La veille des vacances de la Toussaint, Paris était encore ensoleillé. Juliette en profita pour faire une promenade le long de la Seine, sur les pavés déjà couvert de feuilles mordorées, rouges et oranges. Après avoir fait un skype avec Théoxane, elle avait appris que les 24 heures avaient été mouvementées pour chacun de ses amis. Elle sourit en imaginant Alice dormir contre une barrière Nadar et boire de l'eau comme si sa vie en dépendait. Ce n'était pas vraiment le trip de Juliette de boire comme un trou et de ne plus se souvenir de sa soirée le lendemain. Mais elle trouvait amusant de savoir qu'Alice qu'elle surnommait gentiment « Alice Parfaite » avait été si ivre.
La brume commençait à tomber sur la ville et Juliette eu l'impression de respirer à nouveau. Paris était comme une bulle d'oxygène sans tous ses tracas habituels. Elle ne vivait plus avec l'inquiétude de croiser un ancien client et son frère lui manquait un peu moins. C'était sa chance à elle de vivre la vie qu'elle désirait vivre.
Elle n'avait personne à éviter. Si ce ne n'était Adrian qu'elle avait fui la dernière fois... Si elle voulait que Paris soit aussi bénéfique pour elle, il ne devait pas savoir pour son passé. Lucille l'avait appris, c'était déjà bien assez. Avec un peu de temps, les choses se tasseraient et moins les gens sauraient, plus elle pourrait tourner la page.
Juliette ajusta son foulard et se remit à marcher. Elle décida de prendre le métro jusqu'au jardin des Tuileries pour continuer sa promenade mais son téléphone sonna. C'était Adrian. Elle refusa l'appel, soupira et rangea cet engin de malheur dans sa poche.
Le soir venu, elle monta vers l'appartement qu'elle partageait avec la jolie italienne. Bien sûr la minuterie était en panne et elle n'avait pas croisé la vieille concierge pour lui demander quand le problème allait être arrangé. Elle n'était pas arrivée en haut des escaliers qu'elle entendit un bruit étouffé comme un râle lorsque ses jambes heurtèrent une grosse chose molle. Juliette hurla.
- Mais putain ! injuria-t-elle.
La grosse chose molle se déploya. Dans la lumière de son téléphone, Juliette s'aperçut qu'il s'agissait en fait d'Adrian.
- Qu'est-ce que tu fiches ici ? s'énerva-t-elle, son cœur battant encore la chamade.
- Je refuse qu'on me jette de sa vie comme ça.
Elle leva les yeux au ciel avant de tourner ses clés dans la porte pour rentrer dans son appartement et avoir une conversation dans une situation moins absurde.
- De quoi tu parles ?
- Ne nie pas. Tu m'as fui la semaine passée. Et depuis tu rejettes mes appels. On ne m'a jamais traiter comme un malpropre. En fait je pense qu'on ne m'a même jamais manqué de respect. Déjà parce que je n'appelle jamais personne, c'est toujours les autres qui me demandent.
- Désolée d'avoir brisé ton cœur de gamin pourri gâté.
Il s'énerva.
- Comment tu peux dire de moi que je suis pourri gâté ? Tu ne connais pas ma vie, tu m'as évincé avant qu'on puisse vraiment faire connaissance.
Elle haussa les épaules puis se débarrassa de son manteau et de son foulard.
- J'ai assez d'ami. Je n'ai pas besoin de m'en faire plus.
- Tu mens. Tu n'as aucun ami ici.
- J'ai Elena.
- Tu mens.
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Embrassez qui vous voudrez
Romance《- Du cul, du cul du cul! affirma Lucille, un sourire moqueur aux lèvres. - Pas du tout! Je ne dis pas que je suis comme ça! Mais je voudrais une histoire sans histoire, s'offusqua Margaux.Parce que j'ai trouvé le mot qui fait le plus peur aux homm...