Juste le fait d'aller à l'épicerie lui avait fait du bien. Elle eut la confirmation que le monde été toujours en vie.
Alors ce jour-là elle profita du fait que sa mère ait besoin d'aller à l'épicerie pour y aller à sa place.
En sortant de la maison, elle se sentait différente, encore plus que d'habitude. Rien d'alarmant, c'était simplement le froid qui commençait déjà à lui ronger la peau.L'épicerie fut de nouveau calme et la caissière était encore la même, le chewing-gum y compris.
Est-ce que les habitants de cette ville savaient qu'elle ne parlait pas ? Sûrement oui. Ici, tout se disait. Tout le monde savait tout sur tout. C'était un peu intimidant quand votre voisine disait à votre mère qu'elle vous a vu une cigarette entre les lèvres. Mais au bout d'un moment, on s'habituait à partager sa vie avec les autres.En déposant ses courses dans la cuisine, elle ne se sentait pas bien ; elle voulait rester dehors un peu plus longtemps.
Elle se retrouva au square. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle était là mais ses jambes l'avait guidées ici sans même qu'elle en prenne conscience. Le vent s'élevait un peu et elle remercia sa mère de l'avoir obligée à mettre un pull plus épais.
Au moment où elle s'assit sur un banc en bois - qui, heureusement pour elle n'était pas recouvert de neige - elle aperçu une silhouette sur le toit de l'aire de jeu. Avec le brouillard, elle mit un instant à la déchiffrer. C'était un garçon, elle le su avec ses épaules carrées. Il semblait un peu perdu. En même temps, qui grimpe sur les toits des jeux pour enfants ? Il était seul alors ce n'était pas pour impressionner un des ses amis. Il était sûrement là pour échapper à quelque chose.
Elle aurait aimé elle aussi monter sur ce toit pour s'échapper mais elle avait le vertige. Monter sur un escabeau était une grande épreuve pour elle alors ce toit, ce n'était pas envisageable.
Puisque ce garçon ne la voyait pas, elle en profita pour le regarder. Elle ne l'avait jamais vu - enfin c'est ce qu'elle imaginait, après tout elle ne voyait pas son visage. Sa veste en jean la fit rire. Au dos, il était écrit « angels never die ». Elle ne comprenait pas vraiment le message qu'il voulait faire passer mais elle l'aimait bien, sa veste. Elle aussi avait eu sa « période punk ». Elle l'avait toujours mais c'était différent. Elle s'habillait en noir pour montrer qu'elle n'était plus heureuse. Les couleurs la trahiraient.
Après l'avoir regardé - c'était la seule chose qu'elle pouvait faire - elle essaya de comprendre pourquoi il était là-haut.
Pourquoi n'était-il pas avec ses amis ?
Avait-il des amis ?
Est-ce qu'il était suicidaire ?
Pour cette question, elle la chassa immédiatement. S'il voulait en finir, il ne viendrait pas sur un toit à seulement deux mètres de haut.
Puis, elle se demanda qui il était. Elle avait toujours vécu dans cette ville, elle connaissait tout le monde. Elle savait aussi qu'il y avait eu deux nouvelles familles depuis un an, mais elle ne les avaient jamais vu. Elle ne voulait pas qu'il sache qu'elle était différente.
Au bout d'un instant, elle décida d'arrêter de le regarder alors elle s'occupa sur son téléphone. Elle ne parlait à personne, avait aucun réseau social ni même de boîte mail. Elle regardait juste les photos qu'elle avait dans son appareil. La photographie était aussi un de ses passe-temps favori. Elle adorait prendre le paysage en photo. Chaque rayon de soleil était capturé comme chaque flocon qui tombait.
Elle tomba sur un cliché du ciel rose.
C'était joli.
Le garçon perché redescendait et au moment où elle relevait la tête, il remettait sa veste correctement. Pendant un instant, elle avait eu l'impression qu'elle l'avait déjà vu. Ça n'a duré qu'un instant, elle ne se rappelait pas.
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ᴇᴄʟɪᴘꜱᴇ
Short Storyle silence des sentiments #7 in short story 07.02.18 | février 2018 |