Len

43 7 0
                                    

- Kuro... Léa...

Je ne pouvais pas y croire.

Ils étaient là dans ma chambre, après des jours en leur absence.

Une fois la punition de Meiko tombée, je n'étais plus sorti de ma chambre.

Les heures avaient défilé dans une lenteur indéfinissable, au plus les chiffres passaient, au plus ses paroles construisaient une réalité que je n'avais pas imaginé.

Je ne pensais pas qu'aimer un garçon était mal.

Puisque ça n'existait pas dans mon esprit, et qu'il ne fallait surtout pas être piégé à nouveau dans l'obscurité, j'avais refusé cette réalité.

Je voulais que Kuro vienne. Qu'il me prenne dans ses bras, qu'il m'embrasse, et qu'il me dise que c'était faux tout cela.

Que nous étions heureux et c'était la seule chose unique aux yeux du monde.

Il ne venait pas, et le temps ne s'arrêtait pas, mon corps bouillait.

Le ventre creusé, la peau collante, les yeux exorbités qui fixaient en continue l'heure du portable.

Il me manquait, d'après le lexique.

J'avais essayé de provoquer le destin.

Si je mourrais, notre lien du pacte interviendrait, il me sauvera pour sûr, car notre promesse devait tenir jusqu'à la toute fin de notre monde.

Ça ne s'était pas passé comme prévu.

Personne n'était venu dans ma chambre qui puait la sueur et les larmes, il n'y avait que moi, à moitié mort dans mon lit, gisais mes derniers instants avec la peine.

Les yeux presque clos, un horizon flou devant moi, j'étais sûr d'avoir vraiment voulu mourir..

J'étais perdu. Pendant des jours.

J'avais mal, mais je ne savais pas vraiment si j'avais mal.

Je pleurais, muet, je criais, en silence, à m'en étouffer, je ressentais je-ne-sais-quoi.

J'avais beau m'aider du lexique, ce n'était pas vraiment la tristesse, pas vraiment le manque, pas vraiment la colère, pas vraiment l'angoisse. Peut être un peu de tout comme ça ne pouvait être rien.

Maintenant, Kuro était là.

Cette flamme ardente au fond de mon coeur s'emporta, mes membres tremblèrent, peut être de fatigue ou d'extase, et je pleurais, les vannes grandes ouvertes, sans y comprendre le sens.

- Len !.. Kuro se précipita vers mon corps spasmodique. Len, tu..

Je pensais qu'il faisait référence à mon état. Il se tût. Léa au loin, regardait la scène avec un léger sourire.

- Je t'aime.. Il me prit dans ses bras.

Comme toutes ces fois où j'étais dans ses bras, le monde semblait plus calme, mon esprit aussi. Tout s'apaisait.

- Tu m'as manqué, j'ai eu si peur...

Il chuchotait, toujours plus près de moi. Je n'avais bientôt plus de force à rester assis. Je ne dormais plus.

- Tu nous a manqué, ajouta Léa, d'une douceur digne d'elle.

- Tu pues, rit-il dans ma nuque. Je ris aussi, rejoins par Léa.

- Comment.. Pourquoi vous êtes venus ?

- Des choses à mettre au clair avec vos deux têtes de cons, répondit-elle, en prenant aussi ses aises sur le lit.

Je suis malade ( de vivre )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant