❄ 15th of December ❄

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L'esprit de Lauren était quelque peu brumeux ce matin-là lorsqu'elle s'extirpait peu à peu de son sommeil. Elle se rappelait vaguement de la veille, toutefois les souvenirs commençaient doucement à refaire surface. Jusqu'à ce qu'elle se souvienne du baisé. Celui qu'elle avait partagé avec Camila et qui avait retourné tout son être, son corps entier, son estomac, son cœur, sa tête... Comme si quelqu'un l'avait attrapée par les jambes et l'avait secouée, mais d'une très bonne manière, ceci étant dit.

Puis elle s'était tournée en souriant, pensant tomber sur le visage endormi de Camila, à la place de cela elle ne vit qu'un oreiller froissé qui rappelait la présence de la brune plutôt. C'était la première fois qu'elle se réveillait en étant seule dans le lit, malgré tout ce qu'elles avaient traversés, Camila avait toujours tenu à ce qu'elles commencent cette journée ensemble. Et parmi ces quelques semaines, il avait fallu qu'elle ne soit pas présente à son réveil ce matin là précisément. Alors qu'elle l'avait embrassée la veille. Était-ce pour cela qu'elle n'était pas là ? Est-ce qu'elle allait commencer à la fuir ? Peut-être bien qu'elle avait tout gâché en se laissant emporter par ses sentiments pour la brune ou alors elle l'avait effrayée. Tout un tas de questions passaient dans la tête de Lauren et ce n'était que le début de la journée. Elle promettait d'être très longue aujourd'hui...

Bien que l'envie de rester dans le lit toute la journée et de ne voir personne était très tentante, Lauren s'était levée, seulement parce qu'elle devait faire bonne figure devant la famille de la brune. Même si c'était un faux rôle, il commençait à être de plus en plus important à ses yeux.

Elle savait bien que ce n'était pas forcément une bonne idée, que tout cela était plutôt toxique pour elle. Peut-être bien qu'elle n'aurait même pas du accepter de venir dans cette petite ville, mais sur le moment, quand l'idée lui avait été proposée, elle y avait vu l'occasion parfaite pour se rapprocher de la brune. Elle n'avait pu refuser de vivre pendant quelques temps près de Camila. Et elle ne regrettait pas, ne vous méprenez pas, toutefois elle pouvait voir au bout du tunnel, au bout de ces petites vacances, lorsqu'elles allaient retourner à leurs vies habituelles et à quel point elle se retrouvera blessée...

_ Ah tiens, Lauren, tu es réveillée ! L'approcha Madame Cabello.

_ Je crois bien que oui, rigola-t-elle. Est-ce que vous savez où est Camila ?

Elle n'était présente que depuis quelques jours dans la maison, tout comme elle venait à peine d'être présentée à la famille pourtant Lauren s'était déjà plutôt bien adaptée à ce nouveau climat qu'elle ne connaissait pas tellement. La famille de Camila semblait plutôt bien l'apprécier (en dehors de son père évidemment) et dès le deuxième jour elle avait commencé à ne plus demander, être timide et dans son coin, à la place de cela, elle faisait son propre café le matin lorsqu'elle se levait.

Sinuhe était assise à la table de la cuisine avec un thé devant elle accompagné d'un livre, « Mange, Prie, Aime » d'Elizabeth Gilbert, avec ses lunettes sur son nez tandis que Lauren ouvrait les différents placards qui les entouraient pour en sortir une tasse, une cuillère, une capsule de café et un verre d'eau. Et tout paraissait normal, comme si elle avait toujours été là, depuis des années.

_ Elle est partie rendre visite à des amis avec Sofia et Jaden, elle m'a dit de te dire qu'elle ne voulait pas te réveiller.

Elle avait simplement hoché de la tête. C'était la première fois qu'elle se trouvait en compagnie de la mère de famille sans sa fille dans les parages et maintenant elle se rendait compte à quel point ça pouvait être difficile et effrayant d'être bien aimé par sa belle-mère parce qu'à cet instant, elle n'avait aucune idée de quoi dire.

