❄ 10th of December ❄

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La brune avait quitté la table beaucoup trop rapidement et le fait que Lauren ne connaissait pas tellement la maison, ne l'aidait pas vraiment à la retrouver. Elle n'avait aucune idée d'où est-ce qu'elle aurait pu partir.

_ Camila ? Appela-t-elle.

Elle misa alors sur le jardin, après tout c'était tout ce à quoi elle pouvait penser à cet instant.

Elle trouva alors la petite cubaine sur le porche, les mains tenant fermement la clôture en bois, les yeux rivés sur ce qu'il se présentait devant elle ; un petit jardin plongé dans le noir avec une balançoire usée et quelques jouets au sol.

Silencieusement, elle l'avait rejointe en prenant soin de fermer la grande porte vitrée derrière elle. Elle s'était postée à côté de la brune qui n'avait pas réagit à son arrivée et elles étaient restées dans cette position durant un long moment.

Lauren ne savait pas tellement réagir face à cette situation, lorsqu'elle s'était levée de table dans le but de la rejoindre, elle n'avait pas tellement réfléchi, ni au pourquoi, ni à ce qu'elle allait faire. Maintenant qu'elle se retrouvait aux côtés de Camila, elle ne savait pas quoi faire.

Pourtant elle essayait de trouver quelque chose à dire ou à faire, mais plus elle essayait et moins elle trouvait. Les minutes passaient et elle se sentait de plus en plus inutile.

_ Est-ce que... Est-ce que tu peux me prendre dans tes bras ? La petite voix écorchée de Camila lui avait alors demandée.

Alors Lauren l'avait fait, de manière maladroite je vous l'accorde, mais cela avait été un effort suffisant de sa part pour que sa collègue se sente un petit peu mieux. Elle avait passé ses bras autour du cou de la petite brune, l'invitant à poser sa tête dans le creux de son cou et l'avait serrée fortement contre elle.

Lorsque Camila s'était mise à renifler, le plus silencieusement possible sûrement parce qu'elle ne voulait pas que Lauren l'entende, les mots lui étaient venus tout de suite. Elle avait beau ne pas être à l'aise dans ces situations, ne pas savoir quoi faire, elle savait qu'elle ne voulait pas que Camila pleure et ne rien faire pour arranger cela. Elle n'aimait pas l'idée que cette femme était entre ses bras, triste, brisée, blessée.

_ Pourquoi est-ce que tu pleures ? Elle lui demanda alors.

Ainsi la brune s'était extirpée de ses bras, mais sans mettre une très grande distance entre elle et Lauren, elle avait levé ses yeux au ciel dans le simple but de retenir ses larmes et s'était séchée les larmes avant de s'expliquer :

_ Je ne pleure pas parce que je suis triste ou que j'ai le cœur brisé ou peu importe ce que toi ou ma famille pouvez penser, mais parce que je ne supporte plus qu'on me parle encore d'elle ou de notre relation. Je ne veux plus être liée à cette personne, si tu savais l'emprise qu'elle avait sur moi... Elle en a eu suffisamment... Je n'en veux plus, je ne veux plus que ma vie soit liée à la sienne, je ne veux plus y penser. J'ai... J'ai l'impression que d'une certaine façon, elle a toujours cette emprise sur moi et ça me rend folle. J'aimerais juste pouvoir l'oublier, mais il y a toujours quelqu'un qui me la rappelle et j'en peux plus !

Lauren ne pouvait imaginer ce que sa famille avait pu lui faire endurer toutes ces années par rapport à cette personne parce qu'à cet instant précis, elle pouvait voir à quel point la brune avait été poussée à bout, à quel point elle était prête à exploser émotionnellement et cet état d'esprit dans lequel elle était à cet instant, n'était pas forcément le meilleur qu'il soit.

Et Lauren était impuissante.

_ Je vais monter me reposer, je pense que c'est mieux pour tout le monde, déclara Camila.

Tout ce que Lauren avait pu faire ce soir-là, avait été de regarder la brune partir le cœur lourd et personne pour la réconforter. Cela l'avait affectée plus qu'elle n'aurait voulu se l'avouer.

Lauren l'avait, une nouvelle fois, suivie de près, elle ne voyait pas l'intérêt de rester auprès de sa famille alors que Camila n'était pas présente et quel genre de petite-amie elle aurait été si elle l'avait tout simplement laissée seule à l'étage après son aveu.

Lorsqu'elle était entrée dans la chambre qu'elles partageaient, la brune était déjà couchée et peut-être même qu'elle dormait déjà, elle ne pouvait pas le savoir parce qu'elle lui tournait le dos. Ainsi elle en avait déduis que la brune avait sûrement besoin d'un peu de temps avec elle-même pour penser ou pour se calmer émotionnellement, c'est pourquoi Lauren ne l'avait pas rejointe immédiatement. Elle avait pris son temps pour sa routine du soir, se laver les dents, prendre sa douche, ses masques du visage et capillaire, se mettre en pyjama.

Une petite heure plus tard, après avoir terminé tout cela, elle avait rejoint Camila pour voir que celle-ci ne dormait pas du tout. Au contraire, ses yeux étaient grand ouverts, regardant Lauren s'allonger auprès d'elle, puis se tourner vers elle pour la regarder à son tour.

Toutes deux ne savaient pas tellement quoi dire, tout cela, c'était beaucoup trop tôt pour leur relation et trop conséquent.

Lorsque Camila avait choisi Lauren pour être sa fausse petite-amie, elle n'avait pas pensé que cela allait la pousser à s'ouvrir totalement à celle-ci. Durant ces quelques semaines elle allait la plonger dans son univers, celui où elle avait grandi, où elle était devenue la femme qu'elle était maintenant et qu'elle n'appréciait pas en premier temps. Elle n'avait aucun bouclier, aucune protection et cela l'effrayait plus que tout, devoir s'ouvrir autant à une personne qui allait complètement oublier à son retour. Tandis qu'elle ne s'était jamais autant ouverte à quiconque à part son ex qui avait fini par la briser.

Tout cela était beaucoup trop inhabituel pour Camila, ça en devenait presque gênant. Elle voyait bien que Lauren avait quelque chose à dire, qu'elle allait bientôt entrouvrir ses lèvres roses et pleines pour relancer la conversation, mais ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle ne voulait pas entendre ce qu'elle avait à dire, elle ne voulait pas s'ouvrir un peu plus, pas ce soir du moins. Elle savait pertinemment que c'était une mauvaise idée, Lauren n'était pas la personne à qui elle devait se confier ou demander de l'aide, ce n'était pas en cette personne qu'elle allait trouver du réconfort. Elle le savait parce que la brune aux yeux verts le lui avait si bien fait comprendre depuis le début de leur rencontre.

Alors avant que celle-ci n'ouvre la bouche, elle avait pris les quelques oreillers qui étaient en-dessous de leurs têtes, elle les avait positionnés entre elles de sorte à faire un genre de barrage puis elle s'était tournée. Elle lui avait tournée le dos tout simplement, lui faisant comprendre qu'il n'y allait plus avoir de discussion entre elles ce soir-là.

Camila s'était endormie sans même se poser de questions, sans même se demander si elle avait réellement fait la même chose.

Sans même se dire que, peut-être, Lauren allait lui dire quelque chose de totalement différent qu'elle ne l'avait pensée. Que peut-être elle avait voulu la réconforter.

Ou du moins, essayer.

-Fly-Awaaay.

A (fake) girlfriend for ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant