Len, non, arrête !! Je t'en prie ne l'écoute pas !!
Ses cris m'étaient moins familiers que d'habitude.
Rose pleurait, son enthousiaste à souhait fanait, sa perfection qui débordait de tous les côtés s'effaçait.
Elle n'allait pas bien.
Elle hurlait à en perdre poumon, cracher ses mots et crier ses pleurs dans le vain espoir de se faire entendre. Son souffle était court, ses membres tremblaient, ses yeux exorbités cherchaient un endroit apaisé où se poser : La panique.
- Len..! Non..
Elle était devant la porte de ma chambre. Elle refusait de me laisser sortir avec mon sac.
Meiko était restée inerte, en léthargie sur la terrasse.
- Ne t'en vas pas.. On va trouver une solution...
- Laisse-moi passer.
- On va lui expliquer pour toi et Kuro.. et pour maman..
- Laisse-moi passer, Rose.
- Non, tu es mon frère... Tu partiras pas..
Je la poussai, peut-être plus fort que je l'aurais voulu. Je dévalai les escaliers, une fois à la porte Rose reprit ses esprits et me couru après.
Je ne voulais plus repousser qui que ce soit.
Je ne voulais plus ressembler à l'identité qu'on se faisait de moi.
Pourtant, j'eus le sentiment de ne pas avoir le choix.
- Len ! Non, pourquoi tu fais ça ?!
- Je..
- Rose, laisse-le.
Meiko, trempée jusqu'aux os, tête baissée, était revenue. Ma soeur et moi restions muets devant son état. Ça la rendait bien plus froide.
- Mais, Meiko-..
- Laisse-le j'ai dis !! Ordonna-t-elle, d'une voix puissante. La maison lui reste ouverte s'il se sent près à retrouver la raison. Qu'il fasse cavalier seul un temps, ça lui fera le plus grand bien.
Ma grande soeur se plia à ses règles, et se tourna vers moi, l'être fragile, capable de se briser à un simple toucher.
Le visage humide et rouge, tant par la pluie que par les larmes, le nez qui coulait et les lèvres qui tremblaient, Rose me sourit.
Elle s'avança vers moi, me déposa le plus délicat des baisers sur le front, et chuchota :
- Au revoir.
- Au revoir.
Je pris la porte.
La carte de bus en main, je fixais l'horizon lumineux, le firmament orangé, et partis les larmes aux yeux vers la seule personne que je voulais vraiment dans ma vie :
Kuro.
* * *
Me revoilà devant ce porche voûté, et ces deux pots de pétunias.
La même pression que j'avais ressenti auparavant me prit aux tripes. Je me sentais incapable de frapper à la porte, de sonner, ou de rendre le sourire de la charmante femme blonde.
Il continuait de pleuvoir ; je faisais peine à voir avec mes habits complètement trempés, mes cheveux qui barraient mon visage et mon sac qui avait trois kilos avec la pluie.
Même avec ce physique de S.D.F., il fallait bien que j'aille quelque part, que ce soit pour la fin de la journée, ou la nuitée.
Je frappai à la porte.
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Je suis malade ( de vivre )
Teen FictionBxB Ils s'étaient déclaré les mots les plus stupides, les mots les plus chantés, les plus mentis qui soient. Pour eux, ça représentaient tellement. " Je t'aime. " C'était un nouveau départ. C'était la possibilité de voir plus loin qu'un regard, d...