Il ne restait plus aucune once d'humanité sur le trottoir sur lequel il était assit. Plus rien ne restait sauf son coeur en miettes et sa bouteille d'alcool qui le dégoutait. Même si Iris et Théa étaient ses seules pensées, il voulait juste les tuer pour les oublier. Pourtant, imaginer oublier Théa lui fendit le coeur. Cette fille avait réussi à lui décrocher des mots et même des sourires, chose qu'il n'avait pas fait depuis bien trop longtemps.
En observant le ciel, il se demanda si rejoindre Iris n'était pas la meilleure des solutions. Au moins, il ne souffrirait plus, et il la verrait. Mais personne n'avait la confirmation de ce qu'il y avait après la mort. Et puis, comment peut-on affirmer ce qu'est la mort si personne n'est capable d'identifier ce qui s'en suit ?
En revenant à lui même, Nathan remarqua une chose étrange chez lui. Il était le genre de garçon qui se posait toutes sortes de questions sur le monde, l'humanité et la psychologie. Il pouvait passer des heures à imaginer des théories pour expliquer l'inexplicable. Mais il avait tout arrêté il y a un an. Pourtant, ce jour-là, tout était comme avant. Il se demanda comment il pouvait croire en la mort alors qu'il ne savait pas l'origine de ce fait. Comment pouvait-il penser qu'Iris l'attendait s'il ne savait pas où elle l'attendait. Mais surtout, il se demanda comment il pouvait espérer que Théa allait le trouver.
Il n'eut pas le temps de réfléchir qu'elle apparu d'un seul coup devant lui.
- Comment m'as-tu trouvé ?
Elle vint s'assoir à son tour sur le trottoir et enroula ses bras autour de ses genoux.
- Dans quatre heures et trois secondes, une éclipse passera devant tes yeux. Ton rêve sera devant toi dans quelques heures.
Il ne pu s'empêcher de la regarder et de ressentir une envie de l'embrasser de toutes ses forces. Cette fille n'était pas qu'une âme brisée, elle était aussi celle qui repartait les coeurs, comme Hygie, la déesse qui répare les plus grandes peines.
- J'ai eu peur que tu t'en ailles, Nathan.
Un silence se posa entre les deux et leurs yeux étaient fixés dans le vide.
- Je ne veux pas que tu partes.
- Je ne veux plus partir, Théa.
Il restait plus que trois heures et quarante six secondes avant que tout se finisse et que tout redémarre. C'était au final une boucle infernale, une spirale interminable.
- Merci Théa.
Cette dernière posa sa tête sur son épaule et le temps s'écoula entre eux. Ils savaient tous les deux qu'ils devaient réapprendre à vivre ensemble. S'ils étaient ici tous les deux, ils devaient s'aimer.
Peut-être que deux filles avaient brisé leur coeur, peut-être qu'elles avaient créé ce silence qui les torturaient mais ils allaient enfin pouvoir en finir. Ils devaient dire adieu à Zoé et Iris. Elles devaient partir de leur esprit et les laisser s'aimer. Et ils allaient le faire sur ce trottoir. Tout allait se terminer sur ce trottoir, entre des larmes, des sourires et des coeurs ouverts. Ils allaient enfin être sauvés.
L'éclipse passera dans un instant et tout sera fini.
FIN

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ᴇᴄʟɪᴘꜱᴇ
Historia Cortale silence des sentiments #7 in short story 07.02.18 | février 2018 |