Chapitre 13

1.2K 77 7
                                    

Point de vue de Lauren

Pourquoi, pourquoi il a fallu que ça se finisse comme ça ? Tout avait pourtant bien commencé et il a fallu que ça se finisse en drame. Je sais bien sûr pourquoi ça c'est terminé de cette façon. Ce qu'a dit Camila sur mon pyjama n'est qu'un indicateur de ce que je ne peux cacher. Je ne peux pas passer de nuit avec elle dans ces conditions. Je suis désolée, tu es sûrement blessée, mais moi aussi. Te voir partir en petite tenue me fend le cœur. J'aurais tellement voulu te courir après pour te donner de quoi te couvrir, j'aimerais tellement pouvoir tout t'expliquer, sauf que c'est tellement plus facile à dire qu'à faire. Et puis même si j'avais réussi, elle ne serait pas restée avec moi. Elle aurait eu peur, se serait enfuie et m'aurait tout simplement dénoncée. J'aurais fini en prison et mon amour pour toi se serait probablement transformé en haine ou en colère profonde. Je t'aurais cependant compris.

Je suis désolée Camila. Je ressens des choses pour toi que je n'avais jamais ressenti avant, des émotions très fortes et positives, cela change de la dure enfance que j'ai passée, se résumant à l'effort et la douleur. Tout ceci est nouveau et j'ai peur de décrocher et de te rendre toi aussi malheureuse. Tu dois sûrement l'être, tout ceci était une mauvaise idée. Je suis conne.

Camila, je veux vérifier que tu sortes de l'immeuble, alors je vais te regarder sortir de la fenêtre ? Malheureusement nos esprits ne sont pas liés, peut-être cela aurait tout changé. Peut-être tout aurait été plus facile, peut-être que tu serais encore là, avec moi, dans mes bras. Sauf que tu n'entends pas mes pensées, je m'imagine te parler mais toi tu ne le sais pas.

Je te vois, tu es dehors en petite tenue, je dois me retenir de te courir après pour te donner quelque chose à endosser, je ne veux pas que tu tombes malade. J'espère que tu es forte, j'espère que tu ne m'aimais pas vraiment. Nous n'étions en rien engagées mais je ne veux pas que tu croies que je te quitte, mais comment te l'expliquer. T'envoyer un SMS serait mesquin. Peut-être que te quitter serait sûrement la bonne solution.

C'est là que je le vis, cet homme descendant de la voiture, il échange deux mots avec Camila puis lui donne un pantalon et un pull qu'elle enfile. Les vêtements sont dix fois trop grands pour elle.

Des bribes de la conversation que j'avais eu avec lui me reviennent en mémoire.

- Vos yeux m'attirent tel un tourbillon ardent voulant consumer jusqu'à la plus petite parcelle de mon corps. Ton regard m'envoûte comme si j'étais proie à une magie blanche émanant de ton corps.

Je me rappelle comme hier lui avoir dit cette phrase-là, puis j'ai commencé à éprouver des choses pour Camila.

"Rien qui ne changera votre vie", m'avait dit le garçon aux cheveux bruns tout en esquissant un sourire qui me paraissait totalement faux.

Voilà ce que m'avait dit le Barman quand son portable avait sonné cette soirée-là. Et il est là, face à chez-moi, face à mon appartement avec Camila. Je pensais ne plus jamais le revoir, j'ignore son prénom mais jamais son visage ne quittera mon esprit, il est gravé au plus profond de mon être. Cet homme avec qui j'avais longuement parlé est avec la fille que j'aime et elle monte dans sa voiture.

C'est qui lui ? Un copain ? Son copain, son petit ami ? Et elle s'est jouée de moi pour tester une relation lesbienne ? Non, ce n'est pas possible, elle ne ferait jamais ça. Je dois me calmer.

Camila tourne la tête et m'aperçoit. Son regard est sombre, dur, sans émotions positives. Mon cœur se brise à cette vue. La voiture démarre, Camila et le Barman sont partis.

- Haa ! Je vais, je vais, haa !

Je crie, je hurle dans mon appartement. J'attrape un tas d'objets que je balance en l'air. Je casse tout, tout ! Je récupère un stylo, une feuille et une enveloppe et je laisse un message.

« Camila ! » Je fonds en pleurs pour la première fois de ma vie pour quelque chose qui n'est pas lié à la mort de ma famille. Et c'est à cause de ça que je l'ai fait partir, ce putain de salopard a tué ma famille, il a ruiné ma vie, il m'a rendu folle à lier mais cependant très forte.

- Il a fallu qu'elle frotte son corps contre le mien pour que ma carapace se prise ! Merde ! Je ne suis rien qu'une merde maintenant ! Autant aller tout avouer aux flics. Mais sache Camila, comprends que je t'aime et que rien n'est de ta faute !

J'attrape mon sac avec mon argent, quelques affaires et ceux de Camila puis je pars.

Puis-ce que c'est comme ça, autant mettre un terme à tout, à tout.

Voilà le chapitre 13 ! Bonne soirée !


Paralized (Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant