ᴇᴄʟɪᴘꜱᴇ

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Il restait que quelques jours avant que l'hiver disparaisse. Il n’y avait plus de neige et le soleil faisait enfin son apparition. Nathan n’aimait pas le printemps alors que Théa l’adorait. Mais Nathan était prêt à l’aimer juste pour elle. Il allait aimer le printemps et tout ce qu’elle souhaiterait.

Il était seul ce jour-là. Il n’y avait pas Théa à ses côtés, seulement ces vieux souvenirs qu’il rêvait d’effacer. Il voulait lui dire. Il souhaitait lui montrer ce qu’étaient ces cauchemars mais il ne pouvait pas le faire. Il n’y arrivait tout simplement pas.

Accompagner de ces souvenirs, il marcha entre les rues où des dizaines de maisons étaient alignées. Il passa même devant celle de Théa mais il ne s’arrêta pas. Au moment où il releva la tête, il était devant l’épicerie. Il ne mit pas une éternité à réfléchir et il entra. Peut-être qu’il pourrait faire ce qu’il n’avait pas fait la dernière fois. D’un pas nonchalant, il se dirigea vers les bouteilles d’alcool. Les centaines de bouteilles alignées faisaient déjà tourner la tête. Sans réfléchir, il en attrapa une et – sans même se préoccuper de la caissière qui avait le nez plongé dans son téléphone – il sortit du magasin sans payer. Et puis de toute façon il n’avait d’argent Autant fuir que se prendre la tête.

Errant lui et sa bouteille dans la ville, il s’arrêta au square. Il était complètement désert, où était la vie de cette ville ? Même Nathan qui avait l’air complètement mort paraissait le plus vivant.

Il s’assit près du squat-park, se rappelant de sa vie d’avant, avec ses « amis ». D’ailleurs eux avait disparut. Ils étaient comme morts. C’était peut-être mieux comme ça pour Nathan. Il n’avait plus aucune attache à sa vie d’avant.

De son sac, il sortit une feuille et un crayon – qu’il avait toujours dans la petite poche de son sac à dos – et il déboucha la bouteille. C’était du whisky. Une boisson inconnue. Nathan posa ses yeux sur l’horizon qui était recouvert d'arbres. Un an qu’il était dans cette ville et il rêvait déjà de la réduire en cendres. D’un coup, il avala une première gorgée du liquide ambrée qui lui brûlait la gorge. C'était horrible comme goût. Il avait l’impression d’avoir avaler du feu. Au bout de trois gorgées le feu n’était plus rien. Peut-être que l’alcool lui était déjà monté au cerveau. Être soûle n’était pas son but au départ mais vue ce qu’il s'apprêtait à faire, autant le faire avec l’esprit embrouillé.

Il attrapa son crayon et sur le papier blanc, il commença à écrire. Sa vue devenait floue à force de boire mais au moins il avait du courage. Ce courage qu’il cherchait depuis trop longtemps. Il allait sûrement regretter ce qu’il était en train de faire mais tant pis, il préférait s’accrocher au peu d'espoir qu’il avait au lieu de laisser les regrets lui pourrir ses pensées.

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