《- Du cul, du cul du cul! affirma Lucille, un sourire moqueur aux lèvres.
- Pas du tout! Je ne dis pas que je suis comme ça! Mais je voudrais une histoire sans histoire, s'offusqua Margaux.Parce que j'ai trouvé le mot qui fait le plus peur aux homm...
Plusieurs jours plus tard, les feuilles étaient déjà presque toutes tombées des arbres et la pluie était de plus en plus drue sur le pays. Les autres avaient été informés des problèmes chez « Les Amazones » et avaient proposé leur aide à Théoxane. Erine passait du temps au chevet de sa sœur et avait déjà raté plusieurs cours. Violette était sous baxter, refusant toujours de s'alimenter et consultait le psychologue de l'hôpital qui prétextait que le problème venait en fait de Théo qui ne s'occupait pas assez des petites. Ce qui avait eu le don de rendre folle de rage Théo. L'assistante sociale qui était en charge du dossier des filles depuis la mort des parents était revenue à la charge et passait son temps sur le dos de la nouvelle tutrice légale. Elle menaçait de supprimer les droits de garde à Théoxane et de placer toutes les petites en foyer.
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Loin des ennuis familiaux de son amie, Alice avait passé la journée à vérifier avec l'équipe de la rédaction que tout soit prêt pour le reportage du soir. Une des anciennes de la rédac' recyclée en artiste avait invité toute la boîte pour le vernissage de son exposition. Les conjoints étaient bien sûr invités mais Alice n'avait pas de conjoint. Elle avait donc proposé à Margaux. La réponse de la blonde avait été : « S'il y a du champagne gratos, tu peux d'office compter sur moi ! ». A présent, Alice était devant sa garde-robe et dressait mentalement la liste des qualités de chacune des deux robes qu'elle contenait. Une noire cintrée à col rond en cuir qu'elle portait à chaque nouvel an depuis trois ans ainsi qu'une robe bustier rose pâle fluide qui descendait jusqu'au-dessus genou devant et jusqu'à mi mollet derrière que Margaux lui avait prêtée pour un mariage puis qu'elle avait oublié de lui rendre. Elle opta pour la rose, se démena pour la fermer mais fut satisfaite en se voyant dans le miroir. Elle allait commencer à se maquiller quand son téléphone sonna, affichant le prénom de Margaux sur l'écran.
- Bichette, je ne pourrai pas venir... J'ai chopé la crève....
- Maintenant ? râla tout de même un peu son amie.
- Oui, j'étais pas bien en me levant, je voulais attendre que ça passe mais impossible, je pense même que j'ai de la fièvre.
- Tu veux que je vienne t'apporter un médicament ou un thermomètre ?
- Non, non, prépare-toi, tu vas être en retard ! Et utilise le maquillage que je t'ai offert ! Bisous et profite bien de ta soirée... désolée ma poule...
Elle raccrocha sans même attendre la réponse de la brune qui posa son téléphone sur le lavabo en râlant. Dans le miroir, Alice dévisagea son reflet puis souffla un : « A nous deux » désespéré.
Le vernissage se déroulait à Bruxelles, dans les quartiers chics du Sablon. Alice n'avait rien trouvé d'autre que son long caban bleu marine pour ne pas mourir de froid et celui-ci détonait avec la sublime robe de Margaux. Ses talons noirs en cuir commençaient déjà à la faire souffrir et elle ne trouva pas tout de suite le reste de son équipe. Elle se présenta à l'entrée, se laissa débarrasser par les hôtesses d'accueil et chercha des yeux ses collègues. La salle épurée de tout objet à part les énormes tableaux et sculptures d'art moderne et des hautes tables. Au bout de cinq minutes à faire la potiche, elle trouva Imane, sa collègue de la compta avec qui elle avait déjà échangé quelques mots.
