non...désolé).
J'espère que cela ne vous gène pas.
Sinon, merci pour les commentaires, votes et lectures, ça me fait tellement plaisir et sa me donne le courage d'écrire (les gens, je suis à 37 pages, comme ça sa à l'air de rien mais c'est ÉNORME pour moi )!
Eux... sinon, quel est votre personnage préféré (oui j'aime poser cette question aux gens) ?
et sinon, est-ce que vous trouvez les dialogues mal placés ? si je trouve deux à trois personnes qui me disent oui, je vais essayer de changer, mais bon...
:)
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Paris 2084 [En pause définitive désolé]
Science Fiction⚫⚫⚫ Paris, 2084 "Pour bien reconstruire, il faut tout détruire et repartir à zéro." Noor et Fabien ce sont Un homme et une femme Avec leurs blessures, leurs tristesses et leurs désillusions Mais aussi Leurs joies, leurs sourires et leur...