C'était l'anniversaire de son petit frère ce jour-là et la maison était rempli d'enfant de huit ans. Elle ne supportait plus d'entendre des cris toute la journée alors elle partit. En deux semaines, elle avait cette impression de changement en elle. Avant, elle ne sortait jamais ou juste une fois dans son jardin mais elle ne partait pas seule dans la ville. Maintenant, elle sortit quand elle le souhaitait et elle s'aventurait sans crainte. Cette liberté la rendit heureuse. Elle respirait un nouvel air, elle se sentait moins différente des autres même si les images étaient toujours là. Elle n'aurait jamais imaginé pouvoir se balader toute seule dans ces rues vides. Les efforts payent finalement, se disait-elle.
Puisqu'elle était dehors, elle alla à la librairie. Ici, on pouvait trouver des centaines de livres. C'était comme le paradis pour elle. Pendant près d'une heure elle parcourait les grandes étagères à la recherche de la perle rare. La libraire lui proposa même un thé qu'elle refusa d'un signe de la main. Pour ne pas être dérangée, elle sortit son casque et elle lança une musique qui la transportait. La musique lui permettait de s'évader complètement. Elle était dans son monde avec ses choses préférées. II lui manquait plus qu'une chose. Elle voulait ressentir l'air vrai. Celui qu'elle n'avait pas senti depuis une éternité. Au moment où elle allait abandonner sa recherche, elle tomba sur un ouvrage parfait. Il parlait de l'intégration dans la société actuelle. Elle sentait qu'il allait lui plaire. Elle aimait quand des auteurs parlait de la réalité et que tout ne soit pas fiction.
- Dis-moi ma petite, dit la vieille libraire, c'est toi la muette ?
Sa question lui fit un petit pincement au cœur quand elle utilisa «la muette» mais elle essayait de ne pas le montrer. Pour tenter d'être plus forte que ces paroles, elle ouvrit la bouche :
- Les muets ne peuvent pas parler.
Puis elle partit, son livre sous le bras.
C'était ce genre de remarque qui lui faisait le plus mal. Elle n'était pas muette ; elle ne ressentait pas le besoin de parler constamment, tout simplement. Parfois, les personnes ont des blocages, elle s'était son cas sauf qu'il était apparu car elle avait vu sa meilleure amie les veines ouvertes. Personne ne pouvait comprendre ce qu'elle ressentait à chaque fois qu'elle fermait les yeux.
« c'est un traumatisme dû à la vision d'une scène choquante. Il lui faudra du temps. Elle vous rejettera sûrement mais faites lui comprendre que vous êtes là. »
Elle avait rejeté ses parents au début mais au bout d'un an, elle les avaient laissé revenir dans sa vie.
Puisqu'il n'était que quatorze heures, elle ne rentra pas tout de suite. Elle décida d'aller au square, elle serait tranquille. Elle prit la même place que la dernière fois, sur le banc et elle commença à lire.
L'histoire était tellement prenante qu'elle ne voyait pas les heures défiler. Elle avait réussi à se plonger dans un autre monde grâce à des mots.
Un garçon était venu pendant sa lecture. Elle l'avait reconnu. C'était celui qui était perché sur le toit l'autre jour. Cette fois, il était juste assis sur les jeux pour enfants. Elle reprit sa lecture sans se préoccuper du garçon. À un moment donné, en lisant une phrase de son livre, elle eu une pensée. Si le monde était composé de milliards de personnes, il y avait t-il une personne qui pouvait la comprendre ? Un habitant sur cette planète pouvait-il ressentir ce qu'elle ressentait à chaque seconde de sa vie ?
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ᴇᴄʟɪᴘꜱᴇ
Short Storyle silence des sentiments #7 in short story 07.02.18 | février 2018 |