Chapitre 16 : Fabien

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Lorsque la voiture entra dans le vaste parking de la clinique, Fabien sentit que sa femme se redressait vivement sur son séant, contenant mal son excitation. Elle lui prit la main et la serra fort, comme si elle espérait ainsi lui transmettre son peur.

- Je ne sais pas si je suis impatiente ou si j'ai envie de m'enfuir, lui souffla-t-elle

L'homme ne put que se contenter de hocher la tête, la gorge légèrement nouée par un sentiment d'inquiétude. « C'est absurde, se sermonna-t-il intérieurement, je n'ai pas à m'inquiéter ! »

Les deux époux sortirent de la voiture, qui referma ses portes doucement, avant de clignoter lorsque Fabien la ferma à clef.

L'homme avisa un instant sa femme : toute excitée qu'elle avait été, elle semblait maintenant nerveuse, comme si elle avait peur. Peur de quoi ? De l'issue de la visite ? Du verdict du médecin ? Du tournant que sa vie semblait prendre ?

Tout le long des quelques mètres qui les séparaient de la porte coulissante de la clinique, elle ne desserra pas la mâchoire, et garda le dos bien droit, incontestable signe d'anxiété chez elle.

La clinique était en fait un immense bâtiment blanc qui n'avait rien d'exceptionnel en soi. La porte par laquelle ils entrèrent se situait sur l'aile Ouest de l'édifice.

Ils pénétrèrent dans un vaste Hall d'accueil, peint dans des couleurs étrangement sombres. Un peu perdue, Lucie avisa une femme assise derrière le comptoir de bois, seul élément (avec les chaises) à meubler la pièce. Elle était occupée à lire sur une tablette transparente, dernière création de la bien connue multinationale « LAPOMME ».

- Excusez-moi, fit Lucie en s'avançant vers celle-ci.

La femme leva les yeux :

- Oui ? C'est pour un rendez-vous ?

- C'est cela, confirma la jeune femme. Pour Lucie et Fabien Dulcose. C'était pour...

- Oui, vous êtes enregistré, la coupa la femme, visiblement impatiente de retourner à sa lecture. Veuillez attendre dans la salle prévue à cet effet. Première porte à droite.

- Ah... Merci

Lucie, se tourna vers Fabien qui lui fit signe d'avancer. Ils se dirigèrent tout deux vers l'endroit indiqué par la réceptionniste, et poussèrent la porte à battant qui s'ouvrit sans bruit. Il n'y avait qu'une vieille femme dans la pièce, sûrement venue pour attendre quelqu'un.

La salle quant à elle, était si blanche que s'il n'y avait pas eu les chaises et les magazines pour leur rappeler où ils se situaient, ils auraient pu aisément se croire collés sur une feuille vierge.

Fabien s'assit, et Lucie fit de même. Il n'y avait plus qu'à attendre.

Peut-être était-ce le stress, mais les minutes s'étirèrent, sans qu'aucun des deux époux ne parle. Le silence, lourd, pesant, planait dans la pièce, presque palpable. La vieille femme ne leva pas une fois les yeux de son magazine.

Enfin un infirmier, très jeune, peut-être même un stagiaire, l'air stressé et en blouse blanche règlementaire, passa la tête dans l'embrasure de la porte :

- Mme Dulcose ? appela-t-il

Lucie et Fabien se levèrent avec précipitation. Soulagé ou plus inquiété encore ? Ils n'en savaient rien. Leurs sentiments se bousculaient en eux, plus rapides et plus fort que l'eau d'un torrent, et étaient brassé au rythme de leur cœur, sans qu'ils puissent réellement les différencier.

Cependant, l'homme arrêta Fabien :

- Monsieur, je suis désolé, mais vous devez attendre ici

Paris 2084 [En pause définitive désolé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant