Kuro

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Mon père était sorti affreusement gêné du rendez-vous, il ne s'était jamais livré de la sorte et je crois bien qu'il ne recommencera pas avant belle lurette.

Alors que je traînais sur Internet, faisant par de mon attente larmoyante à Len, tel une femme au foyer qui attendait le retour de son mari alcoolique, je finis par recevoir l'appel de mon dit mari pour proposer un bowling.

Quel ne fût pas ma déception quand je sus la présence de la petite chieuse - Avec tout l'amour que je portais à Léa-.

Tant pis, c'était une occasion pour passer la journée, nous n'étions que la deuxième semaine de juillet et pourtant je m'ennuyais déjà.

- Tu sors ? Interrogea d'une voix douce ma tante qui traînait à la maison pour se donner du courage à finir ses plans.

- Ouais, je vais au bowling avec des amis.

- Tu as assez d'argent ?

- Pas assez pour un paquet de clopes en tout cas, ris-je, ce qui provoqua un haussement de sourcils de ma tante.

- Tu parles d'un fumeur, t'en fumes pas plus de cinq par jour, tu fais ça juste pour passer le temps.

- Tu m'incites à fumer plus ?

- Va-t-en avant que je te frappe !

Je ris et pris la porte en vitesse, heureux de reprendre un train de vie bien plus apaisé.

Nous nous étions rejoints directement devant le bowling, je voyais déjà au loin une Léa toute excitée qui portait un énorme jupon rose visible à des kilomètres avec un Len tellement recroquevillé qu'il aurait pu se confondre avec un poteau.

On prit une piste, coincés entre des grandes familles heureuses d'être en vacances, avec un fond sonore de mauvaise qualité coupé toutes les demi-heure pour une chanson de bon anniversaire de Patrick Sébastien, avec une climatisation bruyante et peu utile au-dessus de nous.

- Oh regardez ! S'enjoua Léa une fois arrivée sur la piste. On doit se prendre en photo !

Len sembla bien plus se décomposer à cette nouvelle, alors qu'il était déjà déconfi.

- Il faut faire des grimaces ! Kuro c'est toi le premier !

Elle me poussa devant l'objectif et je fis un doigt d'honneur à la caméra, bien décidé à ne pas être ridicule. Léa me frappa en signe de déception et passa à son tour, tirant la langue avec un double menton, les doigts joints de sorte à mimer une pénétration.

- Len ! A toi !

Il se leva d'un pas las, bien moins motivé que lorsqu'il me l'avait proposé, et se dirigea vers l'objectif en tirant une gueule pas possible.

Juste histoire de rendre la photo attrayante - et juste pour cela - j'attendis que le compte à rebours s'enclenche pour lui planté un baiser sur la joue.

Il se liquéfia, tout cramoisi devant la photo et j'avouais être tout aussi mal à l'aise.

Et bien-sûr Léa ne se gêna pas de crier, de répéter que " nous étions trop mignons " et de bien faire comprendre à toute la salle que notre relation était " bien mieux que celle d'un yaoi ".






- Je vous ai défoncé mouahah ! S'exclama-t-elle dans de grands gestes.

- Bravo, bravo, maintenant tais-toi.

- Tu veux que je me taise parce que tu es frustré que j'ai gagné.

- Non ! Et puis comment je pouvais m'attendre de perdre face à vos bras de squelette hein ?

Je suis malade ( de vivre )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant