"Mais tu voudrais qu'elle soit ta reine ce soir..."
Pourquoi avait-elle accepté ce rendez-vous avec Silvano ? La panique avait assiégé les pensées de Théo pendant qu'elle se préparait pour son premier rencard. Parce que, oui, il lui avait précisé que c'était un rencard. Elle ne savait même pas que ce mot existait encore. Il avait l'air de savoir ce qu'il voulait. C'était le genre de mec qui fonctionnait au culot. Il devait avoir l'habitude des filles canons et audacieuses. Tout l'inverse de Théoxane qui paniquait à l'idée que sa robe soit trop moulante pour un premier rencard. Assise sur son lit, Erine la conseillait sur le style vestimentaire tandis que Luce cuisinait avec Axelle.
— Non. Non plus. Pas question, énumérait Erine tandis que sa cousine lui présentait des tenues. Brûle cette chose. T'es vraiment une mamy, tu sais qu'on est plus en 1920 ?
Théo avait l'impression d'avoir quinze ans et d'aller au cinéma avec le beau gosse du lycée. Ce mec était réellement trop beau. Trop beau pour elle, selon ses dires. Qu'Erine se fasse inviter par un mec comme lui était logique. Mais qu'une gravure de mode lui propose un rencard à ELLE, c'était la cinquième dimension.
Quand Violette débarqua pour annoncer que l'homme en question s'était garé dans l'allée, le cœur de Théo rata un battement. Elle se précipita hors de la salle de bain avant de changer d'avis pour enfiler des chaussures et une veste au-dessus de sa robe moulante gris souris. Tout compte fait, elle avait l'impression que c'était une couleur vraiment triste, comme une couleur de vieille veuve mais c'était trop tard pour se changer. Erine la poussa vers la porte d'entrée en lui conseillant des centaines de choses que Théo n'assimila pas.
Face à face au restaurant chic où ils dînaient, les deux jeunes gens parlèrent beaucoup. Dans sa tête, Théo remplissait une carte mentale de Silvano Solimando. Policier depuis six ans, il était âgé de vingt-huit ans. Il avait grandi à Bruxelles mais travaillait à la police de Namur où il habitait à présent. Il semblait passionné par son métier malgré les horaires difficiles. Ses qualités semblaient être le sérieux, la bienveillance et l'audace. Et c'était justement des qualités que recherchait Théo chez un mec depuis quelques temps. Il avait un petit sourire attendrit quand il l'écoutait parler de ses sœurs et de ses cousines. Il avait doublé une fois en secondaire. Il avait tenté de faire des études en sciences politiques avant de se rediriger vers la police. Elle notait toutes ces infos dans un dossier de son cerveau tout en dégustant la calzone maison qu'elle avait commandée.
Déambulant dans Namur, il lui montrait les endroits où s'étaient déroulés des incidents dans le but de l'impressionner. Mais il apercevait bien que, malgré ses exclamations enthousiastes, elle n'était pas facilement impressionnable. La nuit humide et froide ne l'arrêta pas et il sortit une main de sa poche de manteau pour attraper celle de Théoxane qui se faufila à la vitesse de l'éclair vers une vitrine joliment décorée en s'extasiant. Elle souriait et semblait passer un agréable moment pourtant c'était comme si elle ne voulait pas lui faire confiance.
Quand il l'a redéposa chez elle, elle esquiva son baiser mais promit de lui proposer un nouveau rendez-vous. Elle ne voulait pas aller trop vite.
Une semaine plus tard, elle lui proposa un cinéma. Et quand les lumières se rallumèrent après avoir senti sa main sur sa jambe pendant tout le film, Théoxane se pencha vers le beau policier et l'embrassa timidement.
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A l'occasion de l'anniversaire d'Alice, la soirée fût organisée chez Théo. La maison avait été décorée avec des photos d'Alice avec ses amis depuis sa première année d'étude et même avant... Bien sûr, elle avait protesté mais l'idée de Margaux avait été appuyée par les autres. Théo avait donc tout décoré avec l'aide de la blonde qui dansait en s'activant sous les hurlements de son amie qui la suppliait de faire attention à sa commotion. Le rez-de-chaussée avec ses guirlandes roses, ses ballons blancs, ses photos coupées parfois en cœur ressemblait à un repère de psychopathe girly.
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Embrassez qui vous voudrez
Romance《- Du cul, du cul du cul! affirma Lucille, un sourire moqueur aux lèvres. - Pas du tout! Je ne dis pas que je suis comme ça! Mais je voudrais une histoire sans histoire, s'offusqua Margaux.Parce que j'ai trouvé le mot qui fait le plus peur aux homm...