Elle s'était alors assise face à la femme, ses mains autour de sa tasse, elle regardait autour d'elle, chaque recoin, chaque tâche sur le papier peint, chaque dessin accroché un peu partout sur les murs. Puis son regard s'était posé sur la femme en face d'elle, c'était sûrement le genre de femmes qu'on admirait, celle qui avait élevé des enfants remarquables tout en prenant soin de son foyer. Elle avait ces rides sur le visage que la mère de Lauren n'avait pas et cela l'attristait plus qu'elle ne l'aurait voulu. Parce que Sinuhe Cabello avait les rides de la vie, celle qui vous creuse les joues, les poches des yeux et qui vous pli le front. Des rides acquises au fil des années, des années à avoir plissé le front à cause des soucis ou bien en étant énervée face à ses enfants, des rides de fatigue parce qu'elle se levait tôt pour aller travailler et se coucher tard parce qu'elle avait encore tant de choses à s'occuper. Des rides de rire parce que malgré tout cela elle était heureuse et riait. Les seuls rides que sa mère aurait pu avoir aurait été celles de l'énervement parce qu'elle avait beaucoup trop été remontée contre Lauren, mais elle mettait des pommades anti-rides depuis ses 25 ans alors son visage faisait parti de celui des femmes de 50 ans qui avait une belle peau, comme si elles avaient une vie parfaite, une vie sans problèmes.

_ Nos émotions sont les esclaves de nos pensées, et nous, nous sommes les esclaves de nos émotions, dit-elle alors.

Confuse, la mère de famille avait relevé les yeux sur Lauren en la questionnant du regard.

_ C'est ma citation préférée du livre, ajouta-t-elle en faisant un signe de tête vers le livre entre les mains de la cinquantenaire.

_ Tu lis ? Elle répondit, semblant très surprise et intéressée tandis qu'elle fermait son livre pour se concentrer sur la jeune femme.

_ J'aimais beaucoup cela étant enfant, maintenant j'ai plus trop le temps, mais ça m'arrive et Elizabeth Gilbert se trouve être une de mes auteures préférées, sourit-elle.

_ Ça ne m'étonne pas trop de toi, Lauren. Tu m'as l'air d'être une personne très intelligente et cultivée... Je suis contente que tu sois avec Camila, elle avait besoin de quelqu'un comme toi.

_ Comment ça ?

_ Tu sais, Camila est une personne assez complexe. J'ai pas eu beaucoup de mal avec Sofia, elle me parlait beaucoup et elle le fait encore, elle agissait comme une adolescente ordinaire quand elle était plus jeune puis elle me ressemble beaucoup, mais Camila... J'ai mis tellement de temps à la comprendre et d'une certaine manière je pense que je ne le fais pas encore complètement alors j'ai beaucoup eu peur pour elle, je me suis souvent sentie inutile et j'ai compris qu'elle aurait besoin de quelqu'un d'autre que sa famille pour que quelqu'un la comprenne enfin. Elle a besoin d'une personne avec qui elle peut se connecter émotionnellement et physiquement et j'ai l'impression qu'elle a trouvé cette personne en toi... J'ai jamais pu vraiment l'approcher quand ça n'allait pas émotionnellement, elle ne m'a jamais laissée l'aider. Ces quelques jours, elle t'a laissée le faire tellement plus qu'avec moi ou quiconque que je connaisse.

_ C'est vrai que c'est une personne complexe..., elle souffla.

Mais elle ne savait pas tout ça. Elle ne savait pas que Camila était une personne qui avait des difficultés pour laisser ses émotions s'exprimer et apprendre qu'avec elle, elle n'avait pas ces difficultés la faisait doucement sourire. Elle avait toujours souhaité être spéciale aux yeux de Camila.

Eh non je ne vous avez pas oubliés.

Oui, j'ai totalement citée le livre préféré de ma petite-amie. 

-Fly-Awaaay.

A (fake) girlfriend for ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